La lutte contre le cancer a fortement souffert de la pandémie de Covid-19. La situation de la recherche européenne dans ce domaine en particulier révèle des failles énormes. Une commission de la revue The Lancet a fait l’état des lieux et émet des recommandations pour inverser la tendance au plus vite.
Comment se porte la recherche contre le cancer ? Pas bien du tout, en Europe. C’est le constat désolant de The Lancet Oncology Commission qui a passé en revue de nombreuses données sur ce sujet. « Nous avons observé les effets glaçants qu’a eu la première vague de la pandémie sur les travaux scientifiques avec de nombreuses fermetures de laboratoires et d’essais cliniques », notent les auteurs de la commission.
Le contexte mondial ralentit la recherche
Et la situation ne fait qu’empirer puisque d’autres événements ont continué à détériorer l’état de la recherche : la guerre Russie-Ukraine – ces deux pays étaient de grands contributeurs de travaux oncologiques -, et le Brexit, qui freine le travail commun entre le Royaume-Uni et le continent.
Or la recherche constitue un des éléments clés de la lutte contre la maladie. Sans des décisions politiques fermes en la matière, la situation risque d’empirer encore davantage. « Nous craignons que l’Europe n’aille vers une épidémie de cancers dans la prochaine décennie si les systèmes de santé et la recherche sur le cancer ne deviennent pas rapidement une priorité », s’alarment les auteurs.
Quelle est la situation à présent ?
Et c’est urgent car la lutte contre le cancer pêche à tous les niveaux : recherche donc mais aussi prévention, traitement… Pour preuve plusieurs chiffres édifiants sont rapportés par la commission :
- 100 millions de tests de dépistage n’ont pas été réalisés alors qu’il aurait fallu les faire ;
- 1 million de citoyens européens seraient porteurs d’un cancer sans le savoir en raison de la pandémie ;
- 1 malade sur 2 n’aurait pas reçu le traitement nécessaire dans les temps.
Que faut-il faire ?
La commission recommande d’augmenter significativement le financement de la recherche. De 26 euros par tête sur la période entre 2010 et 2019, il faudrait au moins doubler l’investissement d’ici 2030. Un minimum quand les Etats-Unis avaient injecté 234 euros par personne sur la même période.
Sans cela, les chances de guérison risquent de chuter drastiquement au cours des années à venir.
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