20 mars 2014

Le communautarisme ne fait plus recette...




Deux ans après les événements de « l’affaire Merah » [1], le CRIF organisait ce mercredi 19 mars 2014 à Paris, sur l’esplanade du Trocadéro, une manifestation intitulée « La haine des Juifs, ça suffit ! Contre l’antisémitisme et pour la fraternité républicaine ».




Pour l’occasion, l’organe central du lobby sioniste en France avait « convié » une liste impressionnante de personnalités :

Harlem Désir, secrétaire général du Parti socialiste ;

Claude Goasguen, maire du 16ème arrondissement, représentant Jean-François Copé, président de l’UMP ;

Meyer Habib, député UDI ;

Ibrahim Sorel Keita, président de SOS Racisme ;

Le préfet Alain Boyer, représentant le pasteur François Clavairoly ;

Hassen Chalghoumi, imam de Drancy ;

Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) ;

Pierre Besnainou, président du Fonds social juif unifié (FSJU) ;

Joël Mergui, président des Consistoires ;

Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF) ;

M. et Mme Samuel Sandler ;

Michel Gugenheim, Grand Rabbin de Paris ;

Père Thierry Vernet, représentant le cardinal Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, responsable pour le diocèse de Paris des relations avec le judaïsme ;

Slimane Nadour, représentant Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) ;

Hassan El Alaoui Talibi, représentant le Parti des musulmans de France ;

Le rabbin Michel Serfaty, président des Amitiés judéo-musulmanes ;

L’imam Mohamed Azizi ;

Une délégation d’imams accompagnant Hassen Chalghoumi ;

Nathalie Kosciusko-Morizet ;

Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris ;

Robert Badinter, ancien ministre ;

Bertrand Delanoë, maire de Paris ;

Jean-Christophe Fromentin, maire de Neuilly ;

Thierry Solère, député UMP ;

David Assouline, sénateur ;

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale EELV, avec une délégation ;

Jean-Jacques Curiel, représentant le Parti radical ;

Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne ;

Patrick Baudoin, maire de Saint-Mandé ;

Joëlle Ceccaldi-Raynaut, maire de Puteaux ;

Bernard Guenassia, adjoint au maire de Puteaux ;

Zvi Tal, ministre plénipotentiaire de l’ambassade d’Israël en France ;

Thierry Atangana, Franco-Camerounais libéré après 17 ans passés en prison au Cameroun ;

Jean-Louis Sanchez, président de l’Observatoire de l’action sociale ;

Sacha Reingewitz, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) ;

Samy Gozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme ;

Le chanteur Michel Jonasz ;

Le réalisateur Alexandre Arcady.



Se sont succédés à la tribune, entre autres :

Roger Cukierman, président ;

Manuel Valls, ministre de l’Antisémistisme ;

Bernard-Henri Lévy, ministre israélien des Affaires étrangères françaises.




Manuel Valls a appelé à « être lucide », à « réfléchir » et à « résister » face à « l’antisémitisme ».

De lucidité, le ministre de l’Intérieur a manqué en affirmant que les « actes antisémites sont en progression depuis quelques années » et qu’ils sont le fait « d’une partie de l’extrême droite française ». Mais il est allé bien plus loin que cela, en confondant volontairement le débat critique sur la légitimité d’un État fondé sur un critère ethnico-religieux avec une pseudo-« haine des juifs » qui en serait issue, affirmant que « l’antisémitisme se nourrit aussi de l’antisionisme ». Valls, pourtant chargé par sa fonction de faire respecter la paix civile, s’est même permis une salve à l’encontre des banlieues, histoire de mettre en danger encore un peu plus les juifs du quotidien qui y vivent en les opposant à leurs voisins : « [L’antisémitisme] se nourrit dans nos quartiers populaires des ambiguïtés sur l’État d’Israël. » Enfin, on notera qu’un ministre de l’Intérieur peut, aujourd’hui, mépriser 99 % de la population en plaçant les juifs de France « à l’avant-garde de la République et de nos [sic] valeurs »...

Le final hystérique de Manuel Valls : 




Notons que la manifestation n’a trouvé qu’un très faible écho dans les médias. Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment rassemblé la France entière. Peut-être parce que cette « cause nationale » n’en est justement pas une et que les Français sont bien plus sensibles aux arguments visant à l’apaisement qu’à la pleurniche communautaire ?

Libération estime à « plusieurs centaines » le nombre de personnes réunies pour ce raout lacrymogène. Fort bien ! Des centaines de personnes auront donc probablement été témoins de l’agression d’un journaliste par la Ligue de défense juive. Voici en effet ce qu’on peut lire ce soir sur la page Facebook de l’Agence Info Libre :

« Notre reporter Jonathan Moadab a été violemment agressé par des membres de la Ligue de Défense Juive ce soir au Trocadéro lors de la manifestation contre l’antisémitisme. Du matériel a été volé (Go Pro) et son camescope explosé au sol. Une vidéo sera transmise dans la soirée où il partagera son témoignage… Il y a manifestement des juifs qu’on a le droit d’agresser sans avoir de problème ! »

Une agression dont la LDJ s’est bien sûr vantée :



Quelques photos du rassemblement :








Notes :
[1] Plus précisément : deux ans après la tuerie dans l’école juive du 19 mars 2012, les meurtres des militaires ayant eu lieu les 11 et 15 mars 2012.
Source 

Paul : 300 à 400 personnes obligées de faire de la figuration ? Apparemment le communautarisme ne fait plus recette...

Jonathan Moadab agressé par la Ligue de Défense Juive à la manifestation contre l'antisémitisme :

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