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18 septembre 2021

Italie : vaccination obligatoire pour tout le monde… sauf pour les députés !

Adopté le 16 septembre en conseil des ministres, un projet de loi élargit le pass sanitaire à tous les travailleurs du public et du privé en Italie, à partir du 15 octobre. Déjà obligatoire dans les écoles et les établissements sociaux et de santé, il n'exclut donc que les chômeurs et les retraités.

 

Mario Draghi est plus rapide que Joe Biden qui, parallèlement, peine à vacciner les salariés américains. La décision de généraliser le Pass sanitaire (Green Pass en Italie) prendra fin au 31 décembre, date de fin de l’état d’urgence sanitaire. A moins qu’il ne soit reconduit. Suspense… Le décret est le fruit de discussions entre gouvernement, partis politiques, syndicats et patronat. Finalement, tous les représentants de la population se sont mis d’accord… contre elle.

Amendes et tests payants, si vous n’avez pas encore compris

L’absence de pass sanitaire sera sanctionnée par une amende de 400 à 1 000 euros, et plus en cas de contrefaçon. Au bout de cinq jours d’absence due au manque de pass, « la relation de travail sera suspendue de même que le salaire ».
Les syndicats, toujours à la pointe des revendications, exigent que ce soit l’Etat qui paie les tests, alors que le gouvernement craint que cela diminue le caractère incitatif du pass pour se faire vacciner. L’Italie a pris exemple sur la Grèce où, depuis le 13 septembre, les salariés non vaccinés des secteurs public et privé doivent se faire tester à leurs frais une ou deux fois par semaine. 

Contrôle partout

Le contrôle sera effectué par les entreprises.
Pour le personnel de santé, qui a déjà obligation d’être vacciné, un médecin devra signaler à l’employeur si le travailleur est apte ou non au poste de travail.
Pour le personnel scolaire, en revanche, la loi n’exige pas la vaccination, mais la présentation soit de l’attestation de vaccination, soit des résultats d’un prélèvement tous les deux jours.

Qui est soumis à l’obligation du Green Pass ?

Sont concernés par le décret : les administrations publiques, les magistrats ordinaires et honoraires, administratifs, comptables et militaires, les avocats et les procureurs de la République, les membres des commissions fiscales, les forces de l’ordre, les maires, les conseillers régionaux, mais — comme en France — pas les députés…
Le gouvernement demande pourtant que le « Green Pass » soit rendu obligatoire à tous les membres du Parlement, employés de la Chambre, organes constitutionnels, y compris Quirinal [Élysée italien], et Cour constitutionnelle, bureaux élus de la Chambre des députés et du Sénat. « Refuser le droit de vote à un seul député No Vax serait inconstitutionnel », a averti l’ancien ministre Maurizio Lupi. Il en va de la démocratie ! ajouterons-nous fermement dans son sens. 

Stratégie marketing, bref, entourloupe 

Le choix de laisser passer un mois avant l’entrée en vigueur du décret a été fait dans l’espoir que se répète le miracle de juillet, lorsque l’annonce du premier Green Pass avait suffi à provoquer des kilomètres de files d’attente dans les centres de vaccination. Entre-temps le chantage aux vacances a été remplacé par le chantage à l’emploi.
Au « Verde » italien a été substitué le « Green » anglais. Être dans le vert en italien, c’est comme être dans le rouge en France. Le terme anglais (green) est moins anxiogène. De la même façon, en France, au mot passeport a été préféré pass. L’un évoque les freins à la circulation, l’autre est censé ouvrir les portes. C’est malin tout ça, hein ?

Si les ados ne veulent rien comprendre…

Avec la rentrée scolaire, le gouvernement envisage la vaccination obligatoire non seulement pour les enseignants, mais aussi pour les élèves de plus de 12 ans. « Le gouvernement utilisera tous les moyens nécessaires », a déclaré le ministre de l’éducation Patrizio Bianchi. Actuellement, plus de 1,7 million d’adolescents, soit 38 % d’entre eux, n’ont pas reçu leur première dose. Le gouvernement espère qu’ils décideront eux-mêmes de se vacciner, sinon il faudra les y obliger.
Le décret a été approuvé à l’unanimité du Conseil des ministres en la prudente absence du Premier ministre Mario Draghi. Pourquoi ? Pour faire croire aux diverses composantes de son gouvernement qu’elles décident librement. Illusion, certes. Un peu comme les multiplex qui tous jouent des films américains à peu de chose près identiques. Au programme de la semaine, nous avons : le Mouvement 5 étoiles, Forza Italia, Italia Viva, le Parti Démocrate, Libres et Égaux et la Ligue.
Petite bio du Premier ministre (c’est lui qui gouverne, pas le président Mattarella) : ex-Goldman Sachs — la banque qui a maquillé les comptes de la Grèce pour qu’elle puisse se faire dévorer par l’Union européenne. L’opération a été effectuée avec l’aide du gouverneur de la Banque de Grèce, Lucas Papademos, membre du club Bilderberg, tout comme Mario Draghi. Ce même club a donc placé Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne, afin de se débarrasser de Berlusconi qui tardait à mettre en route des réformes libérales (assouplissement de la législation sur les licenciements, privatisations, baisse des salaires des fonctionnaires).

Le coronavirus est opportunément venu à l’aide de ces projets libéraux. Encore un glissement de sens car « libéral » qualifiant un système, un gouvernement,  ne veut pas dire « libre, liberté ». En revanche le nom du Premier ministre, « Draghi », se traduit en français par « monstres ». Tout est clair ! Evviva Il Duce !

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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