13 février 2017

Affaire "Théo" : la police est au bord de l’implosion


Des émeutes urbaines se sont déroulées tout le week-end en banlieue parisienne, suites de l’affaire Théo. Au sein de la police, le malaise est palpable et la colère monte avec des policiers qui s’estiment victimes de la « présomption de culpabilité ».

Ainsi, la FPIP, Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, vient de distribuer un tract dans lequel elle explique que les policiers travaillent dans la crainte de cette présomption de culpabilité.

« Que dire, après la semaine de vindicte mediatico politique, suite à l’intervention filmée d’Aulnay-sous-bois ? Que dire des conclusions de l’IGPN (pas spécialement reconnue pour ses dossiers montés à décharge), dans lesquelles il est démontré que les blessures ont été provoquées accidentellement, et non volontairement, nous éloignant bien du crime infamant du viol ? » explique le syndicat réputé à droite.

« Que dire de ces politiques qui ne pensent qu’à protéger leur électorat et nous condamnent par avance, balayant d’un revers de main la présomption d’innocence ? Nous, policiers, essayons d’effectuer au mieux notre travail, dans un contexte de violences, de provocations, et d’agressions quasi quotidiennes. »

Le syndicat dénonce le fait que « la parole d’un flic n’a plus aucune valeur » pour trop d’élus, d’associations et de journalistes. Et s’interroge sur le fait de devoir continuer à se faire insulter, violenter, sans rien dire.

« Nous demandons que nos dirigeants aient les tripes de réellement nous soutenir ou alors qu’ils nous interdisent purement et simplement de procéder à toute opération susceptible de créer un rapport de force, c’est-à-dire toutes les opérations de police » explique le SPIP, qui a récolté en 2010, 3,37% des suffrages des policiers lors des élections professionnelles.

Le syndicat estime que la police est au bord de l’implosion, et qu’un ras le bol est grandissant, tout en refusant de « se laisser piétiner ».

La police en première ligne face à la réalité de terrain

Une étude récente réalisée par le centre de recherche de Sciences Po Paris montrait que plus de 51% des policiers, gendarmes et militaires voteraient pour le Front national.

Ces derniers, garants de l’ordre en France, sont en première ligne face à une situation que bien souvent, politiques et médias ne semblent pas, ou refusent de percevoir, intérêts politiques et économiques obligent.

L’affaire « Théo », du nom de cet individu qui a raconté avoir été victime le 2 février d’un viol par des policiers avec une matraque télescopique à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a déclenché des émeutes dans plusieurs banlieues à forte population immigrée ainsi que dans des bastions de l’extrême gauche, comme Rennes ou Nantes.

Samedi 11 février, trente-sept personnes ont d’ailleurs été interpellées en Seine-Saint-Denis, selon une source policière, après les incidents qui ont ponctué une manifestation à Bobigny. Des journalistes de la presse mainstream ont été pris à partie et insultés.

Parmi les policiers accusés, l’un d’entre eux a été mis en examen pour viol, les trois autres pour violences.

Dans ses premières conclusions, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) – qui n’est pas réputée pour être tendre avec les policiers – a retenu le caractère « non intentionnel »du coup de matraque qui a blessé le jeune homme, que certains médias subventionnés présentent aujourd’hui pratiquement comme une icône, en raison de ses origines.

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