L’avenir
du Président ukrainien Volodymyr Zelensky s’inscrit en pointillé et
l’Occident verrait d’un bon œil son remplacement, a affirmé à Sputnik
Larry Johnson, ex-officier du renseignement américain. Le général Valeri
Zaloujny, très critique sur l’état du front ces derniers jours,
pourrait être un candidat crédible à la succession.
Fin
de partie pour Volodymyr Zelensky? De plus en plus désavoué par son
état-major, le Président ukrainien aurait aussi perdu le soutien des
pays occidentaux, qui chercheraient désormais à le mettre hors-jeu, a
déclaré à Sputnik Larry Johnson, officier de la CIA à la retraite.
Le
récent entretien du général Valeri Zaloujny à The Economist a notamment
de quoi intriguer, souligne l’expert. Le haut gradé ukrainien y
reconnaissait l’échec de la contre-offensive ukrainienne et listait les
faiblesses actuelles des forces de Kiev. Une interview qui n’est sans
doute pas sortie de nulle part, selon Larry Johnson.
"Il
faut prêter attention à ce qui se passe dans les médias. Ces histoires
ne surgissent pas de nulle part. Ce n'est pas comme si un journaliste
intrépide de The Economist disait : "Hé, vous savez, ce serait plutôt
chouette si je pouvais aller interviewer le général Zaloujny". Je pense
que cela a été rendu possible grâce à l'intervention du MI6, afin
d’accroître la visibilité de Zaloujny en Occident", explique-t-il ainsi à
Spuntik.
Le même virage a été opéré
par le magazine Time, qui avait jadis nommé Zelensky "personnalité de
l’année" en 2022, mais qui le décrit désormais comme délirant et
déconnecté des réalités, ajoute l’ancien de la CIA.
Luttes internes
Si
l’Occident lâche Volodymyr Zelensky, la question de sa succession se
posera inévitablement, alors que la tenue des élections présidentielles
de 2024 n’est pas encore confirmée. Le général Valeri Zaloujny pourrait
devenir le candidat de l’Occident, alors que les luttes internes vont en
s’intensifiant, indique Larry Johnson.
"Les
établissements politiques [britanniques et américains] préparent une
porte de sortie pour Zelensky. Et Zaloujny pourrait être celui par qui
ils veulent le remplacer. Nous sommes donc maintenant au stade où les
luttes internes deviennent mortelles. Il suffit de s'insulter ou de
heurter les sentiments de l’autre. Cela devient un match sanguinaire",
explique-t-il.
Il
est d’ailleurs possible que les services secrets ukrainiens, au sein
desquels Volodymyr Zelensky bénéficient de nombreux soutiens, aient
senti monter la pression. À ce titre, la mort de Gennady Chastiakov,
aide de camp de Zaloujny tué par une grenade, n’est peut-être pas un
simple accident, selon Larry Johnson.
"Cette
grenade qui a explosé... J'ai vu dans plusieurs récits différents:
quelqu'un lui aurait donné une grenade réelle, puis son fils aurait joué
avec et a accidentellement tiré la goupille,la faisant exploser. Mais
cela ressemble à du sabotage. Et Zelensky bénéficie toujours d'un
soutien au sein du Service de sécurité ukrainien (SBU) […] Il n’est pas
exclu qu’ils aient voulu envoyer un message pour tenter d'intimider
Zaloujny", souligne le vétéran de la CIA.
Certains
observateurs en Occident ont déjà fait le constat d’une perte de
vitesse du Président ukrainien, après l’échec de la contre-offensive de
Kiev. "Zelensky, l’Otan, c’est fini", avait notamment déclaré récemment Florian Philippot, chef de file du parti français Les Patriotes.
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