31 mars 2013

Connaissance, non pas croyance...

Une chamelle se désintéresse totalement du petit qu'elle vient de mettre bas. La caméra filme alors la terrifiante distance qui s'installe entre la chamelle et son rejeton, les têtées empêchées, la fragilité et le rejet. Devant les larmes du chameau abandonné, les hommes constatent leur impuissance et s'en remettent à la tradition : ils font venir un violoniste, qui, en costume traditionnel, devra tenter d'émouvoir la chamelle, et permettre la réconciliation entre la mère et l'enfant.

La séquence de rite est tout simplement hallucinante : cette séance de musicothérapie en plein désert relève du mystique, et les hommes sont les témoins patients et concentrés d'une nature impérieuse, qui les dépasse et qu'ils respectent. Tout dans le film provoque l'émotion, ou l'émerveillement, sentiments préservés de tout larmoiement par la distance documentaire. Et malgré quelques mouvements de caméra un peu intempestifs dans les gros plans, les réalisateurs réussissent à enchanter leurs spectateurs, tout en livrant un regard intelligent et extrêmement pertinent sur une civilisation tout entière, qui fait le grand écart entre les traditions et les mirages du progrès. L'Histoire du chameau qui pleure traite avec simplicité de la fragilité de l'enfance, du sentiment d'abandon qui taraude l'existence, et d'un instinct maternel pas toujours évident, tant chez l'animal que chez l'homme.

7 commentaires:

  1. Magnifique en effet, merci Paul.

    "Voir un chameau pleurer", en effet est quelque chose de presque dérangeant. Ne dit-on pas "avoir un caractère de chameau" pour désigner une personne au mauvais caractère ?
    Si cette chamelle, mère en souffrance, pleure en écoutant la musique et la mélopée, cela nous ouvre des perspectives dérangeantes sur la sensibilité animale.
    Pensons à tous ces animaux que notre système élève puis tue dans l'élevage industriel...poulets, porcs, bovins de batterie...leurs petits maltraités, enfermés, grossis jusqu'à l'abattage mécanisé.

    Ces peuples indigènes, restés proches de la Nature, y compris dans ses dimension invisibles, spirites et chamaniques, ont des leçons de Vie à nous apprendre.

    L'ami Pierrot

    RépondreSupprimer
  2. Que c'est rassurant de voir ça, mon dieu faite que jamais ce peuple ne disparaisse. Merci paul.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans ce cas demandons à Dieu de les préserver du progrès , ainsi ils ne disparaitront pas.

      Supprimer
  3. Il est vrai que ce que nous nommons le "progrès" peut nous couper des vérités essentielles.
    Il demeure en nous, et malgré tout, cette sensibilité à la vie sous toutes ses formes. Cette véritable communion avec le monde vivant : minéral, végétal, animal, humain ainsi que tous les souffles du vent, les rides de l'eau et le cosmos dans toute sa splendeur.

    J'ai le sentiment qu'il nous suffit d'être un peu attentif, volontaire et confiant pour s'ouvrir à ce savoir ancestral.
    Finalement si naturel.
    Nul besoin de maître, l'enseignement est le chemin.

    Edouard

    RépondreSupprimer
  4. Merci de ce clip.

    Lors d'une méharée je me suis liée d'amitié avec ma monture qui s'appelait Abhaou. Je lui refilais une partie de ma ration de pain et je le caressais. On me disait que les chameaux ne sentent rien. Faux. Il avait la larme à l'oeil quand je l'ai quitté. :-)

    Un autre chameau qui était jeune et sauvage est devenu tout doux quand son "cavalier" est tombé malade et l'a traité avec précaution jusqu'à sa guérison.

    RépondreSupprimer
  5. Super émouvant!

    C'est tellement émouvant! ça m'a donné la chaire de poule! mais c'est dommage que
    Facebook met cet avertissement ''Facebook pense que ce site peut ne pas être sûr. Si vous ne savez pas pertinemment qu’il s’agit d’un site de confiance, vous pouvez indiquer qu’il s’agit d’un contenu indésirable (vous retournerez alors sur Facebook).''

    Je trouve cela tellement dommage, les gens on peur de l'ouvrir! :-(

    J'aime inspirer les gens avec des belles images ou des sujets qui me préoccupent!

    RépondreSupprimer
  6. Il faudrait beaucoup plus de violoniste pour les mères qui abandonnent leurs enfants. J'ignorais que l'instinct maternel pouvait disparaitre chez les animaux. C'est magnifique!
    Merci Paul

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.