09 octobre 2020

5 815 000 demandeurs d’emploi en France


Les effets du confinement ont atténué l’envol des chiffres du chômage au premier semestre malgré une dégradation réelle du marché du travail. Les statistiques devraient rattraper la réalité d’ici la fin de l’année.

La belle embellie des chiffres de l’emploi observée au premier semestre par rapport à l’année précédente devrait nettement s’essouffler dans la seconde moitié de l’année. Après avoir reculé fin juin à 7,1%, selon les critères du Bureau international du travail (BIT), le chômage devrait atteindre 9% de la population active au troisième trimestre selon les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et atteindrait 9,7% en fin d’année, soit 1,6 point de plus qu’un an plus tôt.

Toutefois, cette hausse brutale s’explique en partie par le trompe l’œil des chiffres du 1er semestre, largement causé par les particularités de la situation inédite qu’a créée la période de confinement. En effet, un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches, conduisant, malgré la baisse de l’emploi, à une baisse du nombre de chômeurs au sens du bureau international du travail (BIT) et à une hausse de ce que la statistiques de l’emploi appelle le «halo» autour du chômage (personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais ne sont pas en recherche active et/ou ne sont pas disponibles).

Au deuxième trimestre, 6,0 % des individus âgés de 15 à 64 ans se trouvaient dans le halo, soit 1,9 points de plus qu’au trimestre précédent. Dans le même temps, le taux de chômage reculait de 0,7 point, à 7,1 % de la population active.

C’est en grande partie la baisse de ce halo autour du chômage à l’issue du confinement qui explique la hausse très brutale de l'indicateur de chômage au sens du BIT et qui marque un retour à la réalité de l’emploi.

Les derniers chiffres de Pôle Emploi publiés en juillet montraient déjà la gravité de la situation à la fin du 1er semestre : 5 815 000 demandeurs d’emploi dans les trois catégories dont 4 149 300 sans emploi (catégorie A) et 1 665 700 exerçant une activité réduite (catégories B et C). 


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