04 octobre 2016

Deutsche Bank : le début de la fin ?


L’Allemagne a indiqué qu’elle ne soutiendrait pas Deutsche Bank qui devra se débrouiller toute seule. Les Allemands semblent préférer le déclenchement des “armes de destruction financière massive” plutôt que le financement sans fin des déficits de la Zone euro.

Deutsche Bank est un monstre trop gros pour faire faillite, donc trop gros pour exister. Son existence même prouve que le système financier dans lequel nous vivons n’a rien à voir avec le capitalisme qui élimine naturellement ce qui n’est pas viable par la faillite.

Mais Deutsche Bank existe…

Donc il va falloir “faire avec”, comme on dit en mauvais français.
 – 12,5 milliards d’euros d’amende 
– La banque la plus “systémique” du monde 
– Des pertes de 6,8 milliards d’euros 
– Une capitalisation qui a fondu de moitié depuis le début de l’année 
– Un cours revenu à son niveau de 1992 ou même 1983 avant l’euro… 
– … Malgré 20 milliards d’euros de recapitalisation en 2010 et 2014 en émettant entre autres des CoCos (Contingent Convertible Bonds), des obligations convertibles en actions dès que le ratio de fonds propres de la banque descend en dessous d’un certain seuil. – Et une montagne de produits dérivés 
— 72 800 milliards de dollars*
— qualifiés par Warren Buffett “d’armes de destruction financière massive”.

Tout cela, Angela Merkel a indiqué hier qu’elle s’en moquait, que les contribuables allemands ne paieraient pas et que Deutsche Bank n’avait qu’à se débrouiller toute seule sans aide de l’Etat pour se recapitaliser.

Ne vous y trompez pas. Les Allemands sont moins naïfs que les cigales de l’Europe du sud en matière financière. Ils savent ce qu’ils risquent en ne faisant rien. Ils sont prêts à endosser le risque.

Le bunker de l’or contre les armes de destruction financières massives

Les Allemands rapatrient leur or depuis deux ans. Les Allemands parlent ouvertement de l’euro-gold. Les Allemands ne veulent pas payer pour les déficits publics des autres. Et, chose incroyable pour notre Parasitocratie financière et politique, les Allemands s’appliquent à eux-mêmes ce qu’ils exigent des autres.

Le membre de la commission des Finances du Bundestag, qui s’est opposé au sauvetage de la Grèce, a jugé “inimaginable” tout soutien financier à la banque allemande, selon L’Agefi.

Même si Deutsche Bank connaît un rebond ces jours-ci, la descente aux enfers n’est pas terminée, loin de là…

Pas de dommages collatéraux dans la population civile Peu d’épargnants allemands sont créanciers de Deutsche Bank, contrairement à ce qui se passe en Italie où la méga-banque Monte dei Paschi di Siena a refilé à des déposants naïfs ses propres obligations comme si c’était des “super livrets”.

Donc en se montrant intransigeante, Merkel ne lèse pas les épargnants de son pays même si elle fait trembler la finance européenne.

Et si l’Allemagne sortait de l’euro ?

Mario Draghi a justifié hier 26 septembre devant le Parlement européen sa politique monétaire assurant que la politique de taux bas était efficace. Mais Angela Merkel l’a convoqué en audition pour demain 28 septembre au Bundestag. Les autres pays de la Zone euro doivent à l’Allemagne 700 milliards d’euro. Voyez cela comme des Volkswagen, des Mercedes, des machines-outils… que les pays de la Zone euro ont échangées contre une promesse de payer un jour.

Les promesses ne sont pas honorées et sont stockées dans l’eurosystème (balance dit Target 2).

L’Allemagne sait ce qu’elle a à perdre dans ces tuyauteries de l’économie réelle, si jamais elle faisait sécession. La plupart des créances de Target 2 ne seraient pas recouvrées. En revanche, l’Allemagne ne sait pas combien de temps elle devra financer les déficits des pays cigales.

Dans un cas la note est connue, dans l’autre non…

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