28 août 2014

Le bloggueur Eliot Higgins plus subtil que les services secrets US et anglais ?



 Ah, celle-là est à la fois rassurante et inquiétante. On nous promettait depuis des semaines de trouver rapidement l'égorgeur du journaliste américain James Foley. Les anglais, notamment, qui avaient perçu son accent des faubourgs londoniens. Ou en avaient profité pour vanter les mérites de leur dernière merveille technologique, (achetée aux USA) un avion espion non ravitaillable censé remplacer ses Nimrods transformés en briquets volants en raison d'une erreur de conception manifeste. Avec tout ce matériel, c'est sûr, on devait le localiser rapidement, avait clamé haut et fort les médias anglais tous dévolus au pouvoir de David Cameron. Patatras : un simple blogueur, talentueux, il est vrai vient de définir l'endroit exact de l’exécution de Foley et de sa soigneuse mise en scène. Armé de beaucoup de patience... et avec Google Earth comme seul moyen technique évolué sous la main ! Quelle claque ! Brown Moses, alias Eliott Higgins, récent fondateur de Bellingcat (*), a encore une fois doublé tous les services secrets !

L'annonce a été fait par le Daily Mail, ce qui ne manque pas de sel, tant ce journal est le fait d'un poujadisme et d'un conservatisme affligeant, qui encensait il y a peu de temps encore la grande nouveauté technologique de la RAF : un avion américain, le RC-135 Rivet Joint, fabriqué sur la base d'un appareil commercial sorti des chaînes de montage en... 1957. Le fleuron de la recherche par radar, encensé aujourd'hui, avait été flingué en plein vol par ce même journal le 23 janvier 2013, dans un article incendiaire, évoquant un engin nommé "Airseeker" valant 650 millions de livres pièce, mais incapable de se ravitailler auprès des avions tankers anglais. La faute à des équipements différents : si les américains ont été convertis à la perche rigide à l'arrière de leurs ravitailleurs, les anglais en sont restés au simple tuyau déroulé d'un dévidoir, un système appelé "'probe and drogue'. Les avions de la RAF sont des KC-135 construits en 1964 et remis à jour et transformés en avions-espions, qui ne peuvent se connecter qu'à des perches rigides. Pour enfoncer le clou, les américains mettaient en ligne le 7 juillet dernier le "ravitaillement réussi" du Rivet Joint de la RAF... à partir d'un a Boeing KC-135 du "100th Air Refuelling Wing" (US), basé Mildenhal dans le Suffolk. L'Angleterre est devenue abonnée aux problèmes d'équipements militaires : entre ses sous-marins qui raclent le fond des estuaires et le nouveau champion qui ne tiendra plus que 12 heures en vol (c'est déjà pas mal, remarquez ) ; est apparu aussi l'année dernière le coup du nouveau ravitailleur, le 5 avril 2012... avec l'annonce que le nouveau tanker "Voyager", construit par Airbus, dérivé de l'Airbus A330-200 n'arrivait pas à ravitailler les chasseurs Tornado ! Le contrat montant à 10,5 milliards de livres pour l'ensemble de la flotte, on aurait espéré mieux... L'année précédente c'était la découverte d'une absence totale de détecteurs de danger (déclenchement de missiles) sur le même appareil, rendant son ulilisation délicate en cas de conflit. L'appareil avait déjà déclenché l'hilarité en perdant en vol à deux reprises lors des essais de l'exemplaire destiné aux Emirats le tuyau ravitailleur, qui était tombé près de Caceres en Espagne, lors des essais.. heureusement sans provoquer de dégâts. Pour la RAF, pas de problèmes, ou presque, puisque l'Airbus ne sera équipé que de paniers ravitailleurs (et pas de perche rigide) : à part que le Rivet Joint ne pourra donc pas s'y connecter... retour au problème initial !!!



L'article du Daily Mail sur la 8ème merveille du monde volante achetée à trois exemplaires pour la RAF n'évoquait pas tous ses talents, dont je vous avais déjà fait part ici en 2011. Ces fameux Boeing 707 (KC-135) spéciaux River Joint SIGINT "capables de déclencher les téléphones portables qui servaient à faire déclencher ces bombes meurtrières" avais-je précisé. Il semble que les techniciens de l'Air Force soient allés un peu vite en besogne, car en mars 2013, l'Army semblait toujours chercher "des compagnies capable de construire un radar SAR (synthetic aperture radar) travaillant dans les fréquences de 25 et 88 MHz pour détecter les "fils cachés, des caches d'armes et d'autres éléments ou composants des hidden improvised explosive devices (IEDs), ou "roadsides bombs". Cachées dans le sol, sous un feuillage dense ou un camouflage traditionnel" était-il précisé, l'appareil devant "fonctionner à 25000 pieds d'altitude". De fait, l'article et le schéma du Daily Mail décrivaient un Rivet Joint servant simplement de relais hertzien entre les troupes spéciales au sol et leur base, lors de la recherche de fichiers de suspects, un peu comme la police en France le fait avec l'ordinateur de bord des véhicules de police lors d'une infraction. Depuis, Boeing propose du plus léger avec un Beechcraft King Air 350ER doté de son système Reconfigurable Airborne Multi-Intelligence System (RAMIS), un des équipements embarqué étant un "counter-improvised explosive device (C-IED)."

 
Bref, une vitrine de plus de l'industrie militaire US... à plusieurs millions de dollars (907 millions d'euros chacun des trois exemplaires !), montrée comme outil nécessaire et obligatoire pour tenter de retrouver le décapiteur du journaliste US. De l'autre côté, il y a un... chômeur, Eliott Higgins, doté d'un PC portable ordinaire (un Asus) et qui dispose de temps pour chercher, assis sur son canapé, et qui s'est mis en tête de contrecarrer seul (après les contacts sont venus) les informations données et déformées sur les conflits actuels. Ce personnage étonnant de précision (il est têtu et l'avoue sans peine) réussira comme cela à enquêter sur les nouvelles armes utilisées par les troupes de Bachar el-Assad, dont un très étonnant lance-roquettes copié sur un système américain abandonné, le SUFLAE. J'ai écrit trois articles ici sur ces armes, aucun n'a passé le stade la soumission à la modération ici sur Agoravox : dès le premier, je citais déjà Brown Moses, le surnom que s'est donné Higgins sur le net, et le félicitait pour son travail.

Le 21 mars 2013 il a droit à un article fort élogieux du Guardian sur ses découvertes : "Eliot Higgins n'a pas besoin d'une veste de chasse et il de se déplacer avec la bravade d'un reporter de guerre. En tant que travailleur de la finance et administration au chômage, son expertise réside dans la compilation des feuilles de calcul, et non pas en esquivant les balles. Il n'a jamais été non plus près d'une zone de guerre. Mais tout cela ne l'empêche pas de placer ces derniers mois quelques-uns des articles les plus importants sur le conflit syrien. Son travail sur l'analyse des armes syriennes, a commencé comme un passe-temps, et il est maintenant fréquemment cité par les groupes de Droits de l'Homme et a même fait l'objet de deux questions au Parlement. La dernière découverte de Higgins d'un nouveau lot d'armes croates dans les mains des rebelles syriens semble avoir soulevé le couvercle sur une possible opération de livraison d'armes secrète et internationale à l'opposition." Higgins à l'œil en effet : intégralement autodidacte des armes, il en connaît davantage aujourd'hui que la moyenne des journalistes couvrant le conflit syrien, comme le remarque the Guardian. Il avait réussi à montrer les troupes d'Assad chargeant une énorme roquette de type SUFLAE, capable de contenir des gaz, ou de créer au sol une zone de surppression d'air, asphyiant tout le monde en broyant les cages thoraciques : un procédé au départ inventé par les américains pour supprimer des champs de mine !
  
 
"L'œil de Higgins est attirée immédiatement par deux tubes à côté d'un gros canon. L'exemple suggère que toutes les tentatives des États-Unis pour savoir quel groupe exactement à obtenu ces armes s'est soldée par un échec. Les pointant à l'écran, Higgins dit : "Ce sont des tubes pour le lance-missile croate M79 Osa. Et ce qui est encore plus intéressant, c'est que ce canal de YouTube appartient à Ansar al-Islam, une organisation djihadiste. Ce groupe ne devrait pas posséder ces armes". En effet : elles lui ont été fournies par l'Arabie saoudite avec un gros coup de pouce donné par la CIA ! Notre blogueur curieux fera aussi l'objet d'articles dans France 24 ou dans le journal le Monde (avec un excellent titre "Le nerd de la guerre"). Il y sera entre autre dit que "par exemple, il a pu établir que des vidéos qui prétendaient montrer, il y a quelques mois, l’utilisation par l’armée syrienne d'armes fournies par la Chine n’étaient que de l’intox". C'est lui aussi qui donnera l'analyse la plus sérieuse de l'attaque de la Ghouta le 21 aout 2013, montrant sur cartes les points de départ des tirs... qui accusent sans hésitation possible les troupes de Bachar-el-Assad, dont il montrera les bombardements par fûts remplis de poudre noire, de boulons et de roulements à billes, de terribles shrapnels destinés à blesser la population davantage que de détruire des bâtiments. Un an après, on continue à tenter de faire des opposants des lanceurs de clones de SUFLAE, alors que c'est bien le pouvoir d'Assad qui les fabrique et les lance.

L'une des récentes trouvailles de son site Bellingcat n'est autre que la localisation le 22 août dernier d'un centre d'entraînement de terroristes, grâce à l'étude attentive du décor dans lequel ils s'étaient filmés. C'est Slate qui fait honneur à l'équipe d'Higgins en racontant ses méthodes : allez donc les vérifier sur Panoramio, sur Google Earth. "Sur plusieurs photos en effet, il leur a été possible d'identifier deux ponts et une rivière situés en arrière-plan, grâce à l'outil Google Earth. Il s'agirait ainsi du Tigre, fleuve qui traverse Mossoul, ville d'Irak prise en juin dernier par l'organisation islamiste, rappelle le site Quartz. fin d'affiner leur découverte, les journalistes de Bellingcat se sont ensuite tournés vers Panoramio, un service qui compile les métadonnées associées à des images (comme la date et le lieu où elles ont été créées) afin de placer celles-ci sur une carte de GoogleMaps. En comparant les clichés mis en avant par l'organisation islamiste avec d'autres photos de Mossoul compilées sur Panoramio, ils ont pu obtenir des preuves plus précises sur les lieux où s'entrainent les troupes de l'Etat islamique. Sur une photo, les mêmes lampadaires ; sur d'autres, le même pont, comportant exactement la même inscription."



L'homme est donc jugé plutôt impartial par l'ensemble de ceux qui ont pu le lire (j'en fais partie bien sûr). Et aujourd'hui, voilà qu'il double les services secrets US et anglais, et leur énorme infrastructure technologique pour retrouver par simple goût du détail le décor situé à l'arrière de la scène de l'exécution de Foley... et d'en situer exactement l'emplacement sur Google Earth. Bel exploit, il est vrai, que le Daily Mail salue en un faisant "un expert britannique". Un expert reconnu, donc, qui situe le lieu de l'exécution à proximité de la ville de Raqqa, au sud de la ville. Le post d'Higgins est sans détours : "sur la base de toutes les informations disponibles, nous pouvons dire au minimum que la vidéo de James Foley a été filmée dans les collines au sud de Raqqa, comme on le voit ci-dessus, et soutenir les propos comme quoi Raqqa (ou Rakka) est l'emplacement possible des otages restants". Rakka, étrangement située il y a peu encore dans le camp... du pouvoir syrien. Le Monde nous informant que l'Etat islamique vient tout juste de s'en emparer il y a quelques heures seulement en ce 25 août. Brown Moses évoquant le sort de Steven Sotloff, qui a été filmé dans le même décorum mais pas au même endroit exactement (et qui n'a donc pas vu son camarade égorgé).



Le timing, dans ce cas, de l'exécution devient hyper important... le Monde, ainsi, écrit : "l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé dimanche 24 août que les djihadistes de l'Etat islamique (EI) s'étaient emparés du dernier bastion du régime de Bachar Al-Assad dans la province de Rakka, l'aéroport militaire de Tabqa. L'ONG syrienne fait état de plus de 500 morts depuis mardi : 170 soldats syriens et 346 djihadistes. La télévision officielle syrienne a confirmé que les soldats s'étaient retirés de l'aéroport « après avoir mené des combats violents ». « Ils se sont déployés [à l'extérieur] et continuent de porter des coups durs aux groupes terroristes, leur infligeant des pertes énormes », a-t-elle ajouté. Les djihadistes avaient lancé l'assaut contre l'aéroport mardi (19 août). En juillet et début août, le groupe avait chassé l'armée de deux bases importantes de la zone après avoir tué plus d'une centaine de soldats." La date de l'exécution de Foley remonte à une période qui devient donc cruciale à vérifier.



La vidéo a été postée le 19 août dernier, et sa qualité (deux caméras différentes ont filmé l'exécution) qui a étonné tout le monde laisse entendre qu'il y a eu de la post-production après, ce qui fait remonter la scène a bien avant le 19 août. De petits drapeaux flottant au vent, une animation toute droit sortie d'une bibliothèque d'anim', par ci, des bandeaux rédigés en arable mais défilant à l'envers par là, voilà qui nous rappelle fort les montages à la MEMRI ou façon Intelcenter à la grande époque de la guerre en Irak. La région était-elle déjà aux mains des partisans de l'Etat islamique ? A coup sûr : le 11 août, au sein même de la ville de Rakka, un énergumène australien converti au salafisme Khaled Sharrouf posait devant un décor assez... particulier, disons. Il y montrait son propre fils, encore très jeune, tenir bout de bras une des tetes décapitées montrées auparavant "ornant" la grille d'un jardin. Inommable cliché digne d'un psychopathe ! Lors de la même séance de photos, apparaissait déjà aussi... voilà qui est intéressant, le fameux rappeur anglais Adel-Majed Abdel Bary, lui aussi tenant une des têtes décapitées à bout de bras (et du bras gauche chez lui). Celui qui est lourdement soupçonné d'avoir décapité l'otage américain sévissait déjà au même endroit. Il avait lui-même déjà montré des talents certains pour la pyschopathie. Raqqa était tombée aux mains des partisans de l'Etat islamique en mars dernier, après le retrait des forces gouvernementales, défaites au départ par les rebelles. Ce n'est qu'après que l'EIIL a ensuite chassé les rebelles et instauré sa loi et installé son semblant d'administration régie par la charia. Mais cette fameuse date a été remise en cause de bien étrange façon sur la radio BBC 4, dans le programme "Today" ou la porte-parole du gouvernement syrien a affirmé que "James Foley a été tué il ya un an", et que "l'ONU le savait." Tué il y a un an, dans un décor où l'armée de Bachar el-Assad était encore maîtresse des lieux ? Voilà une bien étrange façon de défendre le boucher de son propre pays !!!
 
Tué et décapité, mais certainement pas comme notre homme en nous l'a laissé entendre. Car il faut bien s'y mettre pour en parler, et visionner l'horreur pour en dénoncer la totale fabrication. Je n'ai aucune appétence à l'exercice, mais je m'étonne qu'à ce jour ceux qui ont pu la voir n'ont pas fait la remarque, saufs quelques uns... La mise en scène rappelle en effet par trop celle de la décapitation de Nick Berg, dont j'ai montré la fabrication complète en octobre 2010. Une fabrication fonfirmée par Wikileaks. Un fake complet, même si au final on avait retrouvé son corps sans tête accroché par les pieds ligotés à un pont (la tête étant déposée sur la route un peu plus loin). Cette nouvelle exécution y ressemble par trop par bien des aspects. Les deux personnes en présence, l'otage et le bourreau ont par exemple été munis de micros, ce qui fait preuve d'un professionnalisme inattendu chez les islamistes pour la prise de vues : nous sommes en plein désert, même si la ville n'est pas loin, ce souci du détail dénote... d'autant plus que la partie son de l'égorgement est totalement absente. Etrangement, la scène elle-même de la mise à mort a été coupée... ce qui n'est pas le cas des vidéos des jihadistes période antérieure en Irak, qui filmaient les égorgements intégralement. Notre rappeur-égorgeur aurait-il été un âme sensible qui s'ignore ? A quoi cela rime donc, puisque le but visé est de montrer une atrocité pour convaincre ??? Pourquoi donc noicir totalement l'image à ce moment-là ? La comparaison avec une mise à mort d'un otage anglais imputée à Zarqaoui (sans jamais avoir été prouvée) est toute autre : le supplice est insupportable en effet et il révulse, tant les cris et borborigmes de l'agonie sont insupportables (une autre séquence tournée en Tunisie parait-il est aussi horrible).
  
Des bloggeurs ont déjà remarqué que dans la scène de l'égorgement, le sang de l'otage ne gicle pas : serait-on en présence à nouveau d'un odieux simulacre ? Celui d'une des nombreuses simulations que les otages ont eu lors de leur captivité ? Le corps décapité montré après est là pour nous dire qu'il aurait bien subi le sort décrit, le pauvre : mais certainement pas de la façon dont on veut bien nous le montrer, et le sang répandu sur la tête bien trop présent alors qu'on n'en voyait pas dans la scène précédente, ce qui demeure suspicieux.
  
Une étude précise de l'atroce image de la tête ensanglantée de la victime posée déposée sur son dos montre qu'il pourrait s'âgir aussi d'un photomontage d'images JPEG. Un mélange de coloris de frange laissant croire que la couleur rouge a été surajoutée après coup. Ailleurs, une zone flagrante d'intense retouche d'édition informatique ayant été laissé visible à l'emplacement du cou, le sang répandu sur le sol semblant bien surajouté lui aussi. Autre erreur de casting notable ; la présence d'un couteau dont la lame est bien plus longue que celle du couteau tenu en main gauche par notre égorgeur. Le rapport entre longueur de manche et lame montre qu'il ne peut s’agir de la même arme. Ce ne serait donc pas notre homme en noir qui lui aurait tranché la tête de l'otage !!!

 
Notre fameux rappeur aurait-il pâli lui-même au point de monter toute une fausse séquence, refaisant le coup d'un Nick Berg montré déjà mort en fait ? Cette fois, on aurait affaire à une autre façon de faire : une vidéo d'une des nombreuses simulations d'égorgement et après un montage à partir d'un corps montré décapité, mais pas avec la manière dont on nous l'a proposée. Le ciel n'est pas le même entre le discours et la scène de l'égorgement : et quand je dis pas le même je ne parle pas de nuages ou d'un horaire différent, mais bien même de jours différents. Pire encore lorsque notre homme montre le second otage, Steven Sotloff : or ce dernier n'est pas filmé au même endroit, ni le même jour, à l'évidence. Mais tout est fait pour faire croire qu'il a pu assister lui-même à la mort de son collègue d'infortune : ceci pour ajouter à la pression, bien entendu, sur ses épaules. Foley a très bien pu mourir d'une autre façon, et l'usage de mises en scène d'une fausse exécution, d'un simulacre, utilisée plus tard pour laisser croire qu'il a bien été exécuté de la sorte. Au moins, cette fois, ceux qui on fait ça ont évité de parader en Nikes et en affichant leurs bagues en or... des symboles que ne supportent pas les salagistes, comme avaient pu le faire sans vergogne ceux derrière Nick Berg (à l'époque, il n'y avait pas Higgins pour les traquer !). A noter que la façon de présenter la scène emprunte beaucoup au terrifiant passage vidéo édité lors de la mort de l'otage US Eugene Armstrong, décapité par le groupe d'Ansar al Sunna, dirigé par Abu Musab al Zarqawi... son corps décapité sera présenté de la même façon que celui de Foley (la tête posée sur le dos).

 
Un complot de plus allez vous me dire ? Je ne suis pas seul, cette fois-ci, à penser ainsi "Selon le Times, repris par le Telegraph, une entreprise médico-légale qui collabore habituellement avec les forces de police britanniques considère que le meurtre de James Foley a eu lieu hors-caméra, la vidéo diffusée étant un montage à base d'effets spéciaux". Un expert commentant : "Je pense que la vidéo peut être une mise en scène" a déclaré au Times un des experts de l'entreprise, dont le nom n'a pas été révélé. "Mon sentiment est que l'exécution a pu se produire après que la caméra a été arrêtée". Un autre élément de doute se trouve dans un son parasite entendu pendant la déclaration de James Foley, qui pourrait indiquer que plusieurs prises de ce passage ont été réalisées." La scène elle-même étant douteuse : "tout d'abord, le responsable masqué djihadiste peut être vu à plusieurs reprises donner des coups de couteau sur le cou du reporter de guerre de 40 ans, sans que de réelles incisions soient visibles"...affirme l'expert , ce que confirme en effet le visionnage de l'éxécution, qui surprend. On a bien affaire à une mise en scène, enjolivée en studio de logos et de slogans dont d'autres attentifs font remarquer que la langue arabe qui défile le fait de gauche à droite alors que cette langue se lit de droite à gauche !!! Voilà le célèbre et grotesque "système Gaddhan" qui réapparaît (avec le MEMRI comme principal sponsor médiatique) !!! Étrange apparition et étrange rappel de personnes ne connaissant rien au monde musulman venant se présenter comme des "décideurs" ou des "acteurs" de politique islamiste extrémiste !

 
D'autres examens montrent en effet des différences étonnantes : "de son côté, un expert judiciaire américain, cité par CNN, assure qu'il y a « assurément un changement d'acteurs ». « Il y a des changements notables -ils sont subtils, mais notables-, dans leurs statures, leurs apparences physiques ». La chaîne d'information note aussi que l'homme en noir porte son fusil sur l'épaule gauche, de sorte qu'il puisse le saisir avec la main droite. Mais il tient son couteau de la main gauche, ce qui renforce le doute sur sa participation réelle à l'exécution." En somme, on aurait bien eu un simulacre filmé, avec plusieurs acteurs en scène, pourquoi pas à plusieurs reprises également, et une mort effectué d'une toute autre façon... pour terminer quand même par une décapitation (dont l'existence même demeure floue, tant la vue du corps décapité ne prouve rien, tant l"image a été éditée). Voilà qui devient bien complexe à faire, pour des scènes tournées en plein air et en plein désert à la sauvette... Foley serait-il mort en tentant de s'échapper... ou lors de l'opération ratée décidée pour aller le chercher, qui a bien eu lieu, ont confirmé les américains, voilà qui pose sacrément question en effet.
 
  
 
Foley aurait d'abord été retenu de mars à août 2013 à Alep, près de l'hôpital de Masha al-Adfaa, par les gens du front al-Nosra. Le journaliste-cameraman français Nicolas Henin (ici à droite) a confirmé qu'il a ét détenu 7 mois avec Foley dans le nord de la Syrie avant d'être libéré en avril dernier. Il confirme le rôle que lui avaient assigné ses geôliers : ". Il était vraiment plus maltraité. En fouillant dans son ordinateur, ils ont découvert que son frère travaillait dans l'US Air Force. A cause de cela et en tant qu'Américain, il a eu droit "à un traitement de faveur". Il est devenu le souffre-douleur des geôliers. Il s'en prenait plein la gueule mais il restait impassible". Le souffre-douleur, à savoir celui qui aurait subi le plus de simulation d'égorgements, qui auraient été filmées. Et qui serait mort sous les coups de ses preneurs d'otage, qui auraient ensuite décidé de mettre en scène sa fin. Pour à nouveau crér des réactions de haine, devant une telle violence montrée. Hénin et ses compagnons avaient raconté les pressions exercées sur lui : "sur les violences physiques, les geôliers et de possibles codétenus, les otages refusent d'élaborer. Didier François raconte des simulacres d’exécution, "pistolet sur la tempe ou sur le front".

Voilà qui nous amène surtout à étudier de plus près en ce cas la personnalité de l'éxécuteur fortement supposé (et sa famile par la même occasion) : le fameux rappeur anglais Adel-Majed Abdel Bary, un disciple de l'ineffable Anjem Choudary, et devenu l'exécuteur de basses œuvres des exrémistes islamistes. Et là encore, on découvre vite d'étranges liens qui confortent l'idée d'une belle manipulation à la Nick Berg. Avec tout ce que cela implique comme conséquences et comme conclusions... mais cela ce sera pour un peu plus tard, je pense...

(*) PS : Le nouveau site d'Eliott Higgins/Brown Moses s'appelle Bellingcat, en hommage à la fable d'Esope, que la Fontaine avait repris dans le Chat et le vieux rat, une fable sur la méfiance devant les simulateurs ("Rien ne te sert d'être farine ; Car, quand tu serais sac, je n'approcherais pas")...

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