03 septembre 2012

Pourquoi les cancers se développent-ils ?


Mina Bissell est venue partager ses 35 ans recherche sur le cancer, 35 années de travail autour d'une même question : qu’est-ce qui fait que les cancers se développent ? Sa réponse : leurs interactions avec leur micro-environnement. Elle n'a pas été la première à en avoir l'intuition mais la première à le prouver. A la conférence TEDGlobal, elle a raconté son expérimentation.
D’une cellule unique, nous nous développons pour en former entre 10 et 70 milliards, « chacune avec la même information génétique ». La théorie dominante en cancérologie veut qu’ « il suffit d’un oncogène (gène mutant, cancérigène) dans une seule cellule pour déclencher un cancer ». Selon Mina Bissel, cette explication n’a jamais tenu debout. Si c’était exact, chaque cellule maligne de notre corps se transformerait en tumeur et « nous serions tous de gros amas cancéreux ».

Pour sa démonstration, Mina Bissel est partie d'une tumeur maligne affectant les poulets. Les chercheurs tracent son origine à un seul gène, transmis par le premier virus à avoir été identifié comme oncogène, en 1911. Les scientifiques de son laboratoire ont marqué ce gène et constaté que lorsqu’il était injecté dans des poulets sains, ceux-ci développaient un cancer, mais s’il était injecté dans des embryons, le cancer ne se développait pas. Pourquoi cette différence ? Pour Mina Bissell, cette découverte prouve que « le micro-environnement dans lequel se développe le cancer domine le gène cancérigène lui-même ».

Pour aller plus loin, Mona Bissell et son équipe ont étudié l’acinus, l’unité de base d’une glande mammaire. Ils en ont extrait les cellules épithéliales (celles qui produisent le lait) pour les disposer dans une boîte de Pétri. En moins de trois jours, ces cellules s’étaient complètement transformées. Elles n’étaient plus fonctionnelles, s’étaient distordues et avaient arrêté de produire du lait. Autre chose autour d’elles, une chose qui faisait partie de leur micro-environnement, était également nécessaire à la production de lait.

Ils procédèrent alors à une section de la glande mammaire pour étudier les parties autour de l’acinus, qui jusque-là n’avaient été considérées que comme de simples éléments d’échafaudage, de simples supports pour ces cellules « importantes ». Peut-être que cet échafaudage émettait aussi des signaux. Ils firent donc pousser des cellules épithéliales à proximité de l’échafaudage et celles-ci se mirent de nouveau à produire du lait, démontrant ainsi l’importance du contexte.

Elle s’est ensuite attaquée à l’envers sa théorie : “Si les tissus architecturaux et le contexte font partie du message, alors des cellules tumorales avec un génome anormal devraient pouvoir redevenir normales lorsqu’on les cultive dans un micro-environnement sain ». Avec ses étudiants, elle a mis cette hypothèse à l’épreuve en utilisant des cellules malignes qu’ils ont fait pousser sur un échafaudage sain. Ils ont ainsi montré qu’ils pouvaient rendre normales des cellules qui ne l’étaient pas. Ils pouvaient même injecter ces cellules dans des souris sans qu’elles ne développent de tumeurs, contrairement aux cellules malignes qui, elles, déclenchaient des cancers. Ce qui montre, selon Bissell, qu’il existe une autre façon de considérer le cancer, dans laquelle les gènes des cellules cancéreuses sont régulées par leur environnement.

Ses découvertes ont été accueillies froidement. Missel s'est souvenue d'Einstein : « une idée qui n’apparaît pas folle de prime abord n’a aucun avenir ». Après avoir rendu hommage à son équipe, elle a conclu sur un conseil pour les chercheurs : “ne soyez pas arrogants, car l’arrogance tue la curiosité ».

Suivez TED Global 2012 ici au journal Le Monde en même temps que se déroule la conférence. Profitez également des TEDTalks sur itunes, sous-titrés en français.

lbl.gov/LBL-Programes/lifesciences/BissellLab/main.html

6 commentaires:

  1. L'environnement - les tissus, les fluides corporels - autour d'une tumeur semble en effet, être la clé de la compréhension du développement, ou de l'avortement, d'un cancer en formation.
    L'humeur - mot qui désignait aussi les hormones et neurotransmetteurs avant leur découverte scientifique - semble avoir aussi un rôle important dans l'environnement, et donc dans l'évolution du cancer.
    Le "stress" et le "mal-être", en particulier, semblent des facteurs aggravants.

    L'ami Pierrot

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    1. Le temps (l'age) réduit les capacités d'auto-réparation de l'ADN (sans entrer dans les détails...) mais bien sur les conditions de vie conditionnent la prévalence de ces pathologies (cf. certaines populations à fort % de centenaires des Andes, de la Crête et certaines populations des îles du sud du Japon).

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  2. Tout a fait d'accotd avec vous mr Pierrot... je rajouterai que les aliments ( non cultivé par soi ).. sont a mon avis une cause.

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  3. Pour ceux que ça intéresserait de creuser le sujet, l'amande de noyau d'abricot (ou d'autres fruits à noyau) consommé par certaines populations (du Pakistan, je crois) contient un complexe avec de l'acide cyanhydrique qui aurait la propriété d'être métabolisé sans toxicité par les cellules normales, mais pas par les cellules cancéreuses qui s'auto-empoisonnent.
    J'ai consommé sans dommage plusieurs noyaux d'abricot plusieurs jours de suite sans être le moins du monde incommodé (expérience perso, après avoir lu que c'était du poison).

    L'ami Pierrot

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  4. Nous vivons dans une chambre à gaz atomique :
    http://www.vff-marenostrum.org/News/La-chambre-gaz-atomique-P.Scampa-2012.pdf

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  5. Le problème des cancérologue est qu’ils ont une vision limitée de la maladie car ils ne voient pas au-delà de leur spécificité.
    Je vous conseille vivement une recherche web afin de trouver une vidéo de 4h en 2 partie se nommant : « Dr Gernez : le scandale du siècle » où il démontre le dénominateur commun entre le cancer, la scizophrénie, la sclérose en plaque, Eilzeimer dû a un déréglement des cellules de croissances (d’après ce que j’en ai compris), donc, si il y a des médecins qui veulent faire le ménage à leur propes portes, bon courage, moi, j’ai assez de boulot dans mon secteur pour extirper des travailleurs vidés et désabusés par l’environnement salarial qui est devenu une fosse sceptique synonyme d’un tombeau dont ils ne peuvent plus s’extirper.

    Le pélican

    Ps : au sujet du cancer, informez vous aussi sur la vitamine B17, la technique du Dr Hammer (dont la réussite dépend aussi du stade où en est le cancer).
    Enfin, si un jour on me propose une chimio, j’y réfléchirait à 2 fois parceque comme le dit Dieudonné, s’injecter 1 litre de peinture jaune en circuit fermé, faut s’accrocher.

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