25 décembre 2014

Le fondement du monde et de la création


La “ Divinité ”, entendue comme source absolue et unique préexistant à toute Structure universelle, se projetant dans le dessein de la création, impliquera forcément la loi de dualité, comme base existentielle de ce qui sera alors nommé “ le Monde ”. La Dualité nous présente alors deux forces opposées et complémentaires, qui devront trouver l'harmonie dans un élément qui sera le tiers (dont nous parlerons par après). La tension que suscite le rapport dual au sein de la polarité primordiale sera la source de l’énergie universelle. A titre de représentation, le symbole le plus fort qui soit resté du principe dual dans le monde est le fait suprême de la tradition chinoise, présentant sa fameuse polarisation "yin" et "yang". Cette polarisation se retrouve de manière la plus évidente dans la sexuation humaine du masculin et du féminin.

La Divinité prend ainsi part à la création du monde à travers la première manifestation qu’est la dualité. Cette dernière intervient comme la nécessité d'une dissociation à partir de l’absolu de l'Unité divine ; dissociation sans laquelle le monde ne pourrait exister. L’absolu suscite alors la Contraction (TsimTsoum) qui permet l’existence d’un espace en dehors de lui seul. C'est ainsi qu'apparaît l'Altérité; car la création ne peut être sans "autre", et cette réalité de l'autre trouve sa manifestation dans la tension du duel. L’Absolu ne se “ contentera ” pas seulement de susciter un espace pour “ l’autre ”, mais lui communiquera le même désir de devenir l’Absolu... Ce désir de “ l’autre ” à devenir l’absolu c’est le Nahash, plus connu sous la forme du “ serpent de la Genèse ”.

L’omniscience de l’absolu divin ne peut pas être absente de l’altérité de sa propre Création. Si l’Absolu en était exclu, il ne serait pas réellement Absolu, mais séparé ; et sa créature, “ l’Autre ”, expérimenterait une existence que cet Absolu ne pourrait pas connaître. C’est donc une impossibilité logique que la présence de l’absolu Divin ne se trouve pas également dans cet “ Autre ” ! C’est à cette échelle que se situe l’enjeu de l’existence humaine, à savoir, manifester le désir d’absolu vis à vis de l’Absolu lui-même, source Ultime de toute Création.

Le paradoxe fondamental dans la création apparaît ici : sans ce désir d’absolu en l’homme, la création ne pourrait avoir lieu comme nous l’avons vu. Mais dans le même temps ce désir d’absolu met en péril le monde, le rendant mortel et faillible. C’est ce paradoxe du Fondement de la création qui est appelé “ faute ”, ou “ péché d’Eve ”. Parce que la Contraction nécessaire à la Création, impliquait forcément une faille et une limite, entre le sujet et l’objet, le contemplant et le contemplé. Si l’humain avait accès à cet Absolu, en vertu de son penchant naturel à y aspirer ; la création serait compromise et ne pourrait avoir lieu. Cela parce que tout finirait par s’indissocier, et se fondre à nouveau dans l’Absolu ; et il n’y aurait plus d’altérité, donc plus de monde. Dés lors le Monde deviendrait une impossibilité. Ainsi, les seules choses que l’Humain peut susciter en suivant ce désir à connaître l’Absolu, sont soit de co-créer le Monde ; soit d’Endommager le Monde. La Vie consistant ainsi en un processus Cyclique d’engendrement et de destruction, suscité par le Nahash. L’humain est donc limité par son propre désir d’Absolu qui le rend mortel, tout en constituant son impulsion vitale primordiale. Cette conscience humaine ne peut comprendre la raison de ce paradoxe fondamentale, impossible à résoudre pour elle. En résumé, elle ne peut aucunement appréhender le dessein créateur au-delà de la Contraction primordiale.

“ Elohim considéra que la lumière était bonne, et il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres. Elohim appela la lumière jour, et les ténèbres, il les appela Nuit. Il fut soir, il fut matin, un jour. ”
Bereshit (Génése ) 1 : 4, 5


Ce passage évoque le premier jour de la création, soit le jour relié à l'aspect de la loi duale dans l'univers. Ainsi il révèle que Soir et matin, figurant les deux polarités duelles, forment en fait un tout, "un jour". Ce verset fait également référence à l'apparition de la distinction dualiste du bien (lumière) et du mal (ombre), dés le premier jour de la création. L'unicité divine absolue n'y figurant [fin de l’extrait pour ce chapitre]

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