29 septembre 2014

Destruction du patrimoine culturel en Syrie

© Photo: AP/Dusan Vranic

Dans les régions de la Syrie et de l'Irak se trouvant sous le contrôle des groupements radicaux armés, a lieu la destruction systématique du patrimoine culturel de ces pays. Les statistiques de l'UNESCO sont implacables : sont perdus ou endommagés irrévocablement des centaines de monuments historiques, d’expositions précieuses de musées.

C'est le problème non seulement de la Syrie et de l'Irak. « Le printemps arabe » a apporté beaucoup de malheurs au patrimoine culturel des autres pays de la région. Les pertes des musées égyptiens, particulièrement en province, sont bien connues. En Libye, les villes de Sabrata et de Leptis Magna, fondées par les Phéniciens – de vrais musées immenses à la belle étoile - ont sérieusement souffert. Mais les monuments culturels de la Syrie et de l'Irak subissent les pertes les plus grosses. Rien qu’au cours des dernières semaines, on a pillé les musées dans la ville irakienne de Mossoul, où il y avait des collections de la période sumérienne, assyrienne, babylonienne et islamique.

En Syrie, d'après les données du Fonds du Patrimoine mondial, au cours des combats ou à la suite des actes de vandalisme, étaient endommagés tous les sites figurant dans la liste du patrimoine culturel mondial. Et 5 sites syriens sur 6 présents dans cette liste, y compris l’ancienne ville de Palmira, le château des croisés Krak des Chevaliers et les quartiers du Vieux Alep ont été endommagés.

Le directeur général du département du patrimoine culturel de la Syrie Mamoun Abdoulkarim a parlé en détail au correspondant de La Voix de la Russie de cette situation.

« La destruction du patrimoine culturel, c’est, en effet, une menace réelle existant dans notre pays. Le personnel du Département du patrimoine culturel, deux mille cinq cent personnes travaillant dans différentes provinces du pays, tentent de changer la situation en risquant leurs vies. Des structures d'État ainsi que des habitants, inquiets à cause de la destruction des monuments antiques nous aident. »

Hélas, aujourd'hui, au 21e siècle, se sont réveillées les forces de l’ignorance, capables de détruire sans scrupule le patrimoine culturel du pays. Elles nous poussent délibérément vers le retour à l'époque de la barbarie. Leur conception dogmatique du monde n'accepte pas une attitude respectueuse à l’égard des anciennes cultures. En fin de compte, plusieurs régions historiques de la Syrie ont subi des destructions. Sont endommagés les monuments à Deir-Ez-Zor, détruits les monuments assyriens dans le quartier sud de la ville d'Al-Khasaka, le tombeau de Chach-Khamdan à Alep, un monument du 1 siècle avant J.C., et beaucoup d’autres monuments.

Depuis les régions se trouvant sous le contrôle de l'opposition armée, de larges flux d'anciens artefacts, provenant des musées pillés et des lieux des fouilles illégales, coulent vers l'étranger. Le Département syrien du patrimoine culturel recherche ce qui a été volé dans les musées, et il a déjà réussi à rapatrier plusieurs objets. Mais les objets trouvés par "les archéologues noirs» sont perdus à jamais, probablement.

Seulement les opérations conjointes de la communauté mondiale peuvent arrêter ce processus, croit Mamoun Abdoulkarim. Peut-être, cette tâche commune aidera-t-elle les politiques des différents pays à se faire entendre et à tracer par les efforts conjugués la voie vers la paix en Syrie. Car, tant que dure une guerre non déclarée contre ce pays, sa culture restera dans la liste des principales victimes.

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