L'UE cherche à combler le déficit d'approvisionnement en gaz des États membres qui refusent de se conformer aux exigences du rouble.
L'Union européenne prévoit d'augmenter considérablement l'achat de gaz naturel russe par l'intermédiaire de pays prêts à payer le produit en roubles, a rapporté mercredi l'agence de presse TASS citant une source gouvernementale à Bruxelles.
« Une réunion d'urgence du Groupe de coordination du gaz a eu lieu aujourd'hui compte tenu de la situation en Pologne et en Bulgarie. Une décision temporaire a été prise d'augmenter significativement les achats de gaz à la Russie via les canaux restants, ce qui permettra à la Pologne et à la Bulgarie d'acheter des volumes supplémentaires de gaz sur le marché européen. L'UE travaille également avec tous les partenaires pour assurer une augmentation de l'approvisionnement en gaz, principalement du gaz naturel liquéfié (GNL) », a déclaré la source.
Cette décision vise à compenser le manque d'approvisionnement de la Pologne et de la Bulgarie après que le géant énergétique russe Gazprom a annoncé qu'il ne livrerait plus de gaz aux deux pays en raison de leur refus d'adhérer au nouveau mécanisme de paiement du gaz, basé sur le rouble. Le mois dernier, la Russie a exigé que les acheteurs de pays «inamicaux» ouvrent des comptes en roubles dans une banque russe pour le transfert des paiements. La mesure ne couvre que les pays qui ont imposé des sanctions à Moscou pour l'opération militaire russe en Ukraine.
La Pologne accélère l'approvisionnement en gaz inversé depuis l'Allemagne.
« À long terme, les pays de l'UE confirment leur intention dans les plus brefs délais – quelques mois ou années – de minimiser ou de mettre fin complètement à l'approvisionnement en gaz de la Russie, en le remplaçant par "d'autres sources". L'UE accélérera la transition vers l'énergie verte », a ajouté la source, faisant écho aux déclarations antérieures de divers responsables de l'UE qui ont appelé le bloc à réduire sa dépendance au gaz russe à la lumière des événements en Ukraine.
La source a noté que, selon les estimations de l'UE, la Pologne et la Bulgarie ne devraient pas connaître de pénurie de gaz dans un avenir proche et ont la capacité technique de recevoir à la fois du gaz par pipeline du marché européen et du GNL. Il a toutefois ajouté que Bruxelles considère la résiliation des livraisons à Varsovie et à Sofia sur la base de leur refus de payer en roubles "comme une violation par la Russie des contrats à long terme avec ces pays".
Plus tôt mercredi, Bloomberg a rapporté qu'au moins 10 entreprises européennes ont ouvert des comptes pour payer le gaz russe en roubles, et quatre d'entre elles ont déjà effectué des paiements conformément à la nouvelle exigeance de Moscou. La publication a cité une source de Gazprom disant qu'il est peu probable que la Russie interrompe les livraisons à d'autres pays, s'ils refusent la nouvelle exigence de paiement, jusqu'à la seconde quinzaine de mai, date à laquelle les prochains paiements sont dus.
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