01 avril 2023

Brigitte Macron a usé son directeur de cabinet en 4 mois


L’affaire a évidemment fait le tour de Paris : le nouveau directeur de cabinet de Brigitte Macron est en partance… Il était pourtant arrivé en novembre 2022, à peu près en même temps qu’une autre nouvelle toujours en poste : Anastasia Colosimo. Les circonstances qui entourent ce départ sont particulièrement drolatiques. Elles confirment qu’il existe une étonnante filière très affinitaire de recrutement autour de la Présidence, dont le choix n’est pas forcément heureux. En tout cas, l’intéressé ne cache pas le stress intense qu’il a subi durant ses quelques semaines passées à l’Elysée, auprès de Brigitte.

L’affaire fait les choux gras du Tout Paris. On se souvient que le précédent directeur de cabinet de Brigitte Macron avait, après plusieurs années de bons et loyaux services, bénéficié d’une promotion éclair à tête du MUCEM, à Marseille. Cette nomination à la tête d’un musée d’un proche de la Présidente sans expérience culturelle solide avait fait couler beaucoup d’encre (et de bave). On comprend, au vu des malheurs de son successeur, que le Pierre-Olivier Costa en question a dû pas mal souffrir et a sans doute considéré que cette pénitence valait bien un petit bour de paradis.

Un militant LGBT

Donc Brigitte Macron avait décidé de remplacer Costa par un homme sûr, venu du secteur privé. Il s’agissait de Jean Spiri, dont le profil, lorsqu’on l’étudie de près, éclaire de façon crue l’univers dans lequel Emmanuel Macron et Brigitte évoluent.

Jean Spiri a été rapidement présenté, à l’époque, comme le secrétaire général d’Editis, entité de la sphère éditoriale Bolloré. Avant ce poste où il avait atterri en 2020, ce normalien de la rue d’Ulm avait en réalité occupé quelques postes significatifs : conseiller de Michel Barnier et de Xavier Bertrand, puis élu régional à Paris, auprès de Valérie Pécresse, et à Courbevoie.

De cet engagement, on retiendra quelques points saillants.

Ainsi, lors de son passage au Conseil Régional, Jean Spiri est élu, 2016, aux côtés de Jean-Luc Romero, militant bien connu de la cause homosexuelle, ambassadeur d’une « Ile-de-France sans SIDA ». Il a succédé à Romero à la présidence de la CRIPS (association de lutte contre le SIDA) où il a pris des positions très militantes sur la Prep, formule pharmaceutique qui empêche la contamination par le SIDA. Dans certains milieux homosexuels, la Prep sera fortement critiquée pour encourager au renoncement au préservatif.

Jean Spiri est par ailleurs identifié par les Echos comme un dirigeant d’entreprise qui s’engage pour la cause LGBT. 

Défense d’Israël

Jean Spiri ne tardera pas à révéler (en 2019) une autre partie de son engagement au magazine Le Point, dans un article dont le sens laisse un peu perplexe. Intitulé « Ma mère a raison. Je suis juif. », ce papier donne la parole à Jean Spiri, où il déclare :

Et puis nous n’étions même pas juifs, nous étions catholiques. Et puis notre grand-père juif avait, après une Seconde Guerre mondiale mouvementée (c’est un doux euphémisme), repris le cours de sa vie en France, y construisant sa famille, édifiant une maison dans le village même où il avait été caché, où vivaient encore les résistants qui avaient été ses compagnons d’armes. Non, nous vivions des temps heureux. Je n’ai pas vu la résurgence de l’antisémitisme. Jean Spiri, dans Le Point

Cette remarque est suivie d’une étrange considération, qui mérite d’être lue attentivement :

Mais combien j’ai mis de temps avant de prendre conscience qu’il ne s’agissait pas là d’un antisémitisme résiduel, idéologique ou culturel, mais bien du retour de la bête immonde, d’un antisémitisme s’exprimant de plus en plus largement dans notre société. Nous ne sommes plus censés nous effaroucher de l’emploi à tort et à travers de Rothschild, nul antisémitisme, c’est le président de la République ou la banque qui sont directement visés. (…) L’antisionisme, ce cache-nez parfois facile, est devenu naturel à tous, pour ne parler, hélas, que de la situation française, comme si chaque juif de France partageait un seul et unique avis sur l’État hébreu. Le mouvement des Gilets jaunes, qu’il ne s’agit pas de critiquer pour ses revendications originelles, est devenu le prétexte à une libération de la parole. Tout ce que notre société a progressivement interdit, et qui a été intériorisé par chaque individu, redevenait possible. Il n’y a pas eu que l’antisémitisme d’ailleurs : racisme, sexisme, LGBT phobies, tout y est passé allégrement, démontrant la déliquescence de notre lien social et de notre volonté à dépasser nos différences. Jean Spiri, dans Le Point

Jean Spiri évoque alors l’idée de s’exiler en Israël. Dans la pratique, il sera recruté par Michèle Benbunan à la tête d’Editis, dans le groupe Bolloré.

Cet article a-t-il constitué une forme d’allégeance à l’esprit dominant de l’époque ? Nul ne le sait, mais en tout cas ce texte semble avoir permis à Jean Spiri d’entamer un joli parcours.

4 mois seulement avec Brigitte Macron

Sauf que l’expérience avec Brigitte s’est terminée vite et mal. Selon Le Monde, Jean Spiri, la veille du déclenchement du 49-3 « contre » les retraites, a passé la soirée dans un bar proche d’une ministère de l’Intérieur. Il serait rentré au bureau anormalement aviné, au point de faire un malaise devant les grilles du Château. Lui n’en garde aucun souvenir. Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, avec l’air de ne pas y toucher, semble l’avoir livré en pâture à la presse : non, il n’était pas drogué, oui, il était saoul.

Visiblement victime de rumeur, Spiri parle « d’anxiété, de stress et de fatigue« . Sympa, l’ambiance avec Brigitte. Il se cherche désormais un poste moins exposé.
 
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/31/brigitte-macron-a-use-son-directeur-de-cabinet-en-4-mois/

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