Récemment, deux chercheurs réputés sur l'assassinat de John Kennedy ont laissé un commentaire sur la page Amazon.com [1] de mon livre, The Unspoken Kennedy Truth. Ces auteurs sont d'éminents représentants des deux thèses qui dominent la recherche sérieuse, à savoir la thèse incriminant des éléments de la CIA et du Pentagone, et la thèse ciblant Lyndon Johnson. Le fait qu'ils se rangent désormais tous deux, même avec des réserves, à la troisième thèse, celle accusant Israël et David Ben Gourion, est très encourageant.
Phillip Nelson est l'auteur de LBJ, The Mastermind of JFK's Assassination [2] (2010), un pavé réunissant les preuves incriminant Lyndon Johnson.
Il écrit dans son commentaire :
« Dans son nouveau livre The Unspoken Kennedy Truth, l'auteur français Laurent Guyénot réunit de nombreuses autres sources dans l'élaboration de son argument impliquant les plus hauts niveaux du leadership israélien (vers 1960-63) — David Ben Gourion inclus — comme principaux suspects dans l'assassinat de JFK. Pour quelqu'un dont l'anglais est une langue étrangère, son récit apparaît avec plus de clarté et de cohérence que ceux de bien des auteurs américains ayant écrit des livres sur ce sujet. Il a exploré de nombreux travaux moins connus et a découvert des pièces du puzzle inconnues auparavant. [...] Le petit livre de Guyénot couvre un vaste territoire, dont une partie n'avait jamais été explorée de manière aussi approfondie auparavant. [...] Il présente une argumentation très convaincante et concluante pour sa thèse et je reconnais les vérités qu'il a révélées. [...]Le second auteur qui m'a honoré de son commentaire sur Amazon est Peter Janney, auteur d'un livre explorant l'implication de la CIA, intitulé Mary's Mosaic : The CIA Conspiracy to Murder John F. Kennedy, Mary Pinchot Meyer, and Their Vision for World Peace [3] (2012). L'auteur prend comme fil directeur l'histoire de Mary Pinchot, une amie très proche de John Kennedy (ils se connaissaient depuis l'adolescence), qui eut une influence probable sur sa politique d'apaisement avec Khrouchtchev, et qui enquêta par la suite sur son assassinat. Elle fut retrouvée morte près de chez elle, le 12 octobre 1964. Mary Pinchot était divorcée de Cord Meyer, qui était un haut gradé de la CIA, et à ce titre un collègue du père de l'auteur, Wistar Janney, de sorte que l'auteur, Peter Janney, avait connu Mary avant son divorce.
La question de savoir qui, de LBJ et David Ben Gourion, a été le principal moteur, et quelle était la hiérarchie des autres principaux sponsors, ainsi que les nombreuses autres entités impliquées pour faciliter l'exécution du plan, ne trouveront probablement jamais une réponse complète. Mais force est de reconnaître que Laurent Guyénot a, dans un court ouvrage de 140 pages, remis beaucoup de contexte probant dans le tableau que dressent les chercheurs indépendants de l'histoire réelle de l'assassinat de JFK.
L'importance du livre dépasse la portée de l'assassinat lui-même, et s'étend à ses conséquences aujourd'hui — et pour longtemps — sur la direction de l'alliance entre les États-Unis et Israël [...]. Il s'agit aussi de comprendre comment il se fait qu'Israël reste, six décennies plus tard, en dehors du système international de contrôle et de surveillance de l'énergie nucléaire. »
Il a écrit sur Amazon :
« Après son livre JFK-9/11 : 50 Years of Deep State, paru en 2017, Laurent Guyénot nous offre une nouvelle pépite avec The Unspoken Kennedy Truth. En tant qu'auteur de Mary's Mosaic, ayant passé de très nombreuses années à étudier l'assassinat de JFK, je peux dire que Laurent Guyénot nous emmène là où peu ont osé s'aventurer - le rôle du Mossad et d'Israël dans les meurtres des deux frères Kennedy, et très probablement dans l'événement du 11 Septembre lui-même. J'ai été convaincu par ces deux livres et je suis arrivé à la conclusion que les chercheurs sur l'assassinat de JFK ont manqué un élément vital dans la compréhension du rôle plus large d'Israël...
Est-ce une coïncidence s'il y a, non pas un, mais deux monuments en Israël en l'honneur du légendaire chef du contre-espionnage de la CIA, James Jesus Angleton ? Sommes-nous des antisémites si nous dressons un acte d'accusation contre Israël, compte tenu de l'argument persuasif de Guyénot étayé par des preuves ? La réponse est non ! La vérité ne fait pas de prisonniers... »
Peter
Janney mentionne le fameux James Jesus Angleton, parce qu'il occupe une
place particulière dans le meurtre de Mary Pinchot, dans l'assassinat
de John Kennedy, et dans la collusion entre la CIA et le Mossad. Le
lendemain du meurtre de Mary, Angleton fut surpris par Ben Bradlee dans
la maison de Mary, à la recherche de son journal. Bradlee était
directeur exécutif du Washington Post et un ami de longue date
de JFK, ainsi que de Mary Pinchot. Il trouva le journal de Mary peu
après et le remit à Angleton, qui le détruisit.
L'apparition
d'Angleton dans l'histoire tragique de Mary Pinchot est significative,
parce que toutes les enquêtes sur le rôle de la CIA dans l'assassinat de
Kennedy convergent vers Angleton. C'est Angleton, en particulier, qui
semble avoir mis en scène les visites et les appels téléphoniques, début
novembre 1963, d'un homme se présentant comme Lee Harvey Oswald, à
l'ambassade soviétique et au consulat cubain à Mexico. Au téléphone, ce
faux « Oswald » (car il ne s'agissait pas d'Oswald) évoquait un
arrangement passé avec Vladimir Kostikov, qui était connu du FBI comme
l'officier en charge des assassinats sur le territoire américain. Ces
visites et ces appels étaient, bien sûr, surveillées par la cellule
locale de la CIA, et constitueraient, après le 22 novembre, la preuve
d'un complot castriste ou communiste.
Selon la thèse qui vient naturellement à l'esprit, et que défendent un grand nombre d'auteurs comme James Douglass (JFK et l'Indicible [4]), la CIA avait ainsi planifié de faire accuser Cuba et l'Union soviétique de l'assassinat du président — un classique scénario d'attentat sous faux drapeau. En plus de se débarrasser de Kennedy, le motif était, selon cette thèse, de créer un prétexte pour envahir Cuba, chose que Kennedy avait interdite après la débâcle de la baie des Cochons et le limogeage d'Allen Dulles. Cette théorie est devenue si dominante dans la littérature sur l'assassinat de JFK que la plupart des personnes convaincues du complot la considèrent comme prouvée. Pourtant, elle présente un défaut rédhibitoire : il n'y a pas eu d'invasion de Cuba après l'assassinat de Kennedy. Comment expliquer cela ?
Et pourquoi Johnson, Hoover et la Commission Warren ont-ils promptement étouffé les « rumeurs » sur le profil d'Oswald comme agent communiste, et lui ont collé à la place un profil de « tueur solitaire » ? Pour répondre à cette question, James Douglass attribue à Johnson le mérite d'avoir déjoué le complot de la CIA visant à déclencher la Troisième Guerre mondiale :
L'explication alternative est que le profil d'Oswald comme assassin communiste a été fabriqué par les conspirateurs, non pas dans le but de déclencher une guerre contre Cuba et l'URSS, mais pour permettre à Johnson d'intimider les administrations texanes et fédérales et les obliger à clore immédiatement l'enquête, invoquant le fait que si une enquête dévoilait la responsabilité de Cuba et de l'URSS, cela obligerait les États-Unis à déclencher une guerre nucléaire mondiale « qui tuerait 40 millions d'Américains en une heure », comme Johnson le répétait à tout le monde, de Dallas à Washington. Avec le même argument, Johnson donna très explicitement à la Commission Warren la mission suivante :
Cette thèse a été avancée par John Newman, un officier retraité de l'armée américaine et professeur de sciences politiques, dans un épilogue de 2008 ajouté à son livre Oswald and the CIA. Newman explique que le véritable objectif de la « légende » de l'Oswald communiste n'était pas de déclencher la Troisième Guerre mondiale, mais de créer un « virus de Troisième Guerre mondiale », utilisé par Johnson pour faire obstruction à toute enquête sous un prétexte de sécurité nationale.
En résumé, la mise en scène de l'Oswald communiste associé à un assassin du KGB peut être interprétée de deux manières opposées. Pour Douglass et d'autres partisans de la piste de la CIA, c'est la preuve que les conspirateurs ont fabriqué un prétexte pour déclencher la Troisième Guerre mondiale (mais Johnson a ruiné leur plan), alors que pour John Newman et pour moi, le risque de déclencher une guerre mondiale était lui-même le prétexte prévu pour clore l'enquête, une sorte de disjoncteur intégré au système.
Après avoir passé en revue les étapes suivies pour concevoir ce complot et les compétences pour le faire, Newman conclut :
Même Richard Helms, le supérieur d'Angleton qui deviendra directeur de la CIA sous Johnson, laissait Angleton faire ce qu'il voulait, sans poser de questions. La composante la plus secrète de l'empire d'Angleton était le Special Investigation Group (SIG), chargé d'explorer la possibilité que la CIA elle-même soit infiltrée par le KGB.
Selon Tom Mangold, biographe d'Angleton,
Ce fiasco ne constitue que la moitié de l'histoire d'Angleton. L'autre moitié est moins connue. Tom Mangold, biographe d'Angleton, n'y fait référence que dans une note, comme pour se prémunir de l'accusation d'autocensure :
Selon la thèse qui vient naturellement à l'esprit, et que défendent un grand nombre d'auteurs comme James Douglass (JFK et l'Indicible [4]), la CIA avait ainsi planifié de faire accuser Cuba et l'Union soviétique de l'assassinat du président — un classique scénario d'attentat sous faux drapeau. En plus de se débarrasser de Kennedy, le motif était, selon cette thèse, de créer un prétexte pour envahir Cuba, chose que Kennedy avait interdite après la débâcle de la baie des Cochons et le limogeage d'Allen Dulles. Cette théorie est devenue si dominante dans la littérature sur l'assassinat de JFK que la plupart des personnes convaincues du complot la considèrent comme prouvée. Pourtant, elle présente un défaut rédhibitoire : il n'y a pas eu d'invasion de Cuba après l'assassinat de Kennedy. Comment expliquer cela ?
Et pourquoi Johnson, Hoover et la Commission Warren ont-ils promptement étouffé les « rumeurs » sur le profil d'Oswald comme agent communiste, et lui ont collé à la place un profil de « tueur solitaire » ? Pour répondre à cette question, James Douglass attribue à Johnson le mérite d'avoir déjoué le complot de la CIA visant à déclencher la Troisième Guerre mondiale :
« Au crédit de Johnson, il a refusé de laisser les Soviétiques endosser la responsabilité du meurtre de Kennedy ; à son discrédit, il a décidé de ne pas confronter la CIA sur ce qu'elle avait fait à Mexico. Ainsi, tandis que l'objectif secondaire du complot d'assassinat a été bloqué, son objectif principal a été atteint. » [5]Cette théorie souffre d'une contradiction interne, puisqu'elle affirme parallèlement que la raison pour laquelle Kennedy a été assassiné était qu'il refusait de déclencher la Troisième Guerre mondiale : par conséquent, déclencher la guerre était l'objectif principal - et non secondaire - de toute l'opération.
L'explication alternative est que le profil d'Oswald comme assassin communiste a été fabriqué par les conspirateurs, non pas dans le but de déclencher une guerre contre Cuba et l'URSS, mais pour permettre à Johnson d'intimider les administrations texanes et fédérales et les obliger à clore immédiatement l'enquête, invoquant le fait que si une enquête dévoilait la responsabilité de Cuba et de l'URSS, cela obligerait les États-Unis à déclencher une guerre nucléaire mondiale « qui tuerait 40 millions d'Américains en une heure », comme Johnson le répétait à tout le monde, de Dallas à Washington. Avec le même argument, Johnson donna très explicitement à la Commission Warren la mission suivante :
« 1. Le public doit être convaincu qu'Oswald était l'assassin ; qu'il n'avait pas de complices encore en fuite ; et que les preuves sont telles qu'il aurait été reconnu coupable dans un procès ; 2. Les spéculations sur la motivation d'Oswald devraient être stoppées, et nous devrions avoir une base pour réfuter l'idée qu'il s'agissait d'un complot communiste » (selon les termes du mémo produit par Nicholas Katzenbach, que Johnson allait nommer ministre de la Justice à la place de Robert Kennedy). [6]Il y avait donc un double mensonge : d'un côté la conspiration cubano-soviétique, et de l'autre l'assassin solitaire. Les deux mensonges devaient être maintenus en antagonisme, la conspiration soviétique restant toujours à l'arrière-plan afin de maintenir, sinon la crédibilité de la conclusion de la Commission Warren, du moins sa raison d'être.
Cette thèse a été avancée par John Newman, un officier retraité de l'armée américaine et professeur de sciences politiques, dans un épilogue de 2008 ajouté à son livre Oswald and the CIA. Newman explique que le véritable objectif de la « légende » de l'Oswald communiste n'était pas de déclencher la Troisième Guerre mondiale, mais de créer un « virus de Troisième Guerre mondiale », utilisé par Johnson pour faire obstruction à toute enquête sous un prétexte de sécurité nationale.
« Il est maintenant évident que le prétexte d'un risque de Troisième Guerre mondiale pour un cover-up de sécurité nationale faisait partie de la trame du complot visant à assassiner le président Kennedy. » [7]Peter Dale Scott a également évoqué cette hypothèse d'un « dialectical cover-up » dans Deep Politics and the Death of JFK (1993). [8]
En résumé, la mise en scène de l'Oswald communiste associé à un assassin du KGB peut être interprétée de deux manières opposées. Pour Douglass et d'autres partisans de la piste de la CIA, c'est la preuve que les conspirateurs ont fabriqué un prétexte pour déclencher la Troisième Guerre mondiale (mais Johnson a ruiné leur plan), alors que pour John Newman et pour moi, le risque de déclencher une guerre mondiale était lui-même le prétexte prévu pour clore l'enquête, une sorte de disjoncteur intégré au système.
Après avoir passé en revue les étapes suivies pour concevoir ce complot et les compétences pour le faire, Newman conclut :
« À mon avis, il n'y a qu'une seule personne dont les mains rentrent dans ces gants : James Jesus Angleton, chef du personnel de contre-espionnage de la CIA.Le département du contre-espionnage (Counterintelligence Staff) que dirigeait Angleton à la CIA depuis 1954, était une sorte de « CIA à l'intérieur de la CIA », préservée de tout contrôle extérieur, mais soutenue par un budget presque illimité. [10]
Personne d'autre dans l'Agence n'avait l'accès, l'autorité et l'esprit diaboliquement ingénieux pour gérer ce complot sophistiqué. Personne d'autre n'avait les moyens nécessaires pour planter le virus de la Troisième Guerre mondiale dans les dossiers d'Oswald et le maintenir en sommeil pendant six semaines jusqu'à l'assassinat du président. Ainsi, ceux qui ont décidé de tuer Kennedy, quels qu'ils soient, avaient suffisamment de contrôle sur l'appareil du renseignement national pour pouvoir faire appel à une personne connaissant parfaitement ses secrets intérieurs et son fonctionnement, au point d'être capable de concevoir un mécanisme de sécurité intégré dans la structure du complot. La seule personne qui pouvait élaborer une telle dissimulation (cover-up) sous prétexte de sécurité nationale, [...] c'était le chef du contre-espionnage. » [9]
Même Richard Helms, le supérieur d'Angleton qui deviendra directeur de la CIA sous Johnson, laissait Angleton faire ce qu'il voulait, sans poser de questions. La composante la plus secrète de l'empire d'Angleton était le Special Investigation Group (SIG), chargé d'explorer la possibilité que la CIA elle-même soit infiltrée par le KGB.
Selon Tom Mangold, biographe d'Angleton,
« le SIG était si secret que de nombreux membres du contre-espionnage ne savaient même pas qu'il existait, et presque personne n'y avait accès. [...] Des unités secrètes au sein d'unités secrètes, c'était une caractéristique d'Angleton, du SIG et du contre-espionnage. » [11]La « chasse aux taupes » d'Angleton prit un tournant désastreux lorsqu'un transfuge du KGB mégalomane, Anatoly Golitsyn, pour satisfaire la paranoïa d'Angleton, le persuada que le KGB avait infiltré la CIA par le biais d'une source de haut niveau répondant au nom de code de « Sacha », et que tous les autres transfuges après lui seraient des agents doubles. La traque de « Sacha » durera sept ans et ne produira aucun résultat autre que de profonds dommages à l'Agence. Au moins 22 véritables transfuges furent refoulés, pour parfois finir entre les mains du KGB ; 40 officiers supérieurs de l'Agence furent mis sur la liste des suspects et beaucoup virent leur carrière ruinée. Tous ont été exonérés et indemnisés plus tard. Aucun véritable espion du KGB n'a jamais été attrapé par Angleton. L'ironie de tout cela est qu'un agent de contre-espionnage chargé de trouver « Sacha », Clare Edward Petty, a fini par croire que c'était Angleton lui-même. [12]
Ce fiasco ne constitue que la moitié de l'histoire d'Angleton. L'autre moitié est moins connue. Tom Mangold, biographe d'Angleton, n'y fait référence que dans une note, comme pour se prémunir de l'accusation d'autocensure :
« Je voudrais cependant souligner que les amis professionnels d'Angleton à l'étranger, à l'époque et par la suite, venaient du Mossad (le service de renseignement israélien) et qu'il était tenu en immense estime par ses collègues israéliens et par l'État d'Israël, qui lui décernera de profonds honneurs après sa mort. » [13]Pour être juste, Mangold écrit également :
« Les liens d'Angleton avec les Israéliens lui ont conféré un prestige considérable au sein de la CIA et ont ensuite significativement accru son empire de contre-espionnage en expansion », tout en attisant « la fureur des "bureaux arabes" séparés de la division ». [14]Mais c'est tout ce que nous apprendrons de Mangold sur la face Mossad d'Angleton. Pour en savoir plus, il faut se tourner vers l'enquête approfondie de Jefferson Morley publiée en 2017, The Ghost : The Secret Life of CIA Spymaster James Jesus Angleton. [15] Nous y apprenons qu'Angleton était moins « hors de contrôle » qu'il n'y paraît ; simplement, les personnes qui le contrôlaient n'étaient pas celles qui étaient censées le faire.
Quand
Angleton est devenu chef du contre-espionnage en 1954, il occupait déjà
à la CIA, depuis le début de 1951, le « Bureau israélien », créé pour
lui après la visite du Premier ministre David Ben Gourion aux États-Unis
en mai 1951, dans le but d'établir une collaboration entre les agences
de renseignement américaine et israélienne. La population israélienne
d'immigrants d'URSS et d'Europe de l'Est faisait d'Israël une source
d'information privilégiée sur ce qu'il se passait derrière le rideau de
fer. En échange de ce service, les Israéliens voulaient un soutien
stratégique, économique et militaire contre leur ennemi Nasser, qu'ils
s'efforçaient pour cela de pousser dans le camp soviétique. C'est Reuven
Shiloah, fondateur du renseignement israélien, qui organisa cette
coopération. Selon Morley :
« Il venait de temps en temps, pour rencontrer le chef du Mossad, pour avoir des briefings, se souvient Efraim Halevy, qui servait comme officier de liaison du Mossad à la station de la CIA à Tel-Aviv au début des années 1960. Halevy escortait Angleton dans ses tournées et tenait le registre de ses réunions avec des responsables israéliens.
« Shiloah est resté à Washington pour régler les arrangements avec Angleton. L'accord qui en a résulté a jeté les bases de l'échange secret d'informations entre les deux services et les a engagés à se tenir informés sur des sujets d'intérêt mutuel. Shiloah, selon son biographe [Haggai Eshed], a rapidement développé "une relation spéciale" avec Angleton, qui est devenu la liaison exclusive de la CIA avec le Mossad. Angleton a rendu la pareille en visitant Israël. Shiloah l'a présenté à Amos Manor, chef du contre-espionnage pour l'agence de renseignement intérieur d'Israël [1953-1963], connu sous le nom de Shabak ou Shin Bet. » [16]La liaison spéciale d'Angleton avec le Mossad, qui a duré 25 ans, n'a pas beaucoup profité aux États-Unis en termes de renseignement. Par exemple, en octobre 1956, aucun avertissement n'est venu d'Angleton concernant le plan israélien d'envahir le Sinaï égyptien. Alors que des rumeurs de guerre parvenaient au département d'État, Robert Amory, chef de la direction du renseignement de la CIA, convoqua une réunion d'urgence le 26 octobre. Lorsqu'il présenta à Allen Dulles les preuves qu'« Israël se mobilisait pour attaquer quelqu'un — l'Égypte », Angleton l'interrompit :
« Je conteste ce que dit Amory. J'ai passé la soirée dernière avec nos amis et ils m'ont assuré qu'ils ne faisaient que prendre des mesures de protection contre les Jordaniens. »Amory s'adressa à Dulles :
« Le contribuable me donne 16.000 $ par an en tant que directeur adjoint pour que je vous fournisse les meilleurs renseignements disponibles. Soit vous me croyez, soit vous croyez cet agent israélien coopté [pointant Angleton du doigt]. » [17]En quelques jours, Israël avait envahi le Sinaï. Morley rapporte que James Jesus Angleton effectua sa première visite en Israël en octobre 1951.
« Il venait de temps en temps, pour rencontrer le chef du Mossad, pour avoir des briefings, se souvient Efraim Halevy, qui servait comme officier de liaison du Mossad à la station de la CIA à Tel-Aviv au début des années 1960. Halevy escortait Angleton dans ses tournées et tenait le registre de ses réunions avec des responsables israéliens.
« Angleton avait l'habitude de rencontrer David Ben Gourion, qu'il connaissait depuis de nombreuses années, se souvient Halevy. Ben Gourion a finalement quitté ses fonctions [en 1963] et Angleton est descendu à Sde Boker [la maison de Ben Gourion dans le Néguev] pour le rencontrer. Je n'ai pas assisté à ces réunions. C'était juste eux deux. Il avait des affaires à traiter. » [18]
Angleton
connaissait au moins six des hommes qui étaient dans les secrets de Ben
Gourion. Il s'est lié d'amitié avec Efraim Halevy, ainsi qu'avec Isser
Harel, fondateur du Shin Bet et chef du Mossad à partir de 1951 (« Jim
avait une énorme admiration pour Isser », selon Halevy). Angleton a
également bénéficié jusqu'à la fin de sa vie de l'amitié d'Amos Manor,
directeur du Shin Bet de 1953 à 1963, de Teddy Kollek, devenu plus tard
maire de Jérusalem, et de Meir Amit, chef du Mossad de 1963 à 1968.
Quand Halevy accompagna Yitzhak Rabin, nommé ambassadeur à Washington
(1968-1973), Angleton le rencontrait jusqu'à cinq fois par semaine et
déjeunait tous les mois avec Rabin. Les amis israéliens d'Angleton
étaient les créateurs de l'État sioniste, et Angleton était le seul
Américain autorisé à leur parler. [19]
Cette position unique, couplée à son engouement pour le sionisme, a donné à Angleton une grande influence sur la politique israélienne de Washington. Selon Morley, « il fut l'un des principaux architectes de la relation stratégique de l'Amérique avec Israël, qui perdure et domine la région à ce jour ». [20]
En 1960, Angleton ignora une demande de l'U.S. Intelligent Board (chargé d'examiner les opérations de la CIA au nom de la Maison-Blanche) que toutes les informations concernant Dimona soient transmises « au plus vite ». [24]
Angleton n'a pas non plus remarqué, ou signalé, le vol d'uranium enrichi de qualité militaire dans une usine de la Nuclear Materials and Equipment Corporation (NUMEC) à Apollo, en Pennsylvanie.
Au cours de cette période, selon Joan Mellen, auteur de Blood in the Water : How the US and Israel Conspired to Ambush the USS Liberty (2018),
Le « côté Mossad » d'Angleton est une partie de la vérité interdite sur les Kennedy. Ce n'est pas une petite partie. Comme l'écrit Jefferson Morley,
Quelle était la position d'Angleton dans l'organigramme de l'assassinat de John Kennedy ? Si, comme John Newman et beaucoup d'autres le croient, Angleton fut le gestionnaire en chef d'Oswald et l'ingénieur de sa fausse apparition au Mexique, que savait-il vraiment de la fonction ultime d'Oswald dans l'intrigue ? Rien n'indique qu'Angleton ait soupçonné avoir été utilisé par ses amis israéliens, et il est donc plus que probable qu'il fut un participant délibéré du complot visant à tuer Kennedy. Ce qui a été démontré au-delà de tout doute raisonnable, en tout cas, c'est qu'Angleton, l'acteur central de la CIA dans le complot, était en réalité plus contrôlé par le Mossad que par la CIA elle-même, et prêt à toutes les trahisons contre son président pour aider Israël.
Cette position unique, couplée à son engouement pour le sionisme, a donné à Angleton une grande influence sur la politique israélienne de Washington. Selon Morley, « il fut l'un des principaux architectes de la relation stratégique de l'Amérique avec Israël, qui perdure et domine la région à ce jour ». [20]
« L'influence d'Angleton sur les relations américano-israéliennes entre 1951 et 1974 dépasse celle de n'importe quel secrétaire d'État, à l'exception peut-être d'Henry Kissinger. Son influence était largement invisible pour le Congrès, la presse, d'autres institutions démocratiques et une grande partie de la CIA elle-même. » [21]Naturellement, l'influence d'Angleton sur les relations américano-israéliennes n'était pas sans rapport avec l'ambition nucléaire militaire d'Israël.
« À Washington, lui et Cicely [l'épouse d'Angleton] avaient passé de nombreuses soirées avec Memi De-Shalit, un officier du renseignement militaire d'origine lituanienne en poste à l'ambassade d'Israël. Angleton "adorait" De-Shalit et sa femme, Ada, a déclaré Efraim Halevy. Les De-Shalit sont retournés en Israël dans les années 1950, mais l'amitié s'est poursuivie et elle a fait entrer Angleton dans le cercle des autres Israéliens bien informés. Amos De-Shalit, le frère de Memi, était professeur de physique nucléaire à l'Institut des sciences Weizmann de Tel-Aviv. Il fut un contributeur majeur au programme nucléaire israélien. » [22]Selon Seymour Hersh, « les liens personnels étroits d'Angleton avec la famille De-Shalit et d'autres en Israël rendait inévitable qu'il apprenne la construction de Dimona dans le Néguev. » Pourtant, Angleton n'a jamais informé ses supérieurs des efforts des Israéliens pour construire un réacteur nucléaire à des fins militaires. [23]
En 1960, Angleton ignora une demande de l'U.S. Intelligent Board (chargé d'examiner les opérations de la CIA au nom de la Maison-Blanche) que toutes les informations concernant Dimona soient transmises « au plus vite ». [24]
Angleton n'a pas non plus remarqué, ou signalé, le vol d'uranium enrichi de qualité militaire dans une usine de la Nuclear Materials and Equipment Corporation (NUMEC) à Apollo, en Pennsylvanie.
« Angleton avait des contacts professionnels et personnels réguliers avec au moins six hommes au courant du plan secret d'Israël pour construire une bombe : Asher Ben-Natan, Amos De-Shalit, Isser Harel, Meir Amit, Moshe Dayan, Yval Ne'eman. Ses amis étaient impliqués dans la construction de l'arsenal nucléaire d'Israël. S'il a appris quoi que ce soit du programme secret de Dimona, il en rapporta très peu. [...] L'échec de la politique américaine de non-prolifération visant à empêcher l'introduction d'armes nucléaires au Moyen-Orient dans les années 1960 fait partie de l'héritage d'Angleton, et ses effets se feront sentir pendant des décennies, voire des siècles. » [25]Par ailleurs, selon Andrew et Leslie Cockburn, « il existe un consensus d'opinions au sein de la communauté du renseignement américain selon lequel Angleton a joué un rôle de premier plan dans l'orchestration des événements qui ont conduit à la guerre de juin 1967. » [26]
Au cours de cette période, selon Joan Mellen, auteur de Blood in the Water : How the US and Israel Conspired to Ambush the USS Liberty (2018),
« Meir Amit était le principal allié d'Angleton en Israël, mais aux États-Unis, Angleton dépendait d'un autre agent du Mossad, Ephraim "Eppy" Evron, qui en 1967 [...] jouissait d'une plus grande importance à l'ambassade d'Israël que l'ambassadeur, Avraham Harman. C'était Evron qui avait organisé des rencontres entre Angleton et Moshe Dayan [...] pour discuter de la faisabilité d'une attaque contre l'Égypte dans le but de renverser Nasser. Lyndon Johnson avait autorisé Angleton à informer Evron que les États-Unis n'interviendraient pas pour arrêter une attaque contre l'Égypte. » [27]Le 30 mai 1967, Meir Amit, alors chef des opérations globales du Mossad, s'envola pour Washington et rencontra Angleton le lendemain. Tom Segev donne les détails de cette réunion dans son livre 1967 : Israel, the War, and the Year that Transformed the Middle East (2007) :
« Le voyage d'Amit à Washington avait été organisé par Aharon Yariv, et son objectif principal était de découvrir, à travers les canaux de renseignement, ce que les Américains feraient vraiment si Israël attaquait l'Égypte. »La première personne qu'Amit rencontra fut James Jesus Angleton, qui le présenta au directeur de la CIA Richard Helms, lequel organisa une rencontre avec le secrétaire à la Défense Robert McNamara. Amit exposa le plan israélien d'attaquer l'Égypte, que McNamara, après consultation par téléphone avec Johnson, approuva. « Jim Angleton était enthousiaste », écrit Segev. Et lorsqu'Amit informa Tel-Aviv du résultat de la rencontre, il précisa : « Angleton a été pour nous un atout extraordinaire. Nous n'aurions pas pu nous trouver un meilleur avocat. » Il était « le plus sioniste du lot ». [28]
Le « côté Mossad » d'Angleton est une partie de la vérité interdite sur les Kennedy. Ce n'est pas une petite partie. Comme l'écrit Jefferson Morley,
« l'influence formative et parfois décisive d'Angleton sur la politique américaine envers Israël peut être constatée dans de nombreux domaines — de l'impuissance de la politique américaine de non-prolifération nucléaire dans la région, au triomphe d'Israël lors de la guerre des Six Jours de 1967, à la réponse faible des États-Unis à l'attaque du Liberty, à l'échec du renseignement démontré par la guerre de Yom Kippour de 1973. » [29]On se souvient d'Angleton aux États-Unis comme d'un homme à moitié fou qui a causé des dommages irréparables à l'efficacité et à la réputation de la CIA. Mais on se souvient du même homme en Israël comme d'un grand bienfaiteur d'Israël. Voici un extrait du compte-rendu du Washington Post sur une cérémonie organisée en son honneur à Jérusalem après sa mort. Bien qu'elle fût prétendument secrète, quelques journalistes israéliens, dont Andy Court du Jerusalem Post, ont assisté à la cérémonie :
« Le chef de l'agence d'espionnage pathologiquement secrète, le Mossad, était là, tout comme son homologue du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien. Cinq anciens chefs de ces agences et trois anciens chefs du renseignement militaire étaient également présents. Leur mission : rendre un dernier hommage à un membre bien-aimé de leur fraternité secrète - le regretté chef du contre-espionnage de la CIA, James Jesus Angleton.Il plane toujours un mystère sur la relation d'Angleton avec Israël, un mystère qu'Angleton lui-même n'aurait peut-être pas pu éclaircir. Il est très probable que la plupart des amis israéliens d'Angleton avaient conscience de ses troubles de la personnalité et de sa vision paranoïaque du monde, et qu'ils les ont exploités au maximum ; ils ont convaincu Angleton, par exemple, qu'ils étaient ses alliés indispensables contre le communisme. Un ancien chef du Mossad a déclaré aux Cockburn :
[...] Après la plantation [d'un arbre], le groupe s'est à nouveau réuni à Jérusalem derrière l'hôtel King David dans un endroit pittoresque non loin des murs de la vieille ville qu'Angleton a souvent visitée lors de ses voyages ici. Là, ils ont consacré une pierre commémorative qui disait, en anglais, en hébreu et en arabe : "À la mémoire d'un cher ami, James (Jim) Angleton."
[...] Les cérémonies symbolisaient le respect et l'affection que la communauté du renseignement israélien porte à Angleton.
[...] Angleton "était un ami à qui vous pouviez faire confiance à titre personnel", a déclaré le ministre de la Défense Yitzhak Rabin, qui s'est exprimé lors de la cérémonie de plantation d'arbres. Rabin connaissait Angleton depuis l'époque où il était chef d'état-major de l'armée israélienne au milieu des années 1960 et plus tard comme ambassadeur aux États-Unis. Le maire de Jérusalem, Teddy Kollek, qui a quitté son lit malgré sa maladie pour assister aux cérémonies, a déclaré aux personnes assemblées : "Nous commémorons un grand ami, qui a contribué aux relations Israël-États-Unis dans leur période la plus difficile au cours des 40 années d'existence d'Israël."
[...] Les personnes présentes, selon Court, comprenaient : les chefs actuels du Mossad et du Shin Bet, dont aucun ne peut être nommé en vertu des lois gouvernementales sur la sécurité ; les anciens chefs du Mossad Meir Amit, Zvi Zamir et Yitzhak Hofi ; les anciens chefs du Shin Bet Avraham Ahituv et Amos Manor, et les anciens chefs du renseignement militaire Aharon Yariv, Shlomo Gazit et Binyamin Gibli. » [30]
« Bien sûr, Jim avait des idées assez étranges, comme celle sur la scission sino-soviétique [Angleton croyait que c'était une ruse]. Mais je pense qu'il s'est trouvé un peu plus apprécié ici en Israël qu'à Washington. Nous l'écoutions respectueusement [ici un sourire narquois], lui et ses opinions. »Les Israéliens, estiment les Cockburn, « ont pris grand soin de le flatter et de prêter une oreille respectueuse à son interprétation des événements dans le monde obscur de l'intelligence et de la tromperie ». Mais en examinant de plus près le mémorial d'Angleton dans la forêt de Jérusalem, les Cockburn font remarquer que, contrairement aux autres plaques commémoratives,
« l'inscription ici n'est pas gravée dans la pierre, mais est écrite sur une feuille de plastique vissée sur la pierre. Moins d'un an après l'inauguration du site, la plupart des arbres, de minuscules pousses, étaient morts ou mourants. Le sol tout autour était couvert d'ordures : des bidons, des chiffons et, ici et là, des os. » [31]Quel genre de mémorial est-ce là ? Un mémorial pour un idiot utile dont on n'a pas besoin de se souvenir bien longtemps ?
Quelle était la position d'Angleton dans l'organigramme de l'assassinat de John Kennedy ? Si, comme John Newman et beaucoup d'autres le croient, Angleton fut le gestionnaire en chef d'Oswald et l'ingénieur de sa fausse apparition au Mexique, que savait-il vraiment de la fonction ultime d'Oswald dans l'intrigue ? Rien n'indique qu'Angleton ait soupçonné avoir été utilisé par ses amis israéliens, et il est donc plus que probable qu'il fut un participant délibéré du complot visant à tuer Kennedy. Ce qui a été démontré au-delà de tout doute raisonnable, en tout cas, c'est qu'Angleton, l'acteur central de la CIA dans le complot, était en réalité plus contrôlé par le Mossad que par la CIA elle-même, et prêt à toutes les trahisons contre son président pour aider Israël.
Notes
[1] https://www.amazon.com/Unspoken-Ken...
[2] https://www.amazon.fr/LBJ-Mastermin...
[3] https://www.amazon.fr/Marys-Mosaic-...
[4] https://www.amazon.fr/JFK-lIndicibl...
[5] James Douglass, JFK and the Unspeakable : Why He Died and Why it Matters, Touchstone, 2008, pp. 81 and 232. Ce livre essentiel est disponible en traduction française : JFK et l'Indicible. Il y a cinquante ans, l'assassinat qui a changé le monde, Demi-Lune, 2013
[6] Douglass, JFK and the Unspeakable, pp. 82-83.
[7] John M. Newman, Oswald and the CIA : The Documented Truth About the Unknown Relationship Between the U.S. Government and the Alleged Killer of JFK, Skyhorse, 2008, pp. 613-637.
[8] Peter Dale Scott, Deep Politics and the Death of JFK, University of California Press, 1993, pp. 38-44.
[9] Newman, Oswald and the CIA, pp. 636-637. Extraits sur spartacus-educational.com
[10] Peter Dale Scott, Deep Politics and the Death of JFK, University of California Press, 1993, p. 54.
[11] Tom Mangold, Cold Warrior : James Jesus Angleton : the CIA's Master Spy Hunter, Simon & Schuster, 1991, p. 57.
[12] Jefferson Morley, The Ghost : The Secret Life of CIA Spymaster James Jesus Angleton, St. Martin's Press, 2017, p. 229. Ce fiasco est le sujet du livre de David C. Martin, Wilderness of Mirrors : Intrigue, Deception, and the Secrets that Destroyed Two of the Cold War's Most Important Agents, Skyhorse, 2018.
[13] Mangold, Cold Warrior, p. 362.
[14] Mangold, Cold Warrior, p. 49.
[15] https://www.amazon.com/Ghost-Secret...
[16] Morley, The Ghost, 55
[17] Andrew et Leslie Cockburn, Dangerous Liaison : The Inside Story of the U.S.-Israeli Covert Relationship, HarperCollins, 1991, p. 65 ; Morley, The Ghost, p. 78.
[18] Morley, The Ghost, p. 171.
[19] Morley, The Ghost, pp. 174, 73.
[20] Morley, The Ghost, p. 262.
[21] Jefferson Morley, "CIA and Mossad : Tradeoffs in the Formation of the U.S.-Israel Strategic Relationship," conférence de mai 2018 sur www.wrmea.org/
[22] Morley, The Ghost, p. 174.
[23] Seymour Hersh, The Samson Option : Israel's Nuclear Arsenal and American Foreign Policy, Random House, 1991, p. 147.
[24] Morley, The Ghost, p. 92
[25] Morley, The Ghost, pp. 261-262.
[26] Cockburn, Dangerous Liaison, pp. 146-147.
[27] Joan Mellen, Blood in the Water : How the US and Israel Conspired to Ambush the USS Liberty, Prometheus Books, 2018, www.worldtruth.online/, p. 50.
[28] Tom Segev, 1967 : Israel, the War, and the Year That Transformed the Middle East, Henry Hold, 2007, pp. 329-332.
[29] Morley, "CIA and Mossad"
[30] Glenn Frankel, "The Secret Ceremony," Washington Post, December 5, 1987, www.washingtonpost.com. L'article d'Andy Court, "Spy Chiefs Honour a CIA Friend," Jerusalem Post, December 5, 1987, n'est pas sur le Net.
[31] Cockburn, Dangerous Liaison, p. 44.
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