L’Union européenne est au cœur d’un débat de plus en plus vif sur les propositions imminentes visant à mettre fin à la confidentialité technologique des citoyens en limitant le cryptage de bout en bout, le tout dans le cadre d’un règlement "censé" viser à réduire les abus sexuels sur les enfants.
La surveillance, qui permettrait de scanner les messages privés de chacun, soulève des questions non seulement sur la vie privée et les droits individuels, mais aussi sur l’intégrité du processus décisionnel lui-même. Au cœur de la controverse se trouve la commissaire européenne Ylva Johansson, qui fait actuellement l’objet d’un examen minutieux en raison de l’implication présumée de lobbyistes dans la préparation du projet de loi.
Cette semaine, des révélations surprenantes sont apparues, impliquant un réseau d’organisations, dont beaucoup sont liées à l’industrie technologique et aux services de sécurité, comme étant les principaux orchestrateurs et financiers de la proposition de règlement de l’UE sur les abus sexuels sur les enfants. Les efforts de cette campagne internationale semblent culminer avec le règlement dit de « contrôle du chat ». En vertu de cette proposition de directive, les fournisseurs de services seraient tenus d’analyser et éventuellement de divulguer toutes les communications électroniques privées, une mesure radicale qui s’appuie fortement sur l’intelligence artificielle et d’autres technologies connues pour leur propension à commettre des erreurs.
Pourtant, ce sont les liens étroits entre ces entités de lobbying et les rédacteurs de la législation qui suscitent l’inquiétude. Deux membres du personnel d’Europol, par exemple, seraient passés au service de Thorn, une société qui milite ardemment en faveur de cette réglementation. La convergence des intérêts économiques et de l’élaboration des politiques soulève le spectre des conflits d’intérêts, qui attire aujourd’hui l’attention de la commission des libertés civiles du Parlement européen (LIBE).
La commission LIBE, fervent défenseur des libertés civiles, demande des éclaircissements à Johansson. Leur enquête se concentre sur les « conflits d’intérêts » potentiels et le spectre d’une « possible influence indue dans l’élaboration de la proposition » par des parties prenantes de la technologie.
Patrick Breyer, du Parti Pirate et membre de la commission des libertés civiles, n’a pas mâché ses mots à ce sujet. Il a fait remarquer que « Johansson répondra à notre lettre avec sa propagande habituelle sur la prétendue urgence de sa proposition – un argument dont nous savons maintenant qu’il a été rédigé par une agence de relations publiques payée avec l’argent d’une fondation étrangère ayant des liens avec les forces de l’ordre américaines ». Comme l’ont confirmé des vérificateurs de faits indépendants, on ne peut pas se fier à ses propos.
Traduction de Reclaim The Net par Aube Digitale
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