La colère des salariés d'EDF a fait baisser la production d'électricité. Un mouvement de grève contre le projet de réorganisation du groupe, dit « Hercule », qui pourrait aboutir à le diviser en trois entités , s'est traduit jeudi par une baisse marquée de la production d'électricité d'origine nucléaire en France, selon les données compilées par le gestionnaire des lignes à haute tension RTE.
A 13 h 45, la production nucléaire s'établissait à 42.557 mégawatts (MW) contre 46.954 MW à la même heure mercredi, la baisse représentant l'équivalent de quatre réacteurs environ. Toujours selon les chiffres fournis par RTE, qui ne détaillent pas toutefois l'impact de la grève, la production hydroélectrique était en hausse à la même heure (+8,6 % à 8.441 MW), de même que celle des centrales au charbon (à 1.421 MW contre 32 MW). La France restait dans le même temps exportatrice d'électricité, mais nettement moins que la veille (1.886 MW contre 4.727 MW).
Le taux de grévistes s'établissait à 23 % à la mi-journée sur l'effectif total d'EDF SA, selon les chiffres communiqués par le groupe. C'est un peu moins que les mouvements de grève de l'automne dernier , contre la réforme des retraites, qui avaient été suivis par près d'un tiers des salariés d'EDF. Dans le même temps, la CGT évoquait plutôt quelque 40 % de grévistes - et même de 70 % dans la production - avec « plus de 9.700 MW de baisse cumulée » depuis mercredi soir.
L'équilibre est généralement plus compliqué à assurer sur les réseaux en période hivernale, en raison de pics de consommation liés au chauffage électrique. Les salariés ont néanmoins le devoir légal d'assurer une production d'électricité suffisante lorsque c'est nécessaire pour équilibrer offre et besoins en électricité sur le réseau, rappelle un porte-parole d'EDF.
Colère des syndicats
Les fédérations Mines-Energies CGT, CFE-CGC Energies, FCE-CFDT et FO Energie et Mines ont toutes appelé les salariés à la grève pour réaffirmer leur opposition au projet de réorganisation d'EDF, Hercule, qui prévoit notamment une séparation entre ses activités nucléaires et renouvelables. Les syndicats, qui appellent à défendre le service public de l'énergie, protestent également contre le projet d'Engie de créer une nouvelle entité regroupant une partie de ses activités de services en vue de les céder.
« Le fait que tout se trame dans le dos des travailleurs et des citoyens accentue la colère des grévistes », a estimé la CGT jeudi, alors que le gouvernement français est en train de finaliser ses négociations avec la Commission européenne sur la réforme du nucléaire français et le projet Hercule.
« Les travailleurs de l'énergie bien que confinés en travail à distance ou en travail présentiel sur site ne sont pas résignés à laisser les dirigeants des entreprises, aidés par le gouvernement, détruire un système énergétique peu émetteur de CO2 ! », a ajouté le syndicat, selon lequel le taux de grévistes était semblable jeudi à celui du 17 octobre 2019, lors d'une précédente mobilisation contre le plan Hercule.
Avec Reuters
Vu ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.