18 août 2023

La grande crise financière de l’été aura-t-elle lieu ?



Depuis plusieurs semaines, l’éventualité d’une grande crise financière cet été (en août !) fait l’objet de rumeurs persistantes, y compris dans les milieux autorisés. On se souvient en particulier que Jacques Attali n’a pas hésité à l’évoquer ouvertement sur son blog. De nombreux regards sont donc suspendus à l’évolution des cours boursiers et s’interrogent sur la suite des événements. Voici un petit passage en revue des risques qui se profilent à l’horizon pour la deuxième quinzaine du mois d’août.



Tiens ! le CAC 40 est orienté à la baisse depuis une semaine ! Bien entendu, une hirondelle ne fait pas le printemps, et la baisse de près de 3 points enregistrée en cinq jours ne signifie pas que l’heure de la grande crise est venue. En revanche, pour estimer l’état de la situation, il n’est pas inutile de rappeler quelques grands éléments qui déterminent l’orientation des marchés… et expliquent peut-être préventivement la tornade qui menace…

Chez les BRICS, rien de nouveau

Une question essentielle tient à l’avenir de la monnaie commune, indexée sur l’or, que les BRICS évoquent depuis plusieurs mois. Le sommet qui s’ouvre en Afrique du Sud peut-il donner l’occasion de son lancement ?

Dans la pratique, la création d’une monnaie commune suppose le respect de certaines obligations minimales pour réussir, notamment l’engagement à faire sérieusement converger les politiques monétaires. C’est un engagement lourd, chronophage, contraignant, surtout dans un espace économique aussi fragmenté. On peut donc douter que cette monnaie soit lancée rapidement. Sur ce point, la dédollarisation promise un temps risque de tarder… 

La Russie lance une monnaie numérique

Pour la Russie, le retard dans la mise en place d’une monnaie convertible en or, commune aux BRICS, pose un problème d’autant plus aigu que le rouble se déprécie fortement par rapport au dollar. Pour limiter les dégâts, la Russie vient donc de lancer une monnaie numérique, qui ne constitue qu’un pis-aller dans la riposte à la guerre économique généralisée qui prend forme entre le bloc occidental et le bloc sino-soviétique.

Le rouble numérique signe une forme d’enterrement discret pour une monnaie commune des BRICS convertible en or. Pour la Russie, il s’agit d’une difficulté de plus à surmonter dans un monde de plus en plus certain. 

Inquiétudes sur la Chine

De son côté, la Chine empile les mauvaises performances économiques, qui sont en réalité systémiques et structurelles. Globalement, l’épisode COVID a souligné les impasses d’un monde industriellement dépendant de la Chine. Les chaînes logistiques évoluent, et les USA investissent dans leur réindustrialisation, notamment dans le cadre de l’Inflation Reduction Act et de “l’industrie verte”

Ce faisant, les exportations, qui portent la croissance chinoise depuis trente ans, sont en berne, et rendent très âpres les contradictions de l’économie chinoise, en particulier son vieillissement structurel. Les politiques de réduction de la natalité vont désormais coûter cher au régime. Les Echos s’inquiétaient notamment pour le secteur immobilier en pleine crise de demande… Rien n’exclut une sérieuse crise économique en Chine. 

Le coût élevé de la remontée des taux en Occident

En Occident, le renchérissement de l’argent n’annonce en réalité pas de meilleure nouvelle. La publication des minutes de la FED laisse à penser que les taux vont encore augmenter aux États-Unis. En Europe, l’entrée des Pays-Bas en récession souligne l’extension rapide de la crise. D’une manière générale, malgré leur lenteur à la “détente”, les marchés prennent acte de la fin de l’argent facile, voire gratuit, et commence à comprendre que l’économie mondiale est entrée dans une nouvelle époque.

Il faut s’attendre, en Occident, à des difficultés grandissantes, liées à l’épuisement de la demande face à l’inflation et à la réduction du crédit. Les autorités économiques et financières nous avaient annoncé le retour au bonheur pour le début 2023. Huit mois après l’échéance tant promise, non seulement l’activité économique n’a pas retrouvé son niveau de 2019, mais les perspectives sont de plus en plus sombres, y compris dans les pays les plus riches de l’Union. 

Morosité ou crise à venir ?

Tous ces éléments négatifs annoncent-ils la crise que Jacques Attali évoquait au printemps et contre laquelle nous mettons en garde régulièrement ? Il est trop tôt pour le dire, mais un certain nombre de signes le laissent désormais à penser. Soyez sur vos gardes, et référez-vous à nos conseils pour faire face à un éventuel retournement. Notamment, ne manquez pas notre vidéo exclusive sur l’achat matériel d’or.



Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/08/17/la-grande-crise-financiere-de-lete-aura-t-elle-lieu/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.