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19 septembre 2021

Vers une nécessaire r-Évolution des institutions

Les failles structurelles du parlementarisme dit représentatif assorti d’une interprétation déficiente du principe de « séparation des pouvoirs », se sont spontanément et « naturellement », prolongées en un système Européen ploutocratique.

L’inexistence démocratique initialement cachée s’est cristallisée par une inexistence démocratique apparente avec l’avènement des institutions européennes sous domination américaine.

La ploutocratie est la conséquence de l’installation en France d’un régime politique fondé sur le parlementarisme représentatif associé à la séparation des pouvoirs (du moins sous son interprétation politique actuelle). Autrement dit, le régime politique actuel de la France – fondé sur la séparation des pouvoirs et le parlementarisme représentatif – a les caractéristiques d’une ploutocratie (régime où ceux qui détiennent les richesses, possèdent le pouvoir) et non d’une démocratie.

Au surplus, sur le long terme, le verrouillage du pouvoir par ceux qui détiennent la richesse n’est pas une organisation politique viable : car ceux qui détiennent les richesses ne créent rien, ils vivent de l’accaparement du travail, de la créativité et de la volonté des groupes productifs de la société. Ce système est basé sur la prédominance de l’Avoir sur l’Être via une relation de prédation systématique sur le vivant.

Le régime ploutocratique s’est développé à la faveur de la mise en avant, en tant que valeur ultime, les « droits » de l’individu au détriment de l’existence des devoirs, seuls à même de générer une « Société » au sens politique du terme et donc, une civilisation. L’exacerbation des droits individuels a permis in-fine d’imposer la loi du plus fort selon les règles financières. Nous touchons actuellement les limites structurelles et anthropologiques du projet ploutocratique.

Critique de la séparation des pouvoirs

La séparation des pouvoirs, mise en place à la révolution Française, n’organise, ni au niveau théorique, ni au niveau pratique, un état souverain au sens politique du terme.

Critique de la théorie de la séparation des pouvoirs : inflation législative et dévoiement de la notion d’État au sens politique du terme

Le pouvoir exécutif n’est là que pour assurer la mise en œuvre pratique des lois générales votées par le parlement. Quant à lui le pouvoir judiciaire relève du pouvoir exécutif.

La structure de notre État est donc organisée de façon pyramidale avec, à son sommet le parlement, censé représenter la volonté générale.

Ce parlement a pour unique mission de faire des lois. Or cette fonction unique de « faire des lois » nous amène structurellement et mécaniquement à une inflation législative, qui est antinomique avec la fonction essentielle de l’État qui est d’assurer la sécurité, notamment juridique, de ses citoyens. Il s’agit d’un dévoiement de la notion même d’état.

Comme il existe une anti-matière, notre état est structurellement un anti-État dont les caractéristiques s’opposent en tous points aux caractéristiques de l’État politique.

Par ailleurs, pour compléter la critique de la théorie de la séparation des pouvoirs, il faut rappeler son omission du pouvoir monétaire, élément pourtant essentiel de la souveraineté politique de l’État.

Sans contrôle de sa monnaie, l’État est dépendant de ses créanciers et n’a donc pas de souveraineté financière. Ses choix politiques étant contraints par les financiers, l’État est réduit à l’impuissance. Historiquement, les différents créanciers de l’état se sont regroupés et organisés en banque centrale contrôlant l’émission et la circulation de la monnaie. La séparation des pouvoirs mis en œuvre par nos institutions ne réalise pas, ici encore, les conditions politiques d’un État politique souverain.

Critique de la pratique de la séparation des pouvoirs

Montesquieu avait pensé la séparation des pouvoirs comme garantissant un équilibre des forces politiques au sein de l’État. Dans sa mise en œuvre pratique, cette séparation des pouvoirs n’existe pas. En effet, le pouvoir exécutif est formé à partir de la majorité sortante des élections législatives et le pouvoir judiciaire est partie intégrante du pouvoir exécutif (le ministre de la justice et le ministre de l’intérieur font parties intégrantes du Gouvernement). En cas de faible majorité, le parti au pouvoir est contraint de passer des alliances et le choix des ministres correspond à des tractations politiciennes opaques, dans lesquelles l’intérêt général est tout à fait absent. À cette exception près, le parti politique majoritaire contrôle, à la fois, les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Les partis politiques majoritaires aux élections concentrent donc tous les pouvoirs et ne sont redevables qu’à ceux qui les ont financés. La séparation des pouvoirs telle que conçue par Montesquieu n’est effectivement pas mise en œuvre dans l’organisation actuelle de l’État.

Derrière l’apparence démocratique de la séparation des pouvoirs, se cache la réalité politique de la disparition de l’État souverain au profit d’intérêts privés qui financent les partis politiques et qui se sont emparés, sans aucun contrepouvoir et de façon anonyme, du pouvoir réel.

Critique du parlementarisme représentatif

Le parlementarisme représentatif ne met pas en œuvre la démocratie car les élus ne sont contrôlés par le peuple ni au niveau de leur sélection ni au niveau de leur travail effectif qui est de « voter des lois ». Par ailleurs il existe un problème de représentativité de l’intégralité des intérêts qui traversent le corps social.

Le problème de la sélection des « élus »

Au niveau de leur sélection, le choix du personnel politique dépend de l’appareil des partis et non du corps électoral. Les critères de sélection sont opaques (propres à la ligne politique conjoncturelle de chaque parti) et la carrière politique du personnel élu dépend de la volonté du parti. De part sa dépendance aux apporteurs de capitaux, le parti politique défendra leurs intérêts avant ceux des électeurs.

Le problème de l’absence de contrôle effectif de la population sur le travail des « élus »

Le seul moyen de contrôler en permanence les élus dans leur travail est le mandat impératif, garantie que l’élu représente l’intérêt de son collège électoral. Or celui-ci en plus d’être interdit par la constitution (article 27), est impossible à mettre en œuvre dans le cadre du régime actuel.

En effet, comment organiser un contrôle populaire sur le travail des élus, qui est de voter des lois sur tous les sujets ? Un tel contrôle est techniquement impossible à mettre en œuvre de façon générale et permanente.

Le problème lié à l’absence effective de représentation politique de tous les intérêts qui traversent le corps social (la Société au sens politique du terme)

Notre société est traversée par une grande diversité d’intérêts particuliers : commerciaux, non commerciaux et spirituels. L’intérêt général est le plus petit dénominateur commun à l’ensemble de ces intérêts particuliers. Pour que l’intérêt général soit correctement défini, il est impératif que l’ensemble des intérêts particuliers qui traversent la société (donc le corps électoral) soient politiquement représentés.

En théorie, les élus sont censés représenter cet intérêt général, or les intérêts particuliers qui traversent le collège électoral de chaque élu ne sont pas intégralement représentés par l’élu. Ainsi l’intégralité des intérêts particuliers traversant le corps électoral ne trouve pas de représentation politique dans le parlementarisme représentatif. Il y a donc un fossé entre la théorie de la représentativité de l’intérêt général et sa réalité.

Le parlementarisme représentatif n’est dans aucune de ses composantes en mesure de représenter correctement l’intégralité des intérêts particuliers traversant la société. Ce type d’organisation ne remplit donc pas les conditions de la démocratie qui est un gouvernement du peuple par le peuple.

Conclusion sur notre régime politique actuel

Le régime politique actuel de la France – fondé sur la séparation des pouvoirs et le parlementarisme représentatif – a les caractéristiques d’une ploutocratie (régime où ceux qui détiennent les richesses, possèdent le pouvoir) et non d’une démocratie.

Au surplus, sur le long terme, le verrouillage du pouvoir par ceux qui détiennent la richesse n’est pas une organisation politique viable : car ceux qui détiennent les richesses ne créent rien, ils vivent de l’accaparement du travail, de la créativité et de la volonté des groupes productifs de la société. Ce système est basé sur la prédominance de l’Avoir sur l’Être via une relation de prédation systématique sur le vivant.

Le régime ploutocratique s’est développé à la faveur de la mise en avant, en tant que valeur ultime, les « droits » de l’individu au détriment de l’existence des devoirs, seuls à même de générer une « Société » au sens politique du terme et donc, une civilisation. L’exacerbation des droits individuels a permis in-fine d’imposer la loi du plus fort selon les règles financières. Nous touchons actuellement les limites structurelles et anthropologiques du projet ploutocratique.

Critique de la suprématie des droits individuels sur l’intérêt commun au groupe

Le projet ploutocratique repose sur le projet philosophique de droits individuels illimités : la liberté individuelle n’est encadrée par aucun intérêt supérieur commun au groupe (dont la protection des plus faibles). En matière de liberté individuelle, l’égalité (fictive) promise à tous, est en pratique, la validation de la suprématie du plus fort.

Le projet ploutocratique repose aussi sur l’accaparement et l’accumulation des avoirs dans un système de prédation intégrale, entraînant mécaniquement et structurellement une impasse civilisationnelle.

Ce processus a entraîné un délitement social, car la loi ne représente plus que les intérêts du groupe dominant des financiers. Ceci a été concrètement validé par la « théorie pure du droit » d’Hans Kelsen selon laquelle la volonté du groupe dominant est, sans limite, l’alpha et l’omega du droit positif. Ainsi, toutes les règles ne relèvent que de la seule volonté humaine, entendue comme étant la volonté du groupe économique dominant, sans aucune limitation par les principes supérieurs du droit issus du « droit naturel ». A été ainsi mise en œuvre juridique la volonté illimitée du groupe dominant composé des financiers ; lesquels ont accaparés, via le contrôle des monnaies, la vie économique en imposant l’existence de grands conglomérats et le monopole de fait, ainsi que le « fait politique » par l’imposition du régime politique que nous subissons.

Les conséquences de la domination absolue des détenteurs de la monnaie

A partir du moment où les groupes productifs au sein de la Société constatent, au niveau personnel et collectif, leur impuissance politique et leur incapacité à être maîtres de leur destin, une spirale mortifère s’enclenche.

L’individu, dépossédé de sa vie sociale, va trouver des palliatifs dans des démarches de réappropriation et de contrôle corporelles et psychiques.

Au niveau collectif, l’organisation de l’enseignement conditionne, dès le plus jeune âge, au développement de « l’esprit de cour et de collaboration ». Ainsi, les principes de prédation (qui sont des anti-valeurs sociales) ont été adoptées par mimétisme par d’autres castes sociales, lesquelles en sont pourtant les victimes. Par le biais de cette éducation au « fonctionnement de cour », l’individu en arrive à être incapable de discerner sa propre servitude volontaire. Chaque individu devient par aveuglement, lâcheté et résignation à l’image de ses maîtres ploutocrates, un prédateur matérialiste et individualiste pour lui-même et pour ses semblables.

Ces phénomènes pervers agissent comme des accélérateurs de désagrégation sociale et politique.

Les armes structurelles de la domination ploutocratique

Le langage est, avec l’identité collective et individuelle, l’élément clef de la représentation des choses et des idées. En conséquence une des premières préoccupations de la ploutocratie a été de contrôler le langage. Tout d’abord, par un cloisonnement du vocabulaire en fonction des métiers (jargons), ensuite par un appauvrissement généralisé du vocabulaire et de la grammaire (disparition des langues mortes, anglicisme, écriture inclusive…), enfin par une anglicisation forcée du langage (langue vernaculaire).

Pour supprimer l’identité collective, la seconde préoccupation de la ploutocratie a été de mettre en œuvre la disparition de l’enseignement de l’histoire, de sorte que l’individu ne puisse se référer à aucune tradition d’organisation politique.

Le troisième et dernier angle d’attaque est l’anéantissement de l’identité individuelle. Il s’agit d’isoler l’individu de ses attaches familiales et de sa lignée. L’éclatement de la cellule familiale est passée par la mise au travail taxable des femmes, par le développement de droits particuliers (droits des femmes, droits des enfants, théorie du genre) qui s’opposent aux devoirs, fondamentalement de nature collective ; d’une façon générale les populations ont assisté, passives, à la décorrélation entre les droits et les devoirs de l’individu.

Aujourd’hui, la ploutocratie au pouvoir veut supprimer l’histoire individuelle de chaque individu en manipulant la filiation (PMA, GPA) et en incitant les individus, sous des prétextes fallacieux, à renoncer à leur identité (fraude au nom légal).

Le but ultime du système ploutocratique est de façonner un individu isolé, fragile, sans volonté ni identité propre, limité à ses instincts primaires et dépendant de ses maîtres, ce qui correspond à la définition parfaite de l’esclave.

La captation du principe monétaire par les banquiers changeurs du Moyen-Âge, aujourd’hui banquiers globalistes, est au cœur de l’inexistence démocratique

L’existence d’une banque centralisée aux mains d’acteurs financiers privés qui régissent la monnaie dite d’État et qui règlementent plus ou moins directement le secteur des banques privées est le cœur nucléaire de la question monétaire. Les banques centrales sont le centre névralgique de l’organisation du système financier actuel.

La naissance de ce qui deviendra « le système des banques centrales » remonte, dans une forme archaïque, unicellulaire, à la création de la Banque d’Angleterre (27 juillet 1694) puis de la Banque de France (18 janvier 1800).

Chronologiquement, la longue marche pour la prise du pouvoir financier, conduit en 1913 à l’apparition du « système Fed » sur le territoire américain. Le système américain que le commun des mortels connaît sous le nom de « Fed » est en réalité une organisation pyramidale et hiérarchique dont la tête est la banque centrale fédérale ; une sorte de système fédéral de banques indépendant du système fédéral étatique mais prospérant, comme un parasite, sur ce dernier qui lui sert d’hôte.

L’année 1930 correspond à une nouvelle substantielle avancée de l’ordre mondial bancaire oligarchique. L’année 1930 a en effet vu, à l’occasion du plan Young, la création du joyau de la couronne du système politique « banques centrales » : la Banque des règlements internationaux (BRI en français, BIS en anglais) dont le siège est situé à Bâle en Suisse et qui joue le rôle de « banque centrale » des banques centrales en fédérant, au moyen de réunions régulières, les différents banquiers centraux de l’occident et des pays affiliés. Cette institution particulière bénéficie de tous les privilèges d’immunités possibles et détient la capacité diplomatique, ce qui en fait un État dans l’État. Il faut signaler au passage que les statuts de la BRI ont servi de modèle à la création du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) apparu en 2012 sur le front européen.

Cette BRI, que peu de gens connaissent, est au cœur du miracle économique nazi de l’entre-deux guerres puisqu’elle a permis le financement de la reconstruction ainsi que la remilitarisation allemande (alors sous domination nazie). Très concrètement, ce sont les prêts octroyés par la BRI qui ont permis à Hitler (qui en a remboursé les intérêts rubis sur l’ongle jusque fin 44) de mettre en œuvre ses préparatifs de guerre.

Cette BRI a eu pour objectif premier, comme cela a été parfaitement décrit par l’historienne Annie Lacroix-Riz, de liquider les réparations de guerre dues à la France par l’Allemagne au moyen d’un tour de passe-passe. L’oligarchie française à la manœuvre lors de la négociation du traité de Versailles a accepté, dès le début des années 20, de se plier aux vues anglo-saxonnes et de renoncer à ses réparations de guerre au profit des intérêts qu’elle tirerait avec d’autres acteurs financiers oligarques (en particulier anglo-saxons) des prêts que la BRI accorderait à l’Allemagne.

Ce système de communauté de banques centrales a eu de récents rebondissements dans l’ordre juridique international par le biais de l’Union Européenne avec la création du SEBC, le fameux système européen de banques centrales, chapeauté par la BCE (banque centrale européenne), indépendant des gouvernements politiques des États et qui obéit aux ordres de la Fed et de la Buba, banque centrale allemande. Dans le système SEBC, la Buba sert d’intermédiaire aux volontés oligarchiques de type financières au même titre que le gouvernement allemand sert, en Union Européenne, de courroie de transmission pour les directives de l’oligarchie lorsque celles-ci nécessitent la mise en œuvre d’un processus législatif. Le rôle fondamental joué par l’Allemagne dans le processus oligarchique s’explique par le poids de l’histoire qui mêle, depuis le XIXème siècle une profonde imbrication des capitaux germano-américains et, depuis et après la seconde guerre mondiale, la domination militaire du territoire allemand par les armées américaines et la récupération des « élites militaires nazies » par le système financiaro-politique américain (CIA, NASA etc.). Ajoutons au passage que le système d’exfiltration des hauts dignitaires nazis a largement dû son succès à la participation active du Vatican.

La suprématie anglo-saxonne, version hégémonie américaine, en matière monétaire s’est consolidée et a été juridiquement cristallisée par les accords de Bretton Woods qui ont accordé à l’oligarchie américaine la suprématie définitive sur les oligarchies occidentales. Bretton Woods a finalisé l’ordre monétaro-financier à l’anglo-saxonne sous le joug duquel nous vivons actuellement en organisant le fonctionnement, la gestion et la direction des institutions financières internationales telles que la Banque mondiale, le FMI et d’autres institutions bancaires « régulatrices ».

La BRI est une des pierres angulaires du dispositif actuel de domination à l’anglo-saxonne : à savoir l’enrichissement des oligarchies par les intérêts financiers et non plus directement, comme ce fut le cas auparavant sur le continent européen, par la mise sous tutelle directe des biens et matières premières.

Concrètement, le paiement des intérêts, qu’il soit fait par des institutions publiques ou par des individus isolés, réalise en réalité un transfert des capitaux des poches publiques (alimentées par les citoyens-con-tribuables) vers les poches des prêteurs d’argent ; c’est précisément notamment – car nous laissons ici délibérément de côté le processus strictement monétaire – ce transfert de capitaux qui autorise, à terme, le rachat et la mainmise des acteurs financiers sur une part de plus en plus importante des biens, matériels et immatériels, matières premières et produits manufacturés de cette terre.

C’est aussi ces transferts massifs de capitaux qui alimentent ce que l’on pourrait appeler « le clientélisme » ou « mafia » politique, systèmes politiques dans lesquels les prétendus dirigeants politiques, « élus du peuple » ou non, sont en réalités les émissaires de l’oligarchie qui finance leurs campagnes politiques ou leur accession à des postes « en vue » et/ou bien rémunérés et leur demandant l’hommage-lige en contrepartie d’un statut social privilégié. L’hommage lige consiste en l’espèce à « voter » ou « faire voter » (ce qui est facilité par la « discipline de parti ») des lois favorables à l’oligarchie.

C’est encore ces vastes transferts de capitaux qui permettent l’accélération de la concentration des capitaux dans tous les domaines de l’économie (médias, agro-alimentaire, pharmaceutique, chimique, transports, extraction minière etc.) au moyen, notamment, des fusions-acquisitions.

Au fond, la méthode financière, d’origine anglo-saxonne, plus discrète que la prise de contrôle directe sur les biens, s’avèrent être bien plus efficace en termes de concentration du capital que toute autre méthode auparavant en vigueur dans les pays d’Europe continentale. Sa discrétion en termes de contrôle permet tous les espoirs aux détenteurs anonymes de capitaux pour aboutir à leur rêve d’accaparement maximum, lequel signifie, pour les populations, une mise en esclavage aussi méthodique que légale et définitive.

Il faut ajouter que cet anonymat n’est rendu possible que par l’existence des sociétés de capitaux et autres trusts qui utilisent le paravent de la personnalité morale (personnalité fictive juridiquement accordée à un groupement) et de l’anonymat pour cacher les véritables détenteurs des capitaux et leur laisser ainsi une grande liberté d’action sans que le public ne s’en émeuve.

L’entreprise sous sa forme actuelle, obligeamment tournée vers la prédation économique, est un acteur essentiel du jeu de pouvoir anglo-saxon, lequel développe sa domination par le contrôle monétaire et par le libre-échange. Ce système global de domination, fortement intégré, est aujourd’hui en phase d’expansion rapide.

Le lien systémique entre banque et gouvernement

Pour revenir sur la mécanique politique systémique, il faut rappeler deux choses. La première est que « la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit » dixit Napoléon, qui connaissait bien son sujet puisqu’il fût le promoteur de la Banque de France. La seconde est que les capitaux en circulation aujourd’hui sont de plus en plus concentrés dans les mêmes mains. Bien que peu d’études sérieuses soient réellement disponibles, on peut quand même en citer une de 2011 en provenance de la Suisse. Une simple observation est au surplus à la portée de n’importe quel citoyen, permettant à chacun de comprendre par soi-même l’ampleur de la concentration des capitaux : il s’agit de la fureur, devenue au-delà d’un effet de mode un des fleurons de l’activité d’avocats d’affaires, des activités de fusion-acquisition (fusac pour les intimes) de ces vingt à trente dernières années.

Il faut aussi se rappeler que la politique étrangère, mais aussi et dans une très large mesure interne, de la France a été durant tout le XXème siècle aux mains de la synarchie, laquelle n’est autre que l’oligarchie française. Annie Lacroix-Riz a parfaitement documenté ce qu’il faut considérer comme un état de fait ; je renvoie les lecteurs sceptiques, ceux qui croient en la pureté et en l’innocence du « vote » populaire sous l’égide de partis politiques, à l’intégralité des ouvrages et conférences d’Annie Lacroix-Riz, en particulier celui traitant du « Choix de la défaite ». A cet égard, il faut préciser de façon incidente que le caractère « national » acquis par la Banque de France en 1945 ne doit pas faire illusion, il n’a pas et en aucune façon changé la structure fondamentale du contrôle économique et politique opéré par l’oligarchie euro-atlantiste de l’après-guerre sur les institutions de la France.

Cette constance dans la direction effective de la politique française, quelques soient par ailleurs les aléas contextuels, est d’ailleurs ce qui explique le départ de De Gaulle, résolument hostile aux partis politiques, du gouvernement après la fin des hostilités de la seconde guerre mondiale : il ne voulait ou ne pouvait pas cautionner le retour aux « affaires » d’une grande partie des collaborateurs vichystes.

Le lien entre tous ces évènements est toujours le même : celui qui contrôle l’État est « celui qui distribue l’argent », à savoir la main oligarchique. C’est en vertu de ce dernier principe immuable que les collaborateurs vichystes de l’Allemagne nazie ont tôt fait de se transformer en collaborateurs de l’empire dominant américain pour pouvoir conserver leur rang social et leurs prérogatives économiques.

C’est ainsi que le projet d’union européenne, né dans les cercles oligarchiques dès le XIXème siècle, a pu prospérer dans un premier temps sous la domination du continent par l’Allemagne nazie et dans un second temps sous la domination du continent par les USA et l’OTAN ; domination militaire d’abord larvée pour la France (par le seul biais des armées secrètes de l’OTAN ) puis ouverte et décomplexée depuis la récente réintégration par celle-ci, sous la houlette de Nicolas Sarkozy, du commandement intégré de l’OTAN.

On le voit, les armes ne sont jamais loin de la politique et de la géopolitique. Mais on le voit aussi, les armes sont actuellement au service d’une géopolitique entièrement dominée par l’argent collectée par l’oligarchie occidentale.

La débauche des moyens de la collecte des capitaux est d’ailleurs impressionnante, elle utilise un très large panel allant du légal à l’illégal, légalité par ailleurs entièrement dévouée à la cause de la concentration du capital.

Parmi les moyens légaux facilitant la concentration du capital, citons par exemple le contrôle – discret autant qu’efficace – des capitaux des entreprises financières par quelques personnes et l’instauration à l’échelle mondiale du système dit « d’optimisation fiscale des entreprises. Il faut aussi, cerise sur le gâteau, mentionner le projet juridique scélérat de « propriété économique ».

Le libre-échange, fait aussi parti de la panoplie juridique favorisant la concentration du capital ; initialement prévu pour être institutionnalisé par les accords de Bretton Woods, l’oligarchie aura dû attendre la création en 1947 du GATT et surtout sa descendance en 1994, pudiquement appelée OMC, pour voir aboutir ses ambitions commerciales prédatrices.

En bonne place des moyens légaux favorisant la concentration du capital il y a aussi le vaste mouvement de dérégulation bancaire (d’origine anglo-saxonne) lequel est intimement lié à l’ouverture du fonctionnement économique et financier à la « théorie des jeux » – dont l’importance dans l’analyse économique s’est considérablement accrue depuis que le prix Nobel d’économie a été attribué en 1994 par la Banque de Suède aux travaux de John Nash – et à la spéculation sans fin « grâce » au développement de la créativité débridée, élevée au rang de vertu ultime : autorisation de la titrisation au moyen de special purpose vehicule, High Frequency Trading, autorisation des opérations des banques pour compte propre.

Tous ces moyens de concentration des capitaux autorisant in fine un contrôle total des places financières et des marchés, tous les marchés y compris ceux s’occupant des obligations d’État, par les principaux acteurs financiers de la place.

S’agissant de collecte des capitaux, il existe également un moyen (non des moindres) officiellement illégal mais faisant en réalité l’objet d’un consensus géopolitique, c’est-à-dire un moyen illégal contre lequel tout le monde fait semblant de lutter sans se donner aucun des moyens de la lutte. Il s’agit du développement d’un réseau de paradis fiscaux fondé sur l’opacité des propriétaires des entreprises et sur une législation fiscale très allégée. La lutte de l’oligarchie anglo-saxonne pour le contrôle des fonds situés dans les paradis fiscaux est passée par une lutte sans merci contre les paradis fiscaux autonomes (limités par des frontières étatiques) fondés sur le secret des comptes bancaires, la Suisse en sait quelque chose. Le tout au profit des paradis fiscaux fondés sur les trusts anonymes et dominés par les établissements bancaires anglo-saxons.

Parmi les moyens illégaux de la concentration du capital : mentionnons pêle-mêle, le trafic de drogue, trafic d’humains en tout genre, de la prostitution au trafic d’organe, trafic d’armes…

On le voit, aucun moyen pour collecter les capitaux, et par voie de conséquence pour favoriser leur concentration, n’échappe à l’oligarchie occidentale prédatrice, laquelle fait vraiment « feu de tout bois », le terme « feu » étant pris au sens propre comme au sens figuré.

L’avenir repose entièrement sur la reprise en main, par les populations, du double phénomène politique et monétaire, les deux éléments étant intrinsèquement et irrémédiablement liés

L’ennemi du bien commun, de l’État et de la civilisation est l’actuel système ploutocratique d’organisation de la société. Dans ce système, les différents intérêts catégoriels ne sont pas politiquement identifiés, tout l’appareil d’État est implicitement mis au service des grands financiers, lesquels se sont ingéniés à endetter l’état et les particuliers, en contrôlent la création et la circulation de la monnaie (via les banques centrales). Ainsi, les principaux détenteurs de capitaux gèrent de facto les « prétendus hommes politiques », via le financement des partis et manipulent les opinions publiques, via le contrôle des médias.

Pour remédier à ces très graves problèmes, nous avons identifié quatre grandes lignes de conduites qui permettront de contrecarrer le courant politique nihiliste actuel ; ces pistes permettront de renouer avec les concepts d’ordre public et de Civilisation.

1°. La mise en œuvre politique d’une auto-gestion du corps social par secteurs d’activités régit par le mandat impératif et le principe de subsidiarité. Ces corps intermédiaires nouveaux réaliseront la représentation politique des différents intérêts catégoriels qui traversent la Société et agiront, les uns sur les autres, comme des contrepouvoirs politiques effectifs. La création d’un gouvernement issu de ces « groupements d’intérêts » permettra de rendre à l’État son sens politique initial.

2°. La réhabilitation du vrai « droit » par la suppression des droits d’exception et le retour au droit commun à tous, de nature civil et pénal, fondé sur les principes du droit naturel, de la justice.

3°. La réappropriation politique par le corps social du concept d’entreprise, permettant la mise en œuvre de la justice sociale et fiscale. L’entreprise sera désormais identifiée par « une personnalité professionnelle » ; la notion de personne morale, totalement artificielle, sera définitivement abandonnée.

4°. La restauration de la monnaie dans sa fonction de facilitation des échanges, c’est-à-dire dans son unique fonction sociale de mesure de valeurs. La monnaie est une institution publique et politique au service du bien commun, en aucun cas une « réserve de valeur », qui en fait juridiquement un bien dans le commerce.

Le renouveau politique par la réorganisation du corps social et du Gouvernement

L’auto-gestion du corps social permettra la représentation politique effective des différentes activités et centres d’intérêts catégoriels qui composent la Société (classifiés entre groupements d’intérêts à but lucratif, groupements d’intérêts à but non lucratif et groupements d’intérêts spirituels), ce qui rendra effective l’existence de contre-pouvoirs institutionnels.

L’auto-gestion passe par l’identification de différents « groupements d’intérêts » organisés autour de trois grandes catégories :

  • La catégorie commerciale, dont l’objectif est la réalisation d’un profit individuel ;
  • La catégorie sociale, dont l’objectif est l’amélioration des conditions de vie de la Société, c’est-à-dire du groupe politique constituant l’État, et enfin ;
  • La catégorie spirituelle dont l’objectif est la règlementation des différentes spiritualités. Les groupements relevant de cette catégorie ne devant, à peine de nullité, pas avoir de velléité temporelle, c’est-à-dire qu’elles ne doivent en aucun cas intervenir de façon directe dans l’ordre déterminé par le pouvoir politique.

Tous les « groupements d’intérêt » inclus dans ces trois grandes catégories sont, à peine de nullité, régis par le droit commun et respectent, dans leur fonctionnement interne, les principes du mandat impératif et la subsidiarité. Ce qui signifie que si un groupement d’intérêt ne respecte pas une de ces conditions, il perdra sa légitimité politique de représentation et ne pourra donc pas être un interlocuteur des pouvoirs publics.

Contrairement à l’ancien régime où les corps intermédiaires n’existaient que dans le tiers-état, toute la société sera organisée autour des différents groupements d’intérêts commerciaux, ces derniers s’étendant aux activités sociales, au sens où elles ont pour objectif de bénéficier à l’amélioration du bien-être de la Société, et spirituelles.

Les corps intermédiaires sont des organismes chargés de représenter dans le dialogue avec les pouvoirs publics, toute ou partie de la population. Ils permettent la représentation politique de tous les intérêts particuliers traversant la société. Ils sont, sous les réserves mentionnées plus haut, autonomes dans leur organisation, leur gestion et leur fonctionnement, y compris financier. Les différents corps intermédiaires agissent entre eux comme des contre-pouvoirs.

La réinitialisation du droit autour du concept de droit commun

Le concept de « droit » doit être intégralement réinitialisé autour du retour du droit commun, de nature civile et pénal. Ce qui suppose la disparition des droits d’exception que sont le droit commercial et le droit social. Tous les litiges survenant au sein de la personnalité professionnelle, en tant que nouvelle définition institutionnelle de l’entreprise, seront réglées par le recours au droit civil ou, le cas échéant, au droit pénal.

Plus largement, le droit administratif doit lui-même être épuré pour ne conserver que les règles indispensables au bon fonctionnement de l’État. Seules les règles spécifiques absolument nécessaires et indispensables à la stabilité de l’État et du Gouvernement doivent perdurer en tant que règles dérogatoires au droit commun.

Tous les individus travaillant au service de l’État, et donc du bien commun, sont responsables civilement et pénalement de leurs faits et gestes, que ces derniers soient accomplis à titre privé ou dans le cadre de leur fonction. L’obéissance hiérarchique a pour limite ultime le droit naturel et ne saurait jamais servir de justification à une dispense de réflexion individuelle ou au respect de l’équité ; la clause de conscience est, quel que soit l’activité d’une personne, une loi naturelle fondamentale à laquelle aucune dérogation n’est possible. Par ailleurs, l’obéissance aux règles du droit positif doit toujours être considérée par rapport à l’objectif commun au groupe. Par exemple, la notion d’ordre public ne peut en aucune façon justifier un déchainement incontrôlé et asymétrique de la violence par les forces au service du public et sous contrôle du Gouvernement. De la même façon, la force publique militaire ne doit jamais être mise au service de la volonté de prédation d’intérêts strictement privés. Dans ces deux derniers cas, il s’agit d’abus de droit fait par les responsables politiques ; ces abus s’apparentent à de la haute trahison de l’intérêt public que le Gouvernement a le devoir de faire respecter. Dans de tels cas, la peine, de nature pénale, doit être d’une sévérité exemplaire car il s’agit de la trahison de l’intérêt étatique par les personnes chargées de l’État.

La réforme de l’entreprise comme personnalité professionnelle

L’entreprise telle que nouvellement définit est une institution juridique, elle a la nature d’une personnalité professionnelle. Les apporteurs de capitaux et les apporteurs de travail ont le même statut juridique au sein de l’entité professionnelle. L’organe de direction est issu, à tour de rôle, soit des apporteurs de travail soit des apporteurs de capitaux. Les règles d’organisation interne de l’entreprise telle que nouvellement conçue sont explicitées et précisées dans le livre de Valérie Bugault intitulé « La nouvelle entreprise », édité aux éditions Sigest en juillet 2018.

La réforme monétaire

La monnaie doit retourner à sa vocation politique première qui est de faciliter les échanges, qui est un service public rendu par l’État. A ce titre, la monnaie n’a qu’une seule et unique fonction : elle est une unité de mesure de la valeur des biens et services échangées.

En aucun cas la monnaie ne saurait être une « réserve de valeur » car cela lui confèrerait une valeur en soi qui relèguerait de facto cette institution au rang de « bien dans le commerce » ; par ailleurs, une monnaie ayant une valeur propre permet son appropriation et son accaparement (situation dramatique que nous connaissons actuellement), ce qui est directement contraire à la notion de service publique inhérent au concept monétaire. La monnaie ne circule pas sur un « marché », les échanges de monnaies doivent être « traités » par les entités étatiques au sein d’un organisme diplomatique chargé de valider la valeur respective des différentes monnaies.

Le détail du traitement juridique de la monnaie est précisément détaillé dans l’ouvrage écrit par Jean Rémy et Valérie Bugault dans « Du nouvel esprit des lois et de la monnaie » paru aux éditions Sigest en juin 2017.


Note de l'auteur
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