04 octobre 2021

L’Allemagne va-t-elle enfin amorcer la rupture avec l’UE ?


Nous avons tous été tellement concentrés sur les divisions internes des États-Unis et sur les tentatives du Davos de faire la pluie et le beau temps que nous avons négligé des thèses un peu anciennes sur l’éclatement potentiel de l’Union européenne.

L’UE est un gâchis. Tout le monde le sait. Ses banques sont des zombies. Ses marchés obligataires sont des oxymores. Ses relations commerciales avec le monde se dégradent. Et ses relations avec les personnes qu’elle gouverne nominalement deviennent toxiques.

De plus, elle est dirigée par un groupe de femmes non élues et horribles qui sont la quintessence même du midwit 1 et de l’idéologue. Ce sont les visages que l’on a envie de regarder quand on se demande pourquoi les femmes ne devraient pas diriger des pays, des entreprises ou même des commissions scolaires.

Bon sang, plus je vieillis, moins je pense que les femmes devraient même voter, mais nous laisserons la sagesse de ma femme de côté pour l’instant. Honnêtement, la seule femme qui ne figure pas sur la photo et qui le devrait est le président français Emmanuel Macron.

Ces femmes ont toutes été placées à ces postes par Klaus Schwab et George Soros pour transformer l’UE d’un quasi-gouvernement mou en un État policier technocratique absolu. La lecture des commentaires d’Armstong vous amène à penser qu’il n’y a aucune résistance interne à ce plan.

Ils ont l’intention de ne pas rembourser la totalité de la dette publique et de remplacer même les retraites par un revenu de base garanti. Ils se dirigent vers ces objectifs finaux étape par étape afin que les gens ne réalisent pas ce qui se passe.

Pour l’instant, il y a toujours le risque à court terme que le dollar monte parce que l’Europe a été complètement détruite et que Schwab a le contrôle total. Chaque personne importante qui occupe un poste stratégique fait également partie de son conseil d’administration au Forum économique mondial.

Je ne pense pas, cependant, que ce soit le cas.

Tout comme ce qui s’est passé ici aux États-Unis avec le placement et la sélection de divers dirigeants à des postes particulièrement influents pour agir en tant que gardiens de la nouvelle normalité proposée par le Davos, ils se sont heurtés à une opposition farouche aux niveaux inférieurs du gouvernement.

Les gouverneurs des États, régulièrement ignorés ou ciblés par le Davos, se révoltent ouvertement. Eh bien, la même chose se produit en Europe.

Maintenant, ces sorcières maléfiques vont, bien sûr, ignorer les gens qui descendent dans la rue en France ou en Italie. Elles subiront les critiques virulentes de personnes comme le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Elles font cela parce qu’elles savent que le système les protège et croient que l’élan du projet est plus grand que celui de l’opposition.

Mais c’est peut-être aussi une mauvaise supposition de leur part.

Parce que les choses semblent évoluer dans les endroits où ils pensent avoir le plus de contrôle et le pouvoir de rester sur leur juste voie. Cet endroit est l’Allemagne. Parce que lorsque je vois l’organe interne du gouvernement allemand, Die Welt, déclarer que la lutte contre l’inflation est plus importante que ce qui se passe en Italie, il y a beaucoup plus que la simple hystérie allemande, comme la presse européenne dominante (lire : le Davos) voudrait vous le faire croire.

DW place à la fin de l’article l’information la plus importante, la raison pour laquelle les Allemands détestent l’inflation, même si le titre est provocateur :

Les citoyens allemands sont particulièrement touchés par la dévaluation de l’argent, car ils préfèrent placer leurs avoirs sur le livret d’épargne ou le compte courant. Mais ce sont des formes d’investissement où l’inflation frappe sans relâche. Les économistes se demandent donc comment les citoyens allemands vont réagir à cette situation peu familière.

« Les Allemands disposent d’une épargne particulièrement importante en espèces et sur des comptes bancaires non rémunérés, dont la valeur est désormais menacée par la hausse de l’inflation », explique M. Schnabl. Cela pourrait accroître la volonté de dépenser de l’argent. Ce qui pourrait conduire les fournisseurs à utiliser cette volonté accrue de payer pour augmenter davantage les prix. Le risque d’une spirale inflationniste serait alors encore plus grand.

Étant donné que l’argent des déposants dans l’UE est taxé à 0,6 % par an, une inflation de 3 % en Allemagne est littéralement en train d’anéantir la classe moyenne dans ce pays. DW rappelle même à la présidente de la BCE, Christine Lagarde, qu’elle n’a même pas mentionné que l’inflation dépassait son objectif de 2 %, parce que, comme Powell, elle pense que c’est « transitoire ».

Et cela ne devrait-il pas nécessiter la fin de tous les programmes à acronymes d’assouplissement quantitatif ? Nous avons atteint son objectif, après tout ?

De plus, le prix de l’or ayant été efficacement manipulé pour devenir l’une des pires classes d’actifs au monde pour 2021, les Allemands n’ont pas d’option là non plus.

N’oublions pas non plus que l’Allemagne enregistre désormais toutes les transactions en or supérieures à 2 000 €. Pourquoi instaureraient-ils cette règle juste avant de se lancer dans un assouplissement quantitatif massif et des dépenses en sachant parfaitement ce que cette politique de la banque centrale fera aux épargnants allemands ? Hmm… Je me le demande.

La position officielle du Davos est résumée dans ce tweet d’un « journaliste » économique allemand.

« L’hystérie de l’inflation en Allemagne est vraiment quelque chose. « Soudainement pire que l’Italie », titre le journal « Die Welt » à propos des récents chiffres de l’inflation. Un titre qui joue sur la phobie de l’inflation et les stéréotypes sur l’Italie – le journalisme économique allemand en 2021. »

Ce tweeteur est un idiot qui croit à tous les dogmes Davosiens – changement climatique, unité fiscale de l’UE et néo-keynésianisme, voire carrément Théorie monétaire moderne.

Ignorez son parti pris. Ce qui est important, c’est que Die Welt parle de l’inflation en ces termes à un mois des élections allemandes, où le soutien des partis peut, au mieux, être qualifié de fluide.

Quelqu’un a remarqué quelque chose ici ? Il manque 5% du total. Ça pourrait être des erreurs d’arrondis, ça pourrait être autre chose.

L’objectif du Davos est de faire entrer officiellement les Verts au gouvernement national, après qu’Angela Merkel a réussi pendant des années à faire d’eux le parti minoritaire ayant la mainmise sur la Chambre haute allemande, le Bundesrat.

Notez cependant que depuis les inondations de mai, les Verts n’ont pas du tout rebondi. L’argument selon lequel ces inondations étaient dues au changement climatique n’a pas été retenu. L’argument ne fonctionne pas. La hausse de l’inflation et la politique étrangère sanguinaire des Verts les ont fait reculer considérablement, révélant l’opinion des électeurs allemands sur ce qui est vraiment important, et non ce qu’ils disent aux sondeurs.

Dans l’état actuel des sondages, il n’y a probablement aucun moyen d’empêcher les Verts d’être élus, à moins qu’ils ne repassent sous la barre des 16 % de soutien public et ne s’effondrent encore plus. Alors que le FDP et l’AfD ont vu leur soutien augmenter, leur progression n’a pas été assez rapide pour changer matériellement les calculs électoraux, à moins que les sondages en Allemagne soient aussi faux qu’aux États-Unis.

Et comme je ne pense pas que ce soit le cas, je vais les prendre au pied de la lettre. Mais comprenez aussi que beaucoup de choses peuvent se passer dans les trois prochaines semaines. Parce que des sondages aussi fluides pointent aussi vers un public qui ne sait tout simplement pas quoi faire.

Une rupture significative pourrait encore se produire comme en 2017, lorsque l’AfD a surpris les sondages par 3 à 5 %, suffisamment pour forcer Merkel à se démener pendant des mois pour former un gouvernement.

Le problème pour le Davos est que les gens ne sont pas monolithiques dans leur façon de répondre aux stimuli, comme je l’ai discuté en détail dans le numéro de ce mois-ci de la Newsletter de Gold Goats ‘n Guns. Ils ont tout gâché en rendant la vie de chacun si précaire dans leur programme débile visant à détruire l’ancien ordre économique et à « reconstruire en mieux » que tout est désormais possible.

Parce que lorsque les gens sont soumis à un véritable stress existentiel, ils prennent des décisions qui s’éloignent de trois à six écarts-types de la normale, pas de moins d’un. Et toutes ces femmes que le Davos a mises aux commandes sont la définition même des personnes qui ne peuvent voir les options qu’en termes de gradualisme – de petits changements progressifs menant à de petits résultats progressifs.

C’est ce qu’est un midwit, quelqu’un d’assez intelligent pour faire fonctionner la chaîne de production mais pas assez pour s’en occuper quand elle se casse.

Le Davos ne nous a pas poussés progressivement au cours des dix-huit derniers mois. Ils ont brisé le monde. Ce qu’ils espèrent, c’est que le biais de normalité 2 des gens atténue leur réaction à ces changements catastrophiques (d’un point de vue mathématique).

Cela signifie que les gens passent de l’équivalent allemand des Républicains (CDU) aux Démocrates (SPD), mais ne considèrent même pas les Libertariens (AfD). Les Allemands ont eu leur rendez-vous d’un soir avec les Verts en 2020, entre deux élections, mais il est maintenant temps de prendre des décisions sérieuses.

Et l’effet net a été de déplacer le SPD plus à gauche pour envisager maintenant même un gouvernement avec Die Linke, le vestige de l’ancien parti communiste allemand.

Il semble donc que le Davos va obtenir le gouvernement allemand de ses rêves. Mais cela aura-t-il de l’importance ? Parce que si cela se produit, l’Allemagne signera pour la chose même que le peuple allemand NE VEUT PAS explicitement – une inflation massive pour payer les « péchés » de pays comme la France et l’Italie.

L’inflation est finalement le moment de vérité de l’Allemagne. Et la classe industrielle allemande, qui a toujours besoin d’un euro faible pour maintenir ses exportations à un niveau élevé, ne peut accepter en même temps une forte inflation interne qui entraîne une hausse des taux d’intérêt et la destruction de la classe moyenne.

L’Allemagne est à la croisée des chemins sur le plan financier. Elle ne peut pas avancer sans reculer.

À l’inverse, la France, l’Italie et l’Espagne ont toutes besoin de taux d’intérêt bas et d’un euro relativement fort pour rester là où elles sont.

Pour rester solvables, elles ont également besoin d’une Allemagne complaisante qui monétisera toute la dette, la BCE servant d’intermédiaire. N’oubliez pas que la BCE n’a pas la capacité de maintenir ses divers programmes à acronymes (qui se résument tous à des achats de dette) sans le consentement de la Bundesbanke en Allemagne.

Les sondages politiques allemands sont donc en désaccord avec les besoins des puissants politiques allemands. Parce que Die Welt publiant un article qui qualifie l’inflation allemande de plus importante que l’avenir de l’Italie, c’est comme si le New York Times disait que Jerome Powell devrait augmenter les taux d’intérêt de 200 points de base demain.

Alors, que signifie tout cela ?

Cela signifie que nous nous rapprochons rapidement du moment dont Jim Rickards parle depuis plus de dix ans, à savoir l’éclatement de l’Union européenne en un bloc monétaire du Nord dirigé par les Allemands, les Néerlandais et les Danois et le reste de l’UE dirigé par ceux qui ont été financièrement affaiblis par la structure instable de l’euro au cours des trente dernières années – l’Italie, la France et l’Espagne.

L’Italie est l’enjeu. C’est le seul pays que les deux parties veulent voir valider leur vision de l’avenir. Je ne sais pas s’il est possible de trouver le compromis qui permettra de supprimer complètement le système actuel et de le remplacer par un euro numérique direct émis par la BCE qui soit acceptable pour les Allemands.

Les signes sont là en Allemagne que ce n’est possible que s’ils contrôlent les cordons de la bourse. Avec Lagarde à la tête de la BCE, cela n’arrivera pas. Le plan de Mme Merkel était de vendre l’Allemagne au Davos sur ce point, en manipulant l’électorat allemand pour qu’il prenne une décision confuse et désastreuse dans les urnes dans quelques semaines.

Elle a peut-être finalement réussi. C’est ce que nous verrons.

Mais ce ne sera pas un arrangement stable si les partis de la gauche dure – SPD, Verts, Die Linke – ne parviennent pas à obtenir une majorité complète de sièges au Bundestag (Chambre basse allemande). S’ils n’y parviennent pas et que l’AfD et le FDP créent la surprise, alors la CDU/CSU devra participer à des négociations de coalition.

Les chiffres ne fonctionnent pas autrement.

Non pas qu’une CDU/CSU dirigée par Armin Laschet soit une grande affaire, loin s’en faut. Je veux dire, même Die Linke comprend que l’UE est l’ennemi de l’Allemagne.

La vraie menace est celle à laquelle Merkel a été confrontée en 2017, à savoir que s’ils ne parviennent pas à trouver un arrangement pour former un gouvernement, les sondages s’éloigneront encore plus d’eux lors d’un nouveau vote. Là, vous pouvez vous attendre à ce que le FDP et l’AfD fassent des gains réels et durables.

Donc, ne vous y attendez pas du tout. Ce sera la meilleure chance du Davos de prendre le contrôle final de l’Allemagne.

Parce que cet article de Die Welt dit que l’argent derrière la CSU/CDU n’acceptera pas ce que Merkel leur a fait faire. C’est un coup de semonce majeur.

Il dit, sans détour, qu’ils ont atteint leur limite. Je crois fermement que Merkel pensait pouvoir les soudoyer avec Nordstream 2 pour qu’ils la lâchent mais, comme toujours, elle a sous-estimé l’antipathie du peuple allemand envers l’inflation et le totalitarisme rampant, en particulier dans l’ancienne Allemagne de l’Est.

Voici le dernier sondage INSA en Allemagne. 7% manquant. Les indécis sont en hausse.

Encore cinq points pour l’AfD/FDP et les élections allemandes seront jouées. Nous allons bientôt entrer dans la période d’interdiction des sondages là-bas, donc tout le monde peut deviner comment cela va se passer.

C’est aussi serré que ça, sauf tricherie.

Cela dit, il y a de fortes chances que le Davos parvienne à ses fins et que l’on assiste à une répétition de ce qui s’est passé lorsque Helmut Kohl a fait entrer l’Allemagne dans la zone euro par décret, car il savait que les Allemands ne voteraient jamais pour. Cette fois, ils risquent de voter pour leur propre destruction, simplement parce qu’ils ne peuvent pas se libérer de la propagande.

Cette programmation est profonde en Europe. Quand je regarde les sondages sur les préférences de vote au second tour en France, ils disent tous la même chose : « N’importe qui sauf Marine Le Pen. » Même Macron est encore préféré à Le Pen, l’homme contre lequel protester est littéralement la seule industrie florissante de la France d’aujourd’hui.

Mais tout cela étant dit, même si les Allemands votent mal, le gouvernement formé sera si faible qu’il ne survivra pas longtemps. Et nous aurons alors la même situation en Allemagne qu’aux États-Unis, un gouvernement faible sans véritable mandat essayant d’imposer une révolution politique complète à un peuple qui deviendra rapidement la pire espèce d’ingouvernable.

Et nous verrons alors à quel point les Allemands préfèrent écouter les harangues des harpies non élues de Bruxelles plutôt que leurs propres désirs.

Tom Luongo

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

  1. mème représentant les 3 opinions socialement répandues sur un sujet donné en fonction du niveau de QI selon la courbe de Gauss. Le midwit a le QI moyen et a, pour ce libertarien, une opinion consensuelle indifférente aux enjeux réels. Exemple ici 
  2. État de déni face aux conséquences de décisions politiques nouvelles
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