30 avril 2012

Anticipation 2

L'absence de l'environnement dans les débats politiques des pays occidentaux est accablante. Elle empêche la réflexion sur la conséquence de la crise écologique : sa conjonction avec le mouvement mondial d'égalisation conduit les pays riches à la baisse de leur consommation matérielle. Le déni de cette perspective ne laisse ouvertes que deux politiques.

Dans la politique oligarchique, la classe dirigeante proclame la possibilité d'augmenter l'abondance matérielle par la croissance du PIB, sans toucher à une répartition des revenus très inégalitaire. Cela stimule l'aggravation de la crise écologique et l'augmentation des prix de l'énergie, d'où un blocage de la croissance et un chômage accru. Il en découle une montée des tensions sociales que l'oligarchie tente de détourner vers les immigrants et les délinquants. De surcroît, la compétition mondiale pour les ressources alimente le nationalisme. L'oligarchie renforce l'appareil sécuritaire et réprime les mouvements sociaux, abolissant progressivement les formes extérieures de la démocratie. Au bout du chemin, la violence.
Dans la politique sociale-démocrate, les dirigeants s'obstinent à chercher la croissance. Ils corrigent aussi l'inégalité sociale, mais à la marge, pour se concilier les "marchés". Les tensions sociales sont moins fortes que dans le scénario précédent, mais le poids de la crise écologique et les tensions internationales restent aussi lourdes, générant les mêmes effets de frustration. La fraction la plus réactionnaire de l'oligarchie harcèle les dirigeants en s'appuyant sur l'extrême droite. L'issue est la débâcle - ou une franche rupture avec le "croissancisme".
Il faudra alors, enfin, accepter l'adaptation à la crise écologique. La clé en sera de réorienter une part de l'activité collective vers les occupations à moindre impact écologique et à plus grande utilité sociale - la maîtrise de l'énergie, un nouvel urbanisme, l'agriculture, l'éducation, la santé, la culture... Cela entraînera la création d'emplois, tandis que la socialisation du système financier empêchera la stérilisation d'une part de la richesse collective. Les inégalités seront drastiquement réduites. Cela rendra équitable, donc supportable, la baisse de la consommation matérielle, d'autant plus que biens communs et collectifs seront nettement améliorés.
Au bout du chemin, un monde en paix avec la nouvelle réalité des limites de la biosphère. Mais qu'il est long !

3 commentaires:

  1. Socialisation du système bancaire??
    Et des sociétés oligarchiques militaro-industrielles qui mènent la danse consumériste en initiant toutes les mesures prises en leur faveur??
    C'est le monde de Oui-oui et des bisounours que vous nous racontez!...
    Dans l'idéal, ce nouvel ordre de route que vous prônez serait plus juste, mais croyez vous que les "vampires" économiques vont lâcher comme ça leur système exclusif et excluant??..Permettez moi d'en douter...
    Petit pois du Sud

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  2. Bien entendu, petit pois du sud, que la troisième solution est idéale. Et bien entendu également que les oligarches ne vont sans doute pas lâcher le morceau comme ça. Nous avons donc devant nous sans doute, des jours à passer qui ne seront pas de tout repos.

    Mais si des gens comme Paul ne mettent pas sur internet les éventualités qui se présentent, qu'elles soient mauvaises ou meilleures, comment voulez-vous que tout le monde prenne conscience du problème ?

    J'entendais hier à la radio pendant que je travaillais, des interwiews de nos deux candidats à la présidence. Vous savez sur quoi portait le sujet ? Le sport !
    Absolument désolant ! Mais voulu !

    Alors, des messages comme celui qui est diffusé ci-dessus, même s'ils ne font pas réagir les gens tout de suite, ne peuvent qu'être bénéfiques pour faire réfléchir. Et agir ensuite.
    A ceux qui les lisent d'en faire profiter un maximum...de ceux qui ne les lisent pas... en les diffusant autour d'eux et en en parlant. C'est la seule solution qui reste pour faire réfléchir.

    Nous ne sommes pas obligés de travailler comme des brutes pour avoir un niveau de vie satisfaisant. Certains veulent nous le faire croire, c'est tout. A nous de ne pas être dupes.

    Malgré le pessimisme ambiant, malgré certaines irresponsabilités et mensonges dela part de certains, j'ai confiance en l'avenir.
    Mais il faut parfois des douches froides pour vraiment apprécier l'eau chaude dont nous bénéficions, je crois. Hélas.

    Merci Paul, d'avoir diffusé ça. C'est clair, concis, et ça nous montre que nous pouvons nous sortir de l'ornière... si nous le voulons vraiment.
    L'avenir n'est pas dans l'hyper consommation mais dans une consommation modérée. Même si nous avons un besoin indéniable de l'industrie. Il est dans le service. Il est dans le partage.
    Nous pouvons y parvenir.

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  3. Cette phrase me semble "clé" (et débute par cela):

    "La clé en sera de réorienter une part de l'activité collective vers les occupations à moindre impact écologique et à plus grande utilité sociale - la maîtrise de l'énergie, un nouvel urbanisme, l'agriculture, l'éducation, la santé, la culture..."

    La libération de l'humanité consiste en grande partie à sortir du paradigme de l'énergie fossile non renouvelable et détenue par les Oligarques. Les lobbies de l’Énergie dominent la planète, et la détruisent, par les pollutions notamment (marées noires, déchets, radio-activité, champs électromagnétiques intenses des lignes à haute tension...) rendant la planète invivable.

    Les lobbies de l'énergie ont évidemment spolié, séquestré ou détruit, les énergies libres délocalisables, comme ce que le génial Tesla avait découvert.
    Notre libération, si elle a lieu, passera par la re-découverte des énergies infinies, libres. Si cela n'est pas le cas, nous ne pouvons pas donner cher de notre survie en tant qu'espèce. Les puissances de l'Energie et de l'Argent, souvent les mêmes, (Par exemple, EXXON = Rockefeller, ou la famille royale de GB =BP) s'enrichiront toujours plus en saccageant toujours davantage la planète bleue et en détruisant l'humanité par la pénurie et par la dette.

    L'ami Pierrot

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