31 janvier 2014

Manifester, faire la grève, ne servent plus à rien !


Si la grève est le moyen de lutte adapté à une société industrielle, l’arme adaptée à une société de surconsommation ne peut être que le boycott.

Les manifestants du « Jour de colère » défilent. Sincères, énervés, détrempés, ils font ce qu’ils peuvent. De son côté, le pouvoir s’en balance. Comme un automobiliste au passage à niveau, il attend que le train passe. Manif pour tous, anti-avortement, retraites… Quelle que soit sa longueur, violent ou pacifique, le convoi finit toujours par disparaître.

En revanche, môssieur le technocrate ne supporte pas de voir son compte en banque attaqué. Par le passé, les grèves qui paralysaient l’économie lui ont laissé un souvenir cuisant. À maintes reprises, il dut céder face aux pertes financières entraînées par les vagues de mécontentement. Raison, entre mille autres, pour laquelle il préféra importer des travailleurs moins emmerdants… mais c‘est une autre histoire.

Désormais, l’ex-gréviste consomme, surconsomme… et défile, oubliant sans doute que les manifs du passé n’étaient agissantes que par la pression économique engendrée par les arrêts de travail qui l’accompagnaient. Or, si la grève est le moyen de lutte adapté à une société industrielle, l’arme adaptée à une société de surconsommation ne peut être que le boycott. La seule réponse en mesure d’inquiéter le système. Boycott d’un secteur, d’un produit ou d’un service… Les cibles ne manquent pas.

Dans le cas de l’interdiction du spectacle de Dieudonné, l’appel au boycott de toutes les salles de spectacle, théâtre, one-man-show, cinémas, etc., était, à mon humble avis, l’unique moyen de déstabiliser les censeurs. Avec une participation de seulement 20 % de la clientèle, le préjudice économique eût conduit les décideurs du secteur à se retourner contre Manuel Valls et le placer ainsi dans une situation intenable.

En 1955 à Montgomery (USA), le boycott des bus par la communauté noire a conduit à l’abolition des lois ségrégationnistes dans les transports en commun. La perte de chiffre d’affaires des compagnies eut tôt fait de convaincre les autorités de revoir leur position.

Pacifique, facile, pas fatigant, sans risque, anonyme… Le boycott a tout pour plaire. Qui songerait à aller faire des ennuis à un Français qui ne va plus au cinéma ? À moins de brigades emmenant de force les spectateurs assister au dernier one-man-show de Franck Dubosc, le boycott est imparable. Inattaquable parce qu’invisible. Une grève incontrôlable, impossible à cerner mais d’une efficacité redoutable. Réprimer celui qui agit est enfantin : allez contrer celui qui ne fait rien !

En réaction au « Jour de colère », Dominique Jamet rappelait avec raison que le bulletin de vote est l’arme suprême de la démocratie. Cette vérité énoncée, il est possible d’admettre qu’elle n’est pas la seule. Hier, les grèves façonnaient la condition humaine, et cela indépendamment des résultats électoraux.Demain, le boycott peut prendre le relais et faire lui aussi du « sur-mesure » là où le suffrage universel n’est que du prêt-à-porter.

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1 commentaire:

  1. Bullshit les manifestations, violence avec la police mais le boycott personne peut rien faire pour l'empêcher et c'est une arme redoutable.

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