07 septembre 2014

Le cessez-le-feu en ex-Ukraine n'aura duré que quelques minutes.

  Avant même l'heure convenue, tandis que le président Porochenko revenait au sommet de l'OTAN à Newport où il avait déclaré quelques heures plus tôt à l'antenne de la BBC qu'il n'était pas question que l'Ukraine retire ses troupes du Donbass (ce qu'il allait pourtant signer à Minsk), son premier ministre Yatseniouk exprimait qu'un cessez-le-feu signé sous le patronage de la Russie ne valait rien. C'est d'ailleurs ce que laissaient entendre les Etats-Unis en refusant de venir parrainer les négociations et la signature à Minsk aux côtés de la Russie et de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, ainsi que l'Union Européenne en annonçant une escalade des sanctions contre la Russie qui avait réussi à faire asseoir, et signer, les parties en conflit. Le message des grandes puissances occidentales au régime installé par le coup d'état du 22 février est clair : il doit continuer l'agression contre le sud, même si son armée a été défaite.

Puis, apparemment juste le temps de demander à Kiev la conduite à tenir, de six minutes après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu dans certains cas, à deux heures voire plus dans d'autres cas, partout les bombardements ou les attaques de la part de l'armée kiévienne ont repris (Donesk, Gorlovka, Marioupol, Makeyevka, Yassinovataya...), et avant la fin de la nuit le commandement de Novorussie était assailli de messages urgents selon lesquels "dans ma zone l'ennemi ne respecte pas la trêve, dois-je reculer ?" Aussi, après une journée d'intenses tractations pour savoir si le message du "gouvernement" à ses forces était bien passé, donc après une nuit et une journée de cessez-le-feu unilatéral de la part de la Novorussie dont les deux villes principales n'ont pas cessé d'être bombardées en dépit du prétendu cessez-le-feu, il est décidé d'autoriser la riposte partout où le cessez-le-feu est violé par l'armée dite ukrainienne.

A Marioupol, où la résistance a d'abord passivement regardé les troupes d'occupation se redéployer puis ouvrir le feu sur tout le front, la riposte est désormais en cours donc le cessez-le-feu sera imposé par la force, lors de la libération de la ville. En termes tactiques une force de 2000 hommes en position défensive peut résister à une force assaillante de 5 ou 6000, à plus forte raison en zone urbaine (on l'a vu récemment à Donetsk et Lougansk), à plus forte raison quand elle a le temps de préparer sa défense ferme (se retrancher et construire des obstacles), et à plus forte raison encore quand l'attaquant est très prudent pour éviter des pertes civiles dans sa propre ville qu'il vient libérer, donc en termes tactiques les occupants de Marioupol devraient pouvoir tenir plusieurs mois. Mais les bataillons para-militaires des partis néo-nazis (Svoboda et Pravy Sektor), comme le bataillon Azov partiellement recruté par le fier exterminateur de prisonniers Gaston Besson, même s'ils sont mieux équipés et armés que les forces novorusses voire que l'armée régulière ex-ukrainienne, ont démontré avoir peu de savoir-faire tactique, et de plus la population de la ville est en très grande majorité, sinon en totalité (après le départ précipité des autorités kiéviennes le 27 août), favorable à l'armée novorusse qui vient chasser l'occupant kiévien... Sauf intervention extérieure (qui ne pourra pas venir de Kiev) il serait surprenant que ces milices paramilitaires résistent plus d'une semaine avant de se rendre piteusement.

De son côté la Novorussie a commencé, comme prévu dans l'accord, à libérer et renvoyer les prisonniers ukrainiens, sans réciproque jusqu'à présent.

Évidemment aucun pays occidental ne condamnera la violation de la trêve puisque l'OTAN était contre sa signature.

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