19 octobre 2016

Climat de guerre civile : cri d’alerte des policiers


Bien peu de nos politiques, candidats aux plus hautes responsabilités, ne semblent avoir pris conscience de la gravité du phénomène.

La colère monte au sein de la police nationale. Des centaines de policiers se sont rassemblés, hier à Paris, pour dire leur « ras-le-bol » des violences récurrentes dont ils sont l’objet depuis des mois, mais surtout leur inquiétude face au délitement de notre société.
Car ne nous y trompons pas : réduire le mouvement de ces agents à de simples considérations sur leur situation matérielle et professionnelle serait une grave erreur.

Vigies de la République, les policiers dénoncent, en réalité, le désordre dans lequel la France s’enfonce inexorablement. Certes, ils sont les premières victimes d’une violence aujourd’hui quotidienne. Mais ils voient surtout, à leur grand dam, cette violence se répandre comme un cancer qui dévore peu à peu notre pays.

Bien sûr, le manque d’effectifs, les matériels obsolètes, inadaptés et en nombre insuffisant, les violences physiques subies au jour le jour depuis trop longtemps altèrent grandement le moral et les convictions de celles et ceux qui ont fait le choix de défendre la France et les Français. Mais de cela ils ont l’habitude. Depuis des décennies, et leurs prédécesseurs avant eux, ils sont confrontés à des situations similaires dont ils se sont toujours, malgré quelques « coups de gueule », accommodés.

Aujourd’hui, le mal est bien plus profond. Et les forces de l’ordre ont pu, au fil de ces dernières années, le mesurer. Spectateurs impuissants d’un laxisme institutionnalisé, ils voient le pays qui, lentement mais sûrement, s’installe dans le chaos.

Or, ce n’est pas seulement en recrutant de nouveaux policiers – même si cela est nécessaire -, en distribuant des matériels ou en décernant des décorations que la situation sécuritaire de la France s’améliorera. Là est le véritable message que souhaitent faire entendre policiers et gendarmes. Ils demandent des dirigeants courageux, qui cessent de pleurnicher à chaque événement dramatique, pour décider et ordonner des mesures à la hauteur des dangers que nous courons aujourd’hui. Ils veulent des politiques sécuritaire, pénale et migratoire réalistes et efficaces, à même de préserver et de sauvegarder l’ordre public dans notre pays. Ils veulent de vraies décisions pour lutter, et mettre hors d’état de nuire, les terroristes, les criminels, les casseurs et tous ceux qui ont juré la fin de notre pays. Ils veulent, enfin, la vérité sur la situation dans laquelle se trouve notre pays, et ne pas être envoyés systématiquement et inutilement au « casse-pipe ».

Oui, la situation est grave. Notre pays, et les forces de l’ordre chargées de le défendre, paient plusieurs années de négligences coupables, d’incompétence avérée et d’une idéologie socialiste criminelle. Le drame est que bien peu de nos politiques, actuels candidats aux plus hautes responsabilités institutionnelles, ne semblent avoir pris conscience de la gravité du phénomène. En effet, en dehors de quelques mesures superficielles, telles que l’augmentation des effectifs ou l’augmentation de certains budgets liés à la sécurité et à la justice, aucun (ou presque) ne traite de ces sujets sur le fond. C’est pourtant d’un véritable « plan Marshall » que relèvent ces domaines, tant ils vont être déterminants pour notre proche avenir.

Ce cri d’alerte que lancent les policiers doit donc être pris très au sérieux. Il est peut-être un des derniers, avant que la situation ne dégénère définitivement dans notre pays. Si, une fois encore, ils ne sont pas entendus, le risque est grand, alors, de voir cette guerre civile, tant redoutée, advenir.

Olivier Damien-Docteur en droit – Commissaire divisionnaire honoraire

Source


Réponse des "autorités" :

Email de la Direction Centrale de la Sécurité Publique aux Directions Départementales

> Subject: Présence de la hiérarchie au contact des unités pour éviter les velléités de mouvements de « zèle » des personnels en service

>
> Mesdames et messieurs les directeurs départementaux coordonnateurs zonaux,
> Mesdames et messieurs les directeurs départementaux,
>
> Depuis plusieurs jours, des mouvements de contestation spontanés se sont organisés ; des rumeurs de « grève du zèle » et des appels sur les réseaux sociaux à se rassembler circulent.
> Récemment, des regroupements non autorisés ont eu lieu devant la préfecture de l’Essonne.
> Ces initiatives en lien avec le drame du samedi 8 Octobre ne sont ni opportunes ni acceptables.
>
> Dès aujourd’hui, il vous est demandé que vos chefs de service se rendent personnellement au devant de leurs effectifs, quelle que soit l’unité, et de discuter avec l’ensemble des personnels pour les dissuader de participer à ces actions. De même, ils rappelleront une nouvelle fois les règles régissant les manifestations des policiers (en civil, non usage des véhicules de police, respects de la déontologie, en dehors du service, etc…) et les sanctions encourues.
>
> En effet si l’émotion est légitime, les services de la Sécurité Publique sont garants de la sécurité de tous – citoyens comme policiers en service – et il n’est pas envisageable de dégarnir la voie publique et d’être dans l’incapacité de répondre aux réquisitions ou aux nécessaires renforts sollicités par les équipages en intervention.
>
> Ces actions spontanées ne servent ni l’intérêt général, ni les policiers.
>
> Par ailleurs, vous prendrez toute mesure organisationnelle dès ce soir, pour vous assurer, de l’absence de participation des effectifs en service à ce type de contestation (appels réguliers aux patrouilles, etc…).
>
> A compter de ce soir également, un avis immédiat au CNICO (2912), de nuit comme de jour, est demandé à vos responsables pour éclairer sans délai les autorités sur un éventuel non respect de ces strictes consignes par les personnels de votre direction départementale.
>
> Ponctuellement, le CNICO pourra être amené à entrer en contact téléphonique avec vos responsables pour obtenir d’éventuelles précisions.
>
> Cordialement.
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