14 mars 2015

Mais ou est passé Poutine ?

Vladimir Poutine n'est pas apparu en direct devant des journalistes depuis le 5 mars, à l'occasion d'une rencontre avec le premier ministre italien, Matteo Renzi. Une légère inquiétude s'est même fait jour en début de semaine, après que son bureau a repoussé un voyage au Kazakhstan, où il devait rencontrer jeudi et vendredi son homologue, Noursoultan Nazarbaïev, et le président biélorusse, Alexandre Loukachenko. Une source anonyme au sein du gouvernement kazakh a ainsi déclaré mercredi à l'agence Reuters que Poutine était malade.

Le porte-parole du président, invité jeudi à la radio Les Echos de Moscou, a affirmé qu'il n'y avait « aucune raison de s'inquiéter », que « tout [allait] bien » et que Vladimir Poutine était toujours capable de « briser des doigts » en serrant les mains pour dire bonjour. La presse a fouillé, et publié quelques articles. Une discussion avec des représentants de l'Ossétie du Sud, région séparatiste de la Géorgie soutenue par Moscou, prévue mercredi, aurait été annulée à la dernière minute, selon le Guardian. Des sources proches du Kremlin ont assuré au quotidien russe RBK que Poutine n'avait pas rencontré mardi le gouverneur du district autonome d'Iamalo-Nenets, bien que le site de la présidence affirmât le contraire.

RBK mentionne enfin la publication, mercredi sur le site de la présidence russe, d'une photographie et de la retranscription d'un échange entre Vladimir Poutine et le gouverneur de Carélie. L'entrevue a eu lieu mercredi, selon la présidence. Mais le gouverneur n'était pas à Moscou ce jour-là, selon un site local carélien : il assistait à un conseil du gouvernement régional. La présidence a maintenu sa version.

La télévision russe a tenté de mettre fin au simili-suspense, vendredi, en diffusant ce qu'elle a présenté comme des images de Vladimir Poutine au travail, à son bureau dans sa résidence de Novo-Ogariovo, qu'il préfère au Kremlin. Cet enregistrement le montre au côté du président de la Cour suprême, Viatcheslav Lebedev.

Des images qui sont arrivées un peu tard pour éviter que l'Internet russe ne s'emballe. Après l'interview du porte-parole aux Echos de Moscou, les réseaux ont rapidement conclu que le président... était mort. Mais c'était pour rire. Des blagues que divers médias ont rattachées à la longue tradition des rumeurs soviétiques sur la santé des dirigeants de l'URSS. Ainsi dans les résultats de recherche en vogue hier sur Google en russe associés au nom « Poutine » on tombait bien vite sur « Poutine est mort ».

Sur le site 4Chan, fourre-tout d'Internet et laboratoire à canulars bien connus, un utilisateur anonyme affirme « avoir tout juste parlé à un collègue qui a des relations à l'ambassade de Russie à Londres » : ce serait un branle-bas de combat, on attendrait une annonce majeure dans les trois heures. C'était hier et on attend encore.

Enfin, vendredi, un tabloïd suisse-allemand, Blick, et la Radio-Télévision suisse italienne (RSI – Radiotelevisione Svizzera di lingua Italiana) obtiennent un petit écho en affirmant que la maîtresse supposée de Vladimir Poutine, l'ex-gymnaste médaillée olympique et députée Alina Kabaieva, 32 ans, se trouverait à la clinique Sant'Anna, à Sorengo (Tessin), pour y mettre au monde un enfant (une fille).

Ils affirment que deux chambres ont été louées dans cette clinique huppée. Cela paraît tout de même bien peu au regard de l'immense appareil sécuritaire et administratif qui entoure Vladimir Poutine dans chacun de ses voyages : gardes du corps, collaborateurs, cuisiniers, chauffeurs, employés de ménage, etc. Par ailleurs, Vladimir Poutine a démenti l'existence de cette liaison par le passé.

Le porte-parole du Kremlin a démenti vendredi cette dernière rumeur, dans une interview accordée à Forbes Russie.

Ce n'est pas la première fois que des rumeurs circulent sur la santé de Vladimir Poutine. En 2012, on l'avait vu boitant. Il avait annulé plusieurs voyages à l'étranger au même moment. Conclusion tirée par des médias russes : il aurait été blessé lors d'une opération de com, à l'occasion de laquelle on l'avait vu accompagner en ULM des grues en migration à travers la Sibérie. Son porte-parole avait fait savoir qu'il s'agissait d'« une blessure normale liée au sport ». Le président russe est ceinture noire de judo et pratique le hockey. Aux côtés de ses gardes du corps, il bat régulièrement sur la glace ceux de son premier ministre, Dmitri Medvedev, selon Newsweek.

En 2010, on l'avait vu apparaître lourdement maquillé à une conférence de presse. Sous le fard, on avait cru deviner un œil au beurre noir. Etait-ce une injection de botox qui aurait mal tourné ? Le porte-parole avait blâmé un éclairage déficient dans la salle. « Les médias russes avaient cité des chirurgiens plastiques affirmant que Poutine avait probablement eu recours, par le passé, à des injections de Botox sur son visage, qui s'est visiblement raidi ces dernières années », rappelle le Guardian.

Source
Vu ici

En sécurité dans son abri anti-atomique, le doigt sur le bouton rouge ? En vacances aux States ?

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