Alors que la destitution du président de la Chambre, à Washington, montre qu’une partie des Républicains est ralliée à une ligne dure face au Deep State, la bourse de New York est secouées par un étrange krach obligataire que personne ne parvient véritablement à expliquer. Les taux d’intérêt à 10 ans sont en train de s’envoler partout dans le monde, sans qu’on ne comprenne pourquoi. La France emprunte désormais à 3,54%… L’Allemagne emprunte à 3%. Cette poussée de fièvre pourrait déclencher un séisme financier mondial. Mais qui est à la manœuvre ?
Comme on le voit sur le graphique ci-dessus, le taux d’intérêt français à 10 ans s’envole littéralement depuis la fin septembre, et explose singulièrement ces derniers jours.
Cette poussée de fièvre, qui ne tardera pas à étrangler Bercy et à compliquer singulièrement la levée de 280 milliards de dettes en 2024, ne concerne pas que la France. Disons même qu’elle concerne d’abord les États-Unis, où l’envolée des taux ressemble fortement à un krach obligataire en cours, largement commenté par la presse financière américaine.
On le voit, le taux à 10 ans flirte désormais avec les 5%, ce qui laisse présager des moments difficiles pour l’État fédéral, dont le déficit et le “shutdown” sont au cœur du bras de fer entre Joe Biden et l’opposition républicaine.
On notera que l’Allemagne elle-même est concernée par ce phénomène, ce qui souligne le caractère systémique de la flambée qui se produit en ce moment.
Une flambée inexpliquée
Autant le Financial Times que le Wall Street Journal s’interrogent longuement sur les facteurs qui peuvent expliquer un phénomène aussi brutal… et en apparence aussi irrationnel.
La lecture du Wall Street Journal est particulièrement édifiante sur ce point.
Une hausse soudaine des taux d’intérêt à long terme jusqu’à leur plus haut niveau depuis 16 ans menace les espoirs d’un atterrissage en douceur de l’économie, d’autant plus que les déclencheurs exacts de cette évolution ne sont pas clairs. (…)
Les causes les plus probables semblent être une combinaison d’attentes d’une meilleure croissance aux États-Unis et de craintes que d’énormes déficits fédéraux pèsent sur la capacité des investisseurs à absorber une dette aussi importante. (…)
“C’est déroutant”, a déclaré Daleep Singh, ancien cadre de la Fed de New York et aujourd’hui économiste en chef mondial chez PGIM Fixed Income. “Aucune explication fondamentale n’est convaincante.” Wall Street Journal, Nick Timiraos
Cette incapacité à expliquer la soudaine dégradation obligataire laisse perplexe sur les forces qui sont à l’œuvre derrière l’écran de fumée de la cotation. Certains investisseurs ont-ils décidé d’apporter leur contribution à la confrontation entre Biden et Républicains, en torpillant l’économie mondiale et en réunissant les conditions d’un grand krach financier ?
La question semble ouverte en tout cas.
Face au risque de krach généralisé
Une chose est sûre, dans ce contexte mouvant et opaque : l’envolée des taux obligataires, qui se traduit par l’effondrement des valeurs nominales des titres en question (c’est le propre des obligations : quand les taux montent, leur valeur nominale diminue), fragilise fortement les marchés financiers. Pour le Wall Street Journal, on l’a vu, on ne peut déjà plus parler d’atterrissage en douceur après le relèvement des taux. Toute la question est de savoir si le départ de feu auquel nous assistons risque de se transformer en incendie généralisé.
Nous rappelons à nos lecteurs que nous alertons depuis plusieurs mois sur les risques de krach durant cette rentrée automnale.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/10/04/alerte-qui-orchestre-le-krach-obligataire-americain/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.