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20 mai 2022

Forte hausse des problèmes cardiaques en Israël, pendant la campagne vaccinale

Une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature fait état d’une augmentation de 25 % des appels médicaux d’urgence passés suite à des arrêts cardiaques ou des syndromes coronariens aigus, survenus dans la population israélienne âgée de 16 à 39 ans. Cette hausse, détectée entre janvier et mai 2021, ne serait pas associée aux seuls taux d'infection par le Covid-19, mais pourrait être liée aux deux doses de vaccins administrées à ce groupe d'âge.

Évolution des appels médicaux d’urgence suite à des problèmes cardiaques

Pour mettre en évidence les facteurs de l’augmentation des problèmes cardiaques, les auteurs de cette étude rétrospective, basée sur la population israélienne, exploitent le système de données IEMS (Israel Emergency Medical Service) et analysent tous les appels liés à des arrêts cardiaques ou à des syndromes coronariens aigus sur deux ans et demi, du 1er janvier 2019 au 20 juin 2021.

La période de l’étude s’étend sur 14 mois de « période normale » avant la crise du Covid-19 (du 1er janvier 2019 au 28 février 2020), sur dix mois de « période de pandémie » avec les deux vagues successives (du 1er mars 2020 au 31 décembre 2020), et enfin sur six mois de « période pandémique et de vaccination » (du 1er janvier 2021 au 20 juin 2021).

Dans le détail, les résultats mettent en évidence une augmentation de plus de 25 % des appels pour des arrêts cardiaques (25,7 %) et des syndromes coronariens aigus (26,0 %) pour les patients âgés de 16 à 39 ans entre janvier et mai 2021, par rapport à la même période en 2020. Il est intéressant de noter que pour les arrêts cardiaques, aucune différence statistiquement significative n'existe dans le volume d'appels respectif sur l'ensemble de l'année (de janvier à décembre) de 2019 à 2020 (diminution relative de 2,4 %), avant le déploiement de la vaccination, qui a eu lieu en même temps que la troisième vague de Covid-19, c’est-à-dire entre janvier et juin 2021.

Les facteurs associés à la hausse des problèmes cardiaques

Des effets indésirables cardiovasculaires tels que la coagulation sanguine (par exemple, la thrombose coronaire), le syndrome coronarien aigu, l'arrêt cardiaque et la myocardite ont été identifiés comme des conséquences de l'infection par Covid-19.

Cependant, l’infection pourrait ne pas être la seule cause de ces événements indésirables. En effet, lorsqu’on reprend les données issues des systèmes de surveillance réglementaire et d’auto-déclaration, notamment celles du Vaccine Adverse Events Reporting System (VAERS) aux États-Unis, du Yellow Card System au Royaume-Uni ou encore de EudraVigilance en Europe, on constate que ces systèmes associent des effets secondaires cardiovasculaires similaires à un certain nombre de vaccins contre le Covid-19 actuellement utilisés.

Il est néanmoins important de ne jamais oublier que lorsqu’un effet secondaire est reporté dans une base de données comme le VAERS ou EudraVigilance, cela signifie qu’il existe un soupçon d’événement indésirable sur lequel il faudrait faire toute la lumière pour établir si oui ou non il existe un lien de causalité entre les deux événements. 

Plus récemment, plusieurs études ont établi une relation causale probable entre les vaccins à ARN messager ainsi que les vaccins à adénovirus et la myocardite, principalement chez les enfants, les jeunes et les adultes d'âge moyen. L'étude du ministère de la Santé d'Israël, pays dont le taux de vaccination est l'un des plus élevés au monde, évalue le risque de myocardite après l'administration de la 2e dose de vaccin, comprise entre 1 sur 3 000 à 1 sur 6 000 chez les hommes âgés de 16 à 24 ans et comprise entre 1 sur 120 000 chez les hommes de moins de 30 ans. Une étude de suivi menée par le Centre américain de contrôle des maladies (CDC) sur la base du système d'autodéclaration VAERS, confirme également ces résultats. Le CDC a récemment publié un avertissement concernant un risque de myocardite lié à la vaccination, mais a maintenu sa recommandation de vacciner les jeunes individus et les enfants de plus de 12 ans. Des préoccupations similaires sont reflétées pour le vaccin Pfizer dans la récente approbation par la Food and Drug Administration, qui exige plusieurs études de suivi sur les effets à court et à long terme de la myocardite chez les jeunes individus.

L’étude ne remet pas pour autant en question les avantages de la vaccination contre le Covid-19, en particulier pour les populations à haut risque de développer des maladies graves et possiblement mortelles, mais souligne l’importance d’en comprendre les risques potentiels.

Pour le syndrome coronarien aigu, les auteurs notent une augmentation pendant l’année 2020 de 15,8 %, suivie d’une augmentation plus importante encore durant les six premiers mois de l’année 2021, marqués par la troisième vague de Covid-19 et le déploiement de la vaccination.

L’évaluation du lien entre les maladies cardiovasculaires et les vaccins

L’évaluation du lien entre une vaccination et un événement indésirable est toujours compliquée. Tout d'abord, les systèmes d'auto-déclaration des événements indésirables sont connus pour présenter un biais d'auto-déclaration et des problèmes de sous-déclaration et de sur-déclaration. Même l'étude israélienne, qui repose sur une collecte de données plus proactive, mentionne que certains des cas potentiellement pertinents n'ont pas fait l'objet d'une enquête complète.

Si l’on prend le cas des lésions myocardiques, elles peuvent être prévalentes chez les patients infectés par le Covid-19. Or dans la plupart des pays, le déploiement des vaccins s’est fait dans un contexte épidémique ; en Israël, au moment de la troisième vague. À partir de là, il devient plus compliqué de déterminer si l'augmentation de l'incidence de la myocardite et des affections cardiovasculaires connexes comme les arrêts cardiaques et le syndrome coronarien aigu, sont dues aux infections par le Covid-19 ou induites par les vaccins contre le Covid-19.

L’étude évoque également la possibilité d’autres raisons, plus indirectes, comme le retard dans la prise en charge des patients à aller consulter par crainte de la pandémie.

L’autre raison tient à la nature de la myocardite, qui reste une pathologie particulièrement insidieuse. Selon les auteurs de l’étude, une vaste littérature met en évidence des cas asymptomatiques de myocardite, souvent sous-diagnostiqués, ainsi que des cas dans lesquels la myocardite peut éventuellement être diagnostiquée à tort comme un syndrome coronarien aigu. De plus, plusieurs études exhaustives démontrent que la myocardite est une cause majeure de décès soudains et inattendus chez les adultes de moins de 40 ans, et évaluent qu'elle est responsable de 12 à 20 % de ces décès. Il est donc plausible de craindre que l'augmentation des taux de myocardite chez les jeunes entraîne une augmentation d'autres événements cardiovasculaires indésirables graves, tels que les arrêts cardiaques et les syndromes coronariens aigus. 

Si le lien entre un événement indésirable et une vaccination reste toujours difficile à prouver sur un individu particulier, l'augmentation significative du nombre de personnes jeunes souffrant de problèmes cardiaques depuis la campagne de vaccination, apporte des éléments de preuves qui ne peuvent plus être ignorés. Du fait de leur administration à des personnes majoritairement en bonne santé, l'innocuité des vaccins devrait être un impératif majeur. La multiplication des études sur les événements indésirables potentiellement liés à la vaccination devrait amener de plus en plus de chercheurs à s'interroger dans l'implication de ces vaccins dans toutes les réactions secondaires.

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