20 mai 2014

Changements climatiques : Les pires inondations depuis 120 ans affectent plus d'un million de personnes

Les destructions engendrées par les crues sont « terrifiantes » et comparables à celles de la guerre de 1992-1995, a déclaré le gouvernement bosniaque.

Les inondations dans les Balkans, et tout particulièrement en Bosnie, prennent une tournure dramatique. Un million de Bosniaques, soit un quart de la population du pays, est affecté par les pluies diluviennes et les inondations qui frappent les Balkans, les pires depuis 120 ans, et ont fait plus de 40 morts dans la région. Trente-cinq mille personnes ont été évacuées en Bosnie, 25.000 en Serbie, ont indiqué les autorités des deux pays.

Les destructions engendrées par les crues sont « terrifiantes » et comparables à celles de la guerre de 1992-1995, a déclaré le ministre bosniaque des Affaires étrangères Zlatko Lagumdzija lors d’une conférence de presse. Plus d’un million de personnes n’ont plus d’accès à l’eau potable en raison de ces inondations qui ont provoqué en Bosnie plus de 2.000 glissements de terrain. Cent mille habitations et autres bâtiments sont inutilisables, a ajouté le ministre. « Les conséquences de ces inondations sont terrifiantes », a-t-il dit. « Les destructions physiques ne sont pas moindres que celles causées par la guerre. Pendant la guerre, beaucoup de gens ont tout perdu. Aujourd’hui encore, ils n’ont plus rien. »

Un coût considérable

Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a déclaré que le coût de ces inondations se chiffrerait en centaines de millions d’euros. Le président serbe Tomislav Nikolic a lancé un appel à l’aide internationale. « Nous attendons un vaste soutien, car peu de pays ont connu une telle catastrophe », a-t-il dit.

Dans les zones les plus touchées, le retrait des eaux laisse découvrir des scènes de désolation : maisons détruites ou ensevelies sous la boue, arbres abattus, villages parsemés des corps d’animaux en décomposition.

Les autorités ont diffusé une alerte sur le risque que présentent les mines enfouies pendant la guerre que l’eau fait resurgir.

Menaces sur les centrales électriques

La Save en crue continue de menacer le nord de la Bosnie et l’ouest de la Serbie, dont la centrale électrique Nikola Tesla d’Obrenovac, à une trentaine de km au sud-ouest de Belgrade. Les militaires et les employés de la centrale, qui fournit la moitié des besoins en électricité de la Serbie, ont passé la nuit à entasser des sacs de sable pour protéger l’installation, dont certains secteurs ont été désactivés préventivement. « La centrale devrait être à l’abri maintenant. Nous avons fait tout notre possible. Maintenant c’est entre les mains de Dieu », a déclaré Djina Trisovic, porte-parole du groupe énergétique EPS. Les mêmes mesures ont été prises à Kostolac, où se trouve une centrale thermique, à l’est de Belgrade.

Des centrales bosniaques et macédoniennes ont annoncé la fourniture de 260 megawatts à la Serbie pour l’aider à faire face aux risques de pénurie.

A Belgrade, des centaines de volontaires remplissent des sacs de sable et les empilent le long des rives de la Save. La police a lancé un appel pour obtenir davantage de sacs.
Glissements de terrain

Des centaines de glissements de terrain ont provoqué le chaos, en particulier dans les régions montagneuses de Bosnie où la Save a dévasté les terres arables, qui sont la base de l’économie.

Dans la ville de Tuzla, le maire Jasmin Imamovic a déclaré que les services d’urgence, aidés par des volontaires, creusaient des canaux pour dévier l’eau qui a formé de petits lacs et déclenché des éboulements. Une quinzaine de maisons ont ainsi été ensevelies.

A la frontière bosno-serbe, la ville de Mali Zvornik, sur la Drina, est également menacée. « La montagne a commencé à glisser dans la Drina », a expliqué le chef des situations d’urgence de la police serbe, Predrag Maric, sur l’antenne de Radio B92. « Cela pourrait créer un barrage naturel qui détournerait la Drina vers Mali Zvornik et l’inonderait. »

A Maglaj, dans le nord de la Bosnie, aucune maison n’a été épargnée par les eaux. « La ville a été totalement submergée pendant deux jours », déclare le maire de la ville, Mehmet Mustabasic. « Il faudra des années, voire des décennies, pour que la ville redevienne comme elle était. »

Source Reuters
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