25 avril 2016

Racket : La Turquie va inonder l'Europe de réfugiés...



Le ton monte entre l’Europe et la Turquie. Depuis la validation de « l’accord« , l’Europe n’a assumé aucun de ses engagements: les visas sont toujours en vigueur pour les citoyens turcs, les négociations pour l’adhésion de la Turquie n’ont pas repris et l’Europe n’a pas versé les 6 milliards qu’elle avait promis. De plus, elle n’a accueilli que 103 réfugiés quand 325 d’entre eux ont été rapatriés de Grèce vers la Turquie.

La Turquie menace d’annuler l’accord

Du point de vue turc, l’Europe est mauvaise partenaire (idée qui n’est pas sans fondement). Les Turcs tiennent pourtant tout particulièrement à obtenir la suppression des visas pour leurs ressortissants. Pour parvenir à leurs fins, ils haussent le ton et menacent d’annuler l’accord, c’est-à-dire de relancer la vague d’émigration vers l’Europe.

La menace rappelle une fois de plus que l’arrivée massive de migrants n’a rien à avoir avec un phénomène spontané. Elle repose essentiellement sur le bon vouloir des Turcs dont la police coopère avec les passeurs.
L’Europe devrait céder

Au vu de la menace, l’Europe devrait céder et accepter les conditions de la Turquie. Selon toute vraisemblance, la Commission Européenne obtiendra lors du Conseil du 4 mai, la suppression des visas de la part des Etats membres très réticents vis-à-vis de cette mesure. Pour la forme, l’Europe maintient ses exigences de respect des critères d’adhésion, mais personne n’est dupe: face à la menace d’une nouvelle vague de réfugiés durant l’été, l’Union Européenne devrait accepter de renoncer à sa position historique vis-à-vis des Turcs. 

La Turquie prépare son Grand Remplacement

Pour le gouvernement turc, le pari semble donc plus démographique que politique. L’enjeu d’Erdogan ne porte pas sur un rapprochement politique avec l’Union: celui-ci suppose un partage des valeurs et un respect de critères (notamment sur la démocratie et les Droits de l’Homme), qui ne sont pas sa tasse de thé. L’objectif des islamistes turcs consiste plutôt à obtenir une ouverture de l’Union à une immigration turque massive qui permet de jeter des bases de coopération à plus long terme.

D’une certaine manière, la position turque vise à un Grand Remplacement interne: favoriser une émigration turque en Europe en assurant le remplacement des migrants par des Syriens (qui sont plus de 2 millions aujourd’hui). L’idée implicite est de garder les Syriens en Turquie en échange d’un accueil massif de Turcs en Europe. 

La France laisse Merkel négocier seule

Les grands manœuvres ont donc cours en coulisse en ce moment et, une fois de plus, il est frappant de voir que la France n’y est pas associée. Ainsi, Merkel vient de s’offrir un petit voyage en Turquie, en compagnie de Donald Tusk, le président du Conseil, et de Frans Timmermans, le vice-président de la Commission. Elle y a visité un camp de réfugiés. Manifestement, personne en France ne s’offusque de voir la chancelière allemande, largement responsable de l’appel d’air de l’an dernier, mener les opérations européennes avec les représentants officiels de l’Union à ses côtés.

Il ne faudra pas s’étonner si nous nous retrouvons, d’ici à fin juin, avec l’obligation d’accueillir des milliers de migrants au nom de la solidarité européenne. 

Travail de préparation pour l’accueil de migrants en France

Au demeurant, les traditionnels défenseurs d’un accueil sans nuances des migrants ont repris du poil de la bête pour préparer le terrain. Après un voyage de parlementaires en Grèce qui n’avait pas reçu l’écho escompté en mars, nos députés en ont remis une louche. Ils ont cette fois envoyé Jean-Marc Germain, Monsieur Hidalgo à la ville, pour alerter sur la dangereuse situation des migrants en Grèce.

« J’ai pu visiter le hotspot qui avait été organisé dans la précipitation juste avant la signature de l’accord, mais évidemment, ne fonctionne plus depuis. Dans l’île, où je suis allé mercredi matin, 18 migrants étaient arrivés la veille et 80 deux jours auparavant », rappelle le député des Hauts-de-Seine qui a pu s’entretenir avec des détenus exaspérés. « Un Malien et un Soudanais m’ont confié leur désarroi, explique-t-il. Tous deux ont vraiment l’impression de subir une double peine. Ils sont arrivés là après bien des péripéties, vont non seulement être renvoyés en Turquie mais en plus vont se retrouver tout en bas de la liste des relocalisés. Face à ce traitement d’hommes et de femmes, je partage tout à fait la décision de l’OFPRA de ne pas venir dans les îles grecques travailler à la mise en œuvre de cet accord », rappelle le député frondeur.

Un Malien et un Soudanais… On imagine bien entendu que, dans quelques semaines, les médias subventionnés parleront des « réfugiés » victimes de la guerre en Syrie.

En attendant, et en suivant les pensées « en creux » de Jean-Marc Germain, on comprend qu’il préconise de dénoncer l’accord existant avec la Turquie pour ouvrir plus grandes encore les portes du continent. 

Situation sanitaire dangereuse en Grèce

Il existe en tout cas une certitude: la Grèce est aujourd’hui incapable d’accueillir les « réfugiés » dans de bonnes conditions. Les pires craintes apparaissent à Athènes, où un camp de 4.000 personnes est installé sur les installations de l’ancien aéroport d’Hellinikon. Les maires des communes adjacentes ont déjà prévenu que ce camp présentait d’importants risques de santé publique: le camp ne dispose que de 40 toilettes chimiques, et une réfugiée afghane de 17 ans y est morte. Les épidémies sont à craindre.

Au camp d’Idomeni, dans le nord de la Grèce, où s’entassent près de 20.000 réfugiés, la situation est pire. Si la vie quotidienne semble s’y organiser vaille-que-vaille, les tensions y sont fortes. Les réfugiés ont d’ailleurs bloqué l’unique voie de chemin de fer qui permet de passer en Macédoine, imposant une sorte de blocus économique à la Grèce. 

L’Europe prête à accueillir une vague d’immigration turque?


Tous ces éléments plaident pour une ouverture des frontières… aux immigrés turcs, l’objectif majeur d’Erdogan aujourd’hui. Il est évidemment très regrettable que les citoyens européens soient privés d’un débat clair sur le sujet. L’alternative est simple: soit nous acceptons les conditions turques pour éviter un afflux massif de migrants, et nous nous résignons à augmenter de plusieurs millions les communautés turques très fermées qui peuplent déjà beaucoup de nos grandes villes, soit nous refusons les conditions turques et nous devons affronter la crise des migrants « en direct ».

Il existe évidemment un troisième terme à cette alternative, qui est politiquement très incorrect celui-là: admettre que la guerre en Syrie était une erreur, aider Bachar Al-Assad à mater Daesh et rompre les relations diplomatiques avec la Turquie en attendant que le régime islamiste tombe.

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