20 juillet 2016

Libye: un hélicoptère des forces spéciales françaises abattu


Une source militaire libyenne nous a confirmé qu’un hélicoptère français des forces spéciales opérant clandestinement sous les couleurs des forces du général Khalifa Hafter a bien été abattu mardi par un missile Sol-Air tiré par un lanceur portable 9K32 Strela 2 (Cтрела ou code Otan SA-7 Grail) lors de combats près de Benghazi, en Cyrénaïque.
Un lanceur portable de missile Sol-Air Strela 2 (SA7) à Benghazi. Des centaines de systèmes d’armes similaires sont disséminés dans la région et au moins dix unités sont parvenus clandestinement à des cellules dormantes de Daech en Europe de l’Ouest.

Au moins deux éléments des Commandos des Opérations Spéciales françaises, qui combattent aux côtés d’autres éléments des forces spéciales de l’Otan au sein de la nouvelle armée libyenne (relevant plus ou moins du gouvernement reconnu par la « Communauté internationale »), ont été tués.
Un soldat français des forces spéciales. – Alexander Klein – AFP

On ignore pour l’instant si les deux militaires français ont été tués sur le coup ou comme l’affirment certains miliciens rebelles, achevés au sol à l’arme blanche après la chute de l’appareil.

Un autre appareil accompagnant celui qui a été abattu a tenté une opération de couverture mais aurait essuyé des tirs de missile Sol-Air et de canons antiaériens et a dû rebrousser chemin en catastrophe.

Des forces du général Khalifa Hafter ont pu arriver jusqu’aux débris de l’appareil où il n’y avait aucun survivant. Le ministère français de la Défense se garde du moindre commentaire sur cet énième incident en Libye.

La plupart des médias passent sous silence la guerre acharnée déchirant la Libye depuis la chute du régime du Colonel Gaddafi en octobre 2011. Depuis au moins une année des forces spéciales de l’ensemble des pays de l’Otan et de certains pays arabes combattent au sein de ce qui a été convenu d’appeler la nouvelle armée libyenne sous le commandement du généralissime Khalifa Hafter. Mais le chaos régnant dans le pays est tel que l’on ne peut plus définir ce que signifie un semblant de victoire militaire.

Il y a quelques mois, des commandos britanniques dont des éléments du 22e Régiment des SAS (Special Air Service) et néerlandais accompagnant un convoi militaire libyen ont déjà subi de lourdes pertes (comme ils n’en avaient jamais connu depuis leur création) lors d’une embuscade spectaculaire sur l’axe côtier Misrata-Sirte. Quelques temps tard, des bérets verts US devaient quitter dans la précipitation leurs positions, officiellement à cause de photographies compromettantes publiées sur des réseaux sociaux mettant à nu leur couverture. Cependant, la véritable raison de leur départ est en relation avec un très violent pilonnage au mortier de leur base d’opération avancée (FOB) effectué par des forces locales « amies ». Les Français et surtout les Égyptiens ont eu à déplorer une série de fiascos tactiques. Au cours d’un de ces ratages, près d’une cinquantaine d’éléments des forces spéciales égyptiennes opérant en Libye orientales ont été mis hors combat.

Idem pour les Italiens qui ont dû plier bagage dès le premier accrochage sérieux avec des milices non identifiées. Cet incident comme tous ceux relatés ci-dessus et impliquant les forces spéciales de l’Alliance Atlantique en Libye sont classifiés « Secret Défense ».

Plus qu’en Syrie, c’est en Libye que l’Otan, agissant dans la clandestinité (sous couvert des forces armées libyennes d’un des deux gouvernements rivaux) a connu ses pires déboires depuis sa création.

Photo: IMAGE D’ARCHIVES. La présence de l’armée française en Libye était un secret éventé depuis quelques mois. DR

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