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21 mai 2024

Le mensonge de l’“atterrissage en douceur” : un ralentissement économique mondial est déjà en cours

Si les gens ont appris quelque chose de ces dernières années où les élites de l’Ivy League et les têtes parlantes de la télévision les ont abreuvés de prédictions économiques, j’espère qu’ils ont enfin compris que les “experts” se trompent généralement et que les analystes alternatifs ont un bien meilleur bilan. Chaque fois que les économistes de l’establishment font une analyse, le contraire s’avère généralement vrai.

Par extension, les prévisions économiques alternatives sont généralement bien en avance sur la courbe – Ce dont nous parlons peut être qualifié de “catastrophisme” ou de “théorie du complot” aujourd’hui. Dans trois ans ou moins, elles seront considérées comme connues de tous et les “experts” du courant dominant affirmeront qu’ils “l’ont vu venir depuis le début”, tout en s’attribuant le mérite d’analyses financières qu’ils n’ont jamais lancées.

Il s’agit d’une tendance de longue date à laquelle les médias alternatifs se sont habitués.

Pour ma part, j’ai mis en garde pendant des années contre la menace d’une crise stagflationniste imminente qui a fini par frapper durement les États-Unis “post-pandémie”. Les gardiens de l’establishment ont nié qu’une telle chose soit possible. Lorsqu’elle s’est produite, ils ont affirmé qu’elle était “transitoire”. Aujourd’hui, ils affirment qu’un atterrissage en douceur est imminent et qu’il n’y a rien à craindre des milliers de milliards de dollars d’argent injectés dans le système. Ils affirment que rien d’important ne changera.

J’ai également prédit que la Fed créerait un scénario menant à une impasse dans lequel les taux d’intérêt seraient augmentés en raison de la faiblesse de l’économie, alors que les pressions inflationnistes s’accroîtraient. J’ai suggéré que la banque centrale maintiendrait les taux à un niveau élevé bien plus longtemps que ne le prétendaient les analystes traditionnels. C’est exactement ce qui s’est produit. Ma position est simple : la Réserve fédérale est un kamikaze.

Qui allez-vous croire ? Les économistes indépendants qui ont prouvé leur justesse à maintes reprises ? Ou bien les spécialistes de la tour d’ivoire qui se sont toujours trompés ? Je dirais ceci : Si le succès en économie était réellement basé sur le mérite et l’analyse correcte, des gens comme Paul Krugman ou Janet Yellen seraient au chômage depuis longtemps.

Quant à l’histoire de l’atterrissage en douceur, la question que je me pose est la suivante : comment vont-ils s’y prendre exactement pour que cela se produise ? Tout d’abord, précisons pourquoi les banquiers centraux sont le problème (ainsi que les gouvernements qu’ils influencent secrètement)…

Les banques centrales sont au cœur des problèmes économiques

Il n’y a que deux raisons logiques à l’inflation induite par les banques centrales : Masquer les effets d’un ralentissement déflationniste massif causé par un excès de dettes, ou déclencher délibérément un effondrement de la monnaie. Les deux motifs peuvent s’appliquer en même temps.

Les banquiers centraux ne se contentent pas de faciliter cette inflation à la demande des gouvernements, ils leur disent à quoi s’attendre et ce qu’ils doivent promouvoir auprès du public. Quiconque prétend le contraire a un agenda. Les banques centrales élaborent leur propre politique et contrôlent leurs propres mécanismes. Les gouvernements n’ont pas leur mot à dire dans leurs opérations, comme l’a admis ouvertement Alan Greenspan.

En réalité, les gouvernements vont quémander chapeau bas auprès des banquiers centraux et ces derniers décident de leur donner ou non le doux nectar de la relance. Les hommes politiques sont régulièrement de connivence avec les banques centrales et s’en remettent aux banquiers pour toute une série de décisions économiques. Les conseillers économiques du président américain comprennent presque toujours des banquiers centraux de haut niveau qui retournent ensuite à la Réserve fédérale.

Les banques centrales et leurs homologues privés internationaux contrôlent la situation, les dirigeants politiques ne sont que des pions. Chaque fois qu’il y a un krach, le public se concentre sur le gouvernement, tandis que les banques centrales s’effacent dans l’ombre et évitent tout examen minutieux.

L’addiction à l’inflation et l’ultime impasse

Pour les banques, l’inflation est un outil de changement fiscal, mais aussi de changement social. Ce n’est pas une coïncidence si les crises financières conduisent toujours à une plus grande centralisation du pouvoir mondial dans un nombre de plus en plus restreint de mains ; c’est voulu. L’inflation permet à l’establishment de retarder ou d’initier une crise avec une plus grande précision.

Un outil encore plus puissant consiste à RETENIR les mesures de relance et l’argent bon marché une fois que l’économie est devenue dépendante du flux de monnaie fiduciaire.

Je soutiens depuis de nombreuses années que les banques centrales ont créé une situation dans laquelle le système est totalement dépendant des stimulants monétaires afin de maintenir l’illusion de la croissance. Si les banquiers reviennent à des taux plus bas et à l’assouplissement quantitatif, l’inflation continuera d’exploser. S’ils maintiennent des taux plus élevés et des mesures de relance au compte-gouttes, un krach mondial est inévitable.

C’est l’un ou l’autre, il n’y a pas d’atterrissage en douceur lorsque des milliers de milliards d’euros sont créés en si peu de temps. Les banques centrales doivent revenir à des taux proches de zéro et à l’assouplissement quantitatif si elles veulent éviter une implosion de la dette. Cela peut sembler un scénario d’atterrissage en douceur à première vue, mais lorsque l’IPC augmentera (comme cela commence à être le cas à la simple évocation des réductions de taux), les consommateurs seront encore plus durement touchés.

Je vais poser cette question une fois de plus, car je pense que certains n’ont pas compris : Et si leur objectif était de créer un krach ?

Le grand ralentissement mondial a déjà commencé

Au cours des six derniers mois, l’Organisation mondiale du commerce et la Banque mondiale ont toutes deux publié des déclarations mettant en garde contre un ralentissement mondial imminent. Après une hausse initiale des exportations et des importations provoquée par des mesures de relance massive en cas de pandémie, les effets de l’argent lancé depuis un “hélicoptère” s’estompent. D’ici à la fin de 2024, le commerce mondial enregistrera la croissance la plus faible depuis les années 1990.

Les Nations unies ont également laissé entendre qu’une décélération de la croissance était à prévoir pour l’année prochaine en raison de la baisse des investissements et du ralentissement du commerce mondial. Il ne faut pas oublier que les médias alternatifs mettent en garde contre ce résultat depuis au moins deux ans, à mesure que les financements lors de la crise Covid s’assèchent. Les institutions mondialistes informent simplement le public à la dernière minute ; trop peu, trop tard.

La Banque mondiale affirme que le commerce mondial est en perte de vitesse et les données du commerce international confirment cette théorie. Le marché des exportations chinoises a chuté de 7,5 % en mars, bien plus que prévu et bien en deçà de la baisse de 2,3 % annoncée par un important sondage réalisé par Reuters auprès des principaux économistes.

À la fin de l’année 2023, les exportations européennes ont diminué de 8,8 % par rapport à l’année précédente et l’Union a évité de justesse une récession (selon les chiffres officiels). Tous les espoirs de l’Europe reposent sur la possibilité d’une baisse plus marquée de l’inflation et d’une réduction des taux d’intérêt des banques centrales. Comme je le dis depuis 2021, ne vous réjouissez pas trop vite d’une baisse des taux d’intérêt des banques. Cela ne se produira pas au rythme souhaité par les investisseurs, cela ne ramènera pas l’assouplissement quantitatif de sitôt et lorsqu’elles réduiront les taux, l’IPC augmentera immédiatement, provoquant à nouveau la panique chez les consommateurs.

Je pense qu’après une première baisse des taux et une résurgence de l’inflation, les banques centrales recommenceront à refaire du tightening avec des taux encore plus élevés en 2025.

Aux États-Unis, qui sont un importateur net de biens plutôt qu’un exportateur primaire, le volume de consommation est en forte baisse. En raison de l’inflation, les Américains achètent moins de biens tout en lachant plus d’argent. C’est ainsi que l’inflation fausse les données économiques. L’augmentation des prix des biens fait paraître les ventes au détail très satisfaisantes, mais en réalité, les gens paient simplement un prix plus élevé pour la même quantité de produits (ou moins de produits).

Les données sur le crédit à la consommation révèlent une forte baisse des dépenses liées à l’endettement ; les impayés de cartes de crédit n’ont jamais été aussi nombreux, les taux d’intérêt effectifs globaux n’ont jamais été aussi élevés et la croissance de l’endettement s’est effondrée au cours des deux derniers mois. Sachant que le consommateur américain est l’un des principaux moteurs des exportations mondiales, il est logique que le commerce international soit aujourd’hui en chute libre. Les consommateurs sont fauchés. La fête de la relance est officiellement terminée et l’inflation tire le marché vers le bas.

Le FMI a récemment relevé les signes de ralentissement mondial mais, comme d’habitude, il affirme qu’un “atterrissage en douceur” est imminent. En d’autres termes, il affirme qu’il n’y aura pas de répercussions graves sur l’économie. Ils mentionnent toutefois une mise en garde intéressante dans leur analyse : le risque que des conflits mondiaux fassent “dérailler” la prétendue reprise.

Selon le FMI, la guerre entraîne une montée du protectionnisme, et le protectionnisme est à proscrire. Dans une économie mondiale fondée sur l’interdépendance forcée, c’est en partie vrai, mais le tableau d’ensemble n’est pas pris en compte. L’économie mondiale devrait être fondée sur la redondance et non sur l’interdépendance. L’interdépendance crée des faiblesses et des risques d’effets domino dangereux. C’est un fait que les globalistes ne voudront jamais admettre.

Pour l’instant, il semble que le ralentissement mondial deviendra indéniable au cours des six prochains mois, soit juste avant les élections américaines de novembre, soit juste après. Les banques centrales ont choisi de créer cette impasse et, pour une raison ou une autre, elles retardent la grande chute. Ma théorie ? Elles ont un ou plusieurs boucs émissaires en tête et attendent le bon moment pour déclencher le prochain événement chaotique. La crise Covid est passée, ils vont donc avoir besoin d’une guerre, de plusieurs guerres, ou d’un conflit politique en Occident et dans de nombreuses autres parties du monde pour faire diversion.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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