20 mai 2012

Espagne: Moody's dégrade 4 régions - Scénario grec

L'agence de notation Moody's a dégradé aujourd'hui la note de quatre régions espagnoles, dont la Catalogne et l'Andalousie, pour avoir manqué leurs objectifs de réduction du déficit budgétaire en 2011, au moment où le gouvernement tente de convaincre les 17 régions du pays de redresser leurs finances publiques.


Moody's, estimant qu'il existe une "faible probabilité" que ces régions puissent atteindre leurs objectifs de réduction du déficit en 2012, a abaissé d'un cran la note de la Catalogne et de l'Extrémadure, et de deux crans celle de l'Andalousie et de Murcie.

L'Espagne demande l'aide de la BCE pour ses banques

Le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a déclaré ce mercredi avoir reçu une demande officielle de la Banque d'Espagne pour « travailler sur le système bancaire espagnol »


Cette petite phrase venant de Madrid confirme qu'un plan de sauvetage européen destiné aux banques espagnoles est en cours de préparation. «Notre secteur financier fait face à de grandes difficultés pour payer ses échéances de dettes», a reconnu le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. Plombées par des actifs immobiliers à risque, les banques espagnoles ont des besoins de recapitalisation estimés autour de 100 milliards d'euros. Une somme que le gouvernement ne peut combler seul, sachant que son déficit dépasse 8 % du PIB.

La crise bancaire entre dans une phase d'autant plus critique que l'Espagne, contaminée par la crise grecque, fait face à une nouvelle attaque des marchés financiers. Ce mercredi, le taux à dix ans de la dette espagnole a franchi le seuil critique des 6,5 %. En dix jours, il aura pris 80 points de base. Pire, l'écart avec le taux de référence, le Bund allemand, a atteint dans la journée un record historique à plus de 500 points de base. À noter toutefois que s'il se creuse, c'est aussi parce que l'Allemagne emprunte à des niveaux très bas, à 1,45 %.
Marchés déçus

Cette forte augmentation des taux «rend très difficile le financement de la dette à un prix raisonnable», a reconnu le premier ministre espagnol, tout en maintenant l'objectif de la rigueur, un objectif de déficit à 5,3 %- jugé atteignable à Bruxelles…

Le plan de restructuration des banques annoncé la semaine dernière par le gouvernement espagnol a déçu les marchés. «Si l'annonce de deux audits internes est un point positif, le montant des provisions de 85 milliards d'euros était en dessous des attentes du marché, plutôt autour de 100 milliards», commente Laurence Boone, directrice des études Europe de Bank of America Merrill Lynch.

D'après Duarte Caldas, économiste d'IG Markets, le climat de défiance des investisseurs est entretenu par un marché immobilier qui peut encore chuter de 20 à 30 %. L'ampleur des prêts à risque aux ménages et aux entreprises, le dérapage des comptes des régions qui présentent leur budget ce jeudi et le taux de chômage très préoccupant à plus de 24 %.

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