16 février 2012

Virus de Schmallenberg

Une maladie, encore totalement inconnue il y a peu, frappe des centaines d’élevages de moutons, touchant également chèvres et bovins. Il s’agit du virus de Schmallenberg, du nom de la ville où la maladie a pris racine en Europe, en novembre dernier.
 En France, ce nouveau virus touche désormais 95 élevages dans 19 départements, essentiellement dans le nord de l’hexagone. Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a tenu une réunion le 14 février dernier à Montpellier afin d’élaborer une stratégie d’identification du virus, « responsable de malformations à la naissance, fièvre et diarrhées chez les animaux adultes ».
 
Le virus de Schmallenberg, qui s’attaque aux cheptels ovins, bovins et caprins à travers l’Europe, continue de se répandre. La maladie confirme ainsi son ancrage dans le nord de la France, où près d’une centaine d’élevage sont désormais atteints. Thomas Balenghien, chercheur au Cirad, rappelle que « le virus ayant été détecté d’abord en Allemagne et aux Pays-Bas, les premiers cas français ont été identifiés dans l’est du pays ». Mais selon lui, le virus n’est pas près de s’éteindre : « « On pourrait le retrouver un peu partout sur le territoire. Des cas viennent d’être signalés dans la Vienne et la Haute-Vienne [et tout dernièrement dans la Marne, ndlr], et l’information sur ce virus se répand à mesure que celui-ci progresse ». Le virus de Scmallenberg, de la famille des bunyaviridae, genre des orthobunyavirus, est proche du virus d’Akabane et serait vraisemblablement transmis par des moucherons ou des moustiques.

Une fois transmis, il provoque de la fièvre, des diarrhées et éventuellement une diminution de la production de lait chez les animaux adultes et occasionne des infections fœtales ou des malformations chez les agneaux. La contamination aurait débuté l’été dernier, mais il a fallu observer les cas de malformation au moment des naissances pour prendre la mesure du phénomène. Et les experts Du Cirad le reconnaissent : « Pour le moment, on manque d'outils qui permettraient d'identifier par des prises de sang les animaux qui ont été infectés durant l'été et qui sont aujourd'hui en bonne santé ». L’arrivée du printemps pourrait être synonyme d’un ancrage de la maladie, puisque les insectes porteurs du virus reviendront avec la nouvelle saison.

Et ce n’est pas tout : Le centre européen de prévention et de contrôle des maladies estime que « la transmission de Schmallenberg à l’homme est peu probable mais n’est pas à exclure à ce niveau ». Le Réseau français pour la santé animale (RFSA), dont fait partie le Cirad, a décidé de mener une enquête de fond sur ce virus, et les Pays-Bas, l’Allemagne et la France ont décidé de travailler ensemble, en mettant notamment sur pied un système de détection commun. Au vu de l’efficacité discutable des insecticides, les espoirs sont portés sur un vaccin. Celui-ci est en cours d’élaboration, et pour donner un élément de comparaison, le Cirad indique qu’« il a fallu 18 mois pour développer un vaccin contre la fièvre catarrhale du mouton ». 
 

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