05 août 2014

"Ça a été un abattage, le Far West..."

Réunion de crise ce mardi après la violente rixe qui a fait dégénérer les fêtes patronales du village ce week-end. Au final, trois personnes ont été blessées dont deux sérieusement...


C’est sous ce chapiteau, où s’est tout de même tenue une escargolade dimanche midi, que tout a commencé vendredi soir. © Photo DR

Le village de Panjas organisait ses fêtes patronales, ce week-end. Quatre jours de réjouissances qui ont tourné court dès vendredi soir, après de terribles échauffourées. On est là dans une configuration bien différente des bagarres à coups de bourre-pif qui émaillent quasi traditionnellement les fêtes de village durant l'été. Car cette fois-ci, des pères de famille sont à l'hôpital…

Vendredi soir, en ouverture des festivités, le Comité des fêtes de Panjas avait organisé, sous un chapiteau dressé sur la place du village, une paella géante suivie d'un concert, puis d'un bal. Vers 3 h 30 du matin, alors que la soirée s'achevait avec la sono Decabel de Lauzujan, des épouses d'une petite communauté locale de Wallis-et-Futuniens (1) se sont invitées à la fête pour danser.

"Nous avons vu arriver une voiture avec 3 personnes à l'avant, 3 à l'arrière et une dans le coffre"

« Jusque-là, rien que de très normal », raconte Christophe, un Panjagais qui assurait ce soir-là le service pour le compte du Comité des fêtes. « Mais alors que l'on commençait à ranger le chapiteau, avant de poursuivre la fête à la bodega des jeunes, autorisée jusqu'à 5 heures du matin, nous avons vu arriver une voiture avec trois personnes à l'avant, trois personnes à l'arrière et deux autres dans le coffre ouvert. La voiture est allée se garer devant l'ancien Crédit Agricole de Panjas puis a redémarré pour stationner non loin de la bodega où nous étions tous descendus, y compris les jeunes femmes de Wallis-et-Futuna. Mais là, poursuit Christophe, elles se sont mises à danser en bousculant les festayres et en les traitant de racistes. Bousculé à son tour, l'un d'entre nous, Jean-Philippe, pompier professionnel et père de deux enfants, leur a dit d'arrêter. »

"Je n'avais jamais vu une violence pareille"

C'est là que tout aurait basculé, puisque les Wallis-et-Futuniens entassés dans la voiture non loin, auraient alors déferlé sur la bodega. « Ça a été un abattage, le Far West, décrit Christophe, encore sous le choc. Je n'avais jamais vu une violence et une sauvagerie pareilles. On s'est contenté de les repousser hors de la bodega pour en fermer les portes », assure Christophe.

Mais entre-temps, Jean-Philippe est tombé à terre, terrassé par des coups de pied dans le thorax et dans la tête. « Il a été transporté à l'hôpital par les pompiers. Il a une dent de devant fendue en deux et des points de suture sous un œil. Pour Franck, le président du rugby, lui aussi père de deux enfants, c'est encore plus grave. Il a pris des coups de pied dans la tête. Il a été évacué sur Aire-sur-l'Adour avant d'être transféré à Bordeaux où il doit se faire opérer aujourd'hui pour qu'on lui remette en place la boîte crânienne qui a été enfoncée sous les coups ! Un autre d'entre nous, Philippe, est tombé en arrière, il a une fracture de la pommette », énumère Christophe, effaré.

"Nous n'étions pas censés être dans un coupe-gorge!"

« J'étais avec mon épouse, nos petits cousins de 14 et 15 ans qui découvraient la fête de Panjas. Il n'y avait que des pères et mères de famille de 40 ans. Nous n'étions pas censés être dans un coupe-gorge ! »

Des plaintes devraient être déposées par les victimes et une réunion de crise est prévue ce mardi avec le maire de Nogaro et les dirigeants du club et de l'école de rugby nogarolienne où sont licenciés les agresseurs présumés.

« Ils voulaient en découdre »

Pour Christophe et ses compagnons du Comité des fêtes, il ne fait aucun doute que ces gens étaient venus pour en découdre. « Ils sont arrivés en tennis et ça, ce n'est pas neutre, car d'habitude, ils sont toujours en tongs. Beaucoup de parents veulent enlever leurs enfants de l'école de rugby de Nogaro et n'envisagent pas de laisser leur progéniture dans un club où une dizaine de personnes sème la terreur et apporte la violence dans nos villages. »

(1) Il y a une vingtaine d'années, le village de Panjas a fait venir, via Jacques Fouroux, quatre Wallis-et-Futuniens pour intégrer l'équipe de rugby locale. Depuis, d'autres sportifs de ces territoires d'outre-mer les ont rejoints, très bien intégrés, venant notamment grossir les rangs de l'équipe de rugby de Nogaro. Une dizaine est licenciée au club de rugby de Nogaro.

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