08 février 2015

Guerre d’Ukraine : intervention directe des USA et de ses valets européens ?


Libération qui est devenue la courroie de transmission de la politique des Etats-Unis en France, en jouant à la fois la démocratie sociétale, le cœur à gauche et la publication directe des campagnes de la CIA, vient de proposer une intervention armée en Ukraine pour suppléer aux défaillances des armées de la junte de Kiev. Ce qui nous parait pure folie, l’exclusion par exemple de la Russie de la célébration de la libération du camp d’Auschwitz, ou les déclarations du premier ministre ukrainien sur l’invasion de l’Ukraine et de l’Allemagne par l’armée rouge lors de la deuxième guerre mondiale font partie malheureusement d’un scénario beaucoup plus dramatique qui est en train de se mettre en place et qui risque d’embraser non seulement l’Ukraine et la Russie mais d’autres zones rebelles de l’Europe. Avec la débâcle sur le terrain des armées de Kiev, mais aussi la montée des résistances en Europe, est-on en train d’envisager sans état d’âme d’étendre un peu plus le conflit en transformant en brasier ce continent? C’est ce qui ressort aussi d’un article du New York Times.


Il est évident que malgré les fonds et les aides militaires fournies par les pays de l’OTAN à la junte de Kiev, celle-ci s’est heurtée à la résistance des milices des « séparatistes » résistant dans leurs propres villes à une invasion télécommandée par l’étranger et surtout à ce qu’est le pouvoir de Kiev. Une bande d’oligarques pillant leur peuple, la guerre a été pour eux une occasion de plus d’enrichissement, ils ont sous-équipé leur armée, les ont abandonnés sans nourriture, cernés et désespérés… Seuls des bataillons de néonazis haïs à cause de leurs exactions et des mercenaires ont paru offrir quelque résistance… Aujourd’hui c’est la débâcle… Ceux qui espéraient conserver l’unité de l’Ukraine, parmi eux le parti communiste font le constat amer du drame vécu par leur pays.

Comment vont réagir les bailleurs de fonds, les Etats-Unis et aussi les pays européens qui se sont lancés dans cette aventure? Les bataillons fascistes sont en train de faire le siège du pouvoir, un peu par idéologie nationaliste au stade du désespoir mais beaucoup sous l’influence de leur maître oligarque qui veulent achever le dépeçage.L’hypothèse la plus vraisemblable est que les jours de Porochenko sont comptés et que les maîtres américains qui le maintiennent au pouvoir vont se choisir quelqu’un d’encore plus immonde, par exemple le premier ministre. L’échec des pourparlers de Minsk vont dans ce sens.
Mais la grande question est celle qui a été posée par Libération et aussi ce qui revient au même par Soros, c’est-à-dire l’intervention toujours plus poussée des Etats-Unis et de l’OTAN. Officiellement jusqu’ici l’administration Obama, ne fournit aucune aide létale à l’Ukraine, elle pourrait reconsidérer sa position et envoyer des armes « défensives » à Kiev, rapporte le New York Times, citant le général Philip M. Breedlove comme l’un des défenseurs du déménagement.

Breedlove, commandant militaire de l’OTAN, est l’homme qui conduit la croisade appelant à fournir une assistance militaire létale à Kiev pour combattre les forces anti-gouvernementales des républiques de Donetsk et Lougansk après que les pourparlers aient échoué à Minsk ce week-end. La croisade semble avoir atteint son but puisque toujours selon le New York Times le secrétaire d’État John Kerry et le Président de l’état-major interarmées, Genèse, E. Martin Dempsey, sont maintenant « ouverts aux discussions » sur l’emploi des forces létales.


Un fonctionnaire a déclaré que les Susan E. Rice, conseiller de la sécurité nationale d’Obama, est également désormais prêt à entendre les arguments pour aider Kiev à combattre les républiques autoproclamées. Si c’est vraie, cela indiquerait un changement de paradigme dans l’approche de la maison blanche, jusqu’ici été réticente à laisser la crise d’aggraver:

« Bien que notre objectif reste la poursuite d’une solution par des moyens diplomatiques, nous sommes toujours prêts à envisager d’autres options qui permettront de créer un espace pour une solution négociée à la crise, » a déclaré Bernadette Meehan, porte-parole pour le Conseil de sécurité nationale.

Un autre responsable du Pentagone a déclaré à la publication que le général Dempsey et ADM. James A. Winnefeld Jr., le vice-président de l’état-major interarmées, maintenant aussi croient que la fourniture « des armes défensives » à l’Ukraine devrait être examinée.

« Une approche globale s’impose, et nous sommes d’accord que les armes et équipements défensifs devraient faire partie de cette discussion, » a déclaré le responsable du Pentagone.

Soutenant l’idée d’armer les forces de Kiev, un nouveau rapport indépendant de huit anciens hauts responsables américains exhorte Washington à approuver, pour les trois prochaines années, un budget de $ 3 milliards pour fournir des armes défensives et équipement, y compris des missiles anti-blindage, drones, véhicules blindés et radars.

« L’Ouest doit renforcer la dissuasion en Ukraine en augmentant les risques et les coûts à la Russie de toute nouvelle offensive de grande envergure, » dit le rapport. « ce qui nécessite une aide militaire directe — en quantités beaucoup plus grandes que prévu à ce jour et comprenant des armes défensives létales. »

Le rapport souligne le « besoin urgent » de réarmer l’Ukraine en raison des capacités militaires obsolètes du pays. Elle fait valoir que les missiles anti-blindage légers sont nécessaires pour combattre les troupes de volontaires de la LPR et le RMR.

L’Ukraine Freedom Support Act, voté à l’unanimité en décembre, autorise le Président américain à fournir une aide militaire létale et non létales à l’Ukraine – y compris les drones de surveillance, des munitions et armes antichar.

Il faut toujours être très attentif à la manière dont la presse française totalement acquise à l’administration nord-américaine tout à coup jette sur le tapis une proposition, en l’occurrence Libération et l’intervention armée. Il s’agit d’habituer la population française et au-delà européenne à ce que soit franchi ici comme dans l’union publique nord américaine un nouveau seuil dans l’adhésion à la guerre contre la Russie.

On ne peut pas non plus dissocier cette adhésion à l’élargissement de la guerre de l’inquiétude des dirigeants européens face à la montée de la contestation de leur politique d’austérité et belliciste, en particulier ce qui se passe en guerre et qui risque par contagion de gagner tout le continent.

Danielle Bleitrach
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