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10 mai 2020

LES RIGOLOS ET LES PAS-DRÔLES

 
Cela m’étonne souvent depuis que je m’active comme anthropologue de la santé de constater à quel point nous passons facilement pour des originaux, parfois des farfelus, et même (ce qui rassure le Suisse, qui aime avoir une case où ranger chaque personne) pour des provocateurs.

Alors que nous sommes aussi rigoureux et peu commodes qu’il est possible de l’être quand on en vient aux sujets sérieux, et à ce que nous étudions.

D’aucuns ont trouvé un peu cavalier la critique que j’ai faite du document « hydroxychloroquine » des HUG. Ce dont ils ne se doutent pas est que j’ai été en vérité plutôt indulgent : même dans la dernière version toute léchée de cet « avis », il subsiste au bas mot dix-sept erreurs, affirmations tendancieuses et incohérences au long des huit pages du document.

Le fait donc est que nous autres anthropologues sommes sérieux comme des huissiers de justice quand il s’agit de science (comme face à cette pseudoscience qui abonde dans le domaine et que les revues médicales elles-mêmes dénoncent comme une dangereuse imposture.) Et nous sommes pourtant souvent perçus comme des gens aux conclusions légères par des gens qui pensent en général de manière plus courte que nous.

par Jean-Dominique Michel, MSc anthropologie médicale, expert en santé publique, Genève

Cela est sans doute dû à la liberté de pensée inhérente à notre discipline, mais aussi à notre très saine (mauvaise) habitude d’aller regarder derrière les jolis décors et les paravents que les autorités (quelles qu’elles soient) aiment à brandir à tour de bras pour faire diversion.

Tout ce que j’ai décrit au long des dernières semaines au sujet de la déliquescence et même des perversions de la méthode scientifique au sein de l’univers médical est aussi rigoureusement étayé et documenté qu’il est possible. Je n’en ai pas grand mérite : ce sont d’autres que moi, beaucoup plus intelligents et compétents, qui l’ont vu, analysé et dit.

Avec toujours la même observation quand j’en parle avec des interlocuteurs qui soit ne sont pas au courant, soit ne veulent pas l’entendre. Je cite évidemment mes sources (Harvard, Stanford, Oxford, The Lancet, BMJ, NEJM, il est quand même difficile de trouver plus solide) pour m’entendre répondre que j’ai droit comme tout un chacun à la liberté d’opinion, mais que mes « opinions personnelles » ( ?!?) sont bien bizarres et à l’évidence provocatrices, ce qui me conduit tout droit dans leur esprit dans la catégorie des mauvais esprits, des drôles de zèbre, voire des rigolos.

Les autres (les autorités politiques et médicales principalement) se contentent de faire comme si cela n’existait pas, mécanisme de protection de base s’il en est de notre psychisme quand nous sommes confrontés à quelque chose de trop inconfortable. Soit parce qu’on cherche à le cacher, soit plus simplement parce que ces idées s’éloignent trop de nos convictions (même erronées).

Petrificus totalus ?!

J’avais ainsi posé dans un article, certes un peu taquin (il faut ma foi garder un brin de fantaisie), la devinette : « quel est le sujet qui, quand on l’aborde, rend nos dirigeants instantanément sourds, muets et aveugles ? » Ma connaissance de l’univers d’Harry Potter se limite au plaisir qu’ont eu mes enfants à lire cette saga et en ce qui me concerne de découvrir le beau et touchant destin de son auteure. Je me souviens quand même d’un sortilège : le « petrificus totalus » permettant comme son nom l’indique de paralyser sur place n’importe quelle personne à son gré. Je me demande parfois si les compréhensions que je partage n’auraient pas la même vertu magique quoique malheureuse. Ou peut-être encore s’agit-il d’un effet morbide du Covid touchant nos seuls responsables politiques et sanitaires et ceux qui les croient ? Quoi qu’il en soit, il convient une fois encore de reprendre certaines choses.

Je partage avec vous le mail que je viens de recevoir d’un professeur de physique travaillant au sein d’un prestigieux département de recherche universitaire du Royaume-Uni :

Cher Jean-Dominique Michel,

Je tenais à vous écrire pour vous faire part de mon soutien le plus total pour vos opinions et votre approche intègre et honnête de la pratique scientifique et de son utilisation en moments de crises comme celle que nous vivons actuellement. Cette crise m'aura au moins permis de découvrir votre blog. Tout n'est donc pas perdu.

Je ne suis malheureusement pas un professeur en médecine ou un biostatisticien mais juste un physicien théoricien qui travaille au Royaume-Uni, aussi mon message n'a que peu de poids mais je souhaitais vous le partager tout de même.

Je suis pour ma part très inquiet du revirement idéologiquement dogmatique que vous rapportez et commentez sur votre blog, et dont j'ai également fait l'expérience à mes dépens récemment, de certains médecins et praticiens de la bio statistique qui ne semblent pas considérer comme valable (voire même parlent de fraude et falsification de données) toute information qui ne respecterait pas les codes de production et de présentation qu'ils ont si bien appris. J'en ai lu certains qui promouvaient la notion de "purge" de la communauté scientifique de gens comme moi-même ou les personnels de l'IHU qui ne seraient selon eux que du mauvais grain que cette crise a permis de mettre en lumière.

J'ose tout de même espérer que la sagesse saura l'emporter sur ces réactions radicales une fois que la crise sera passée. Peut-être que votre blog contribuera positivement à un retour au calme et à des discussions sereines entre communautés différentes.

Encore une fois. Bon courage à vous et merci.

Bien à vous,

Ce témoignage aidera peut-être à faire apprécier l’étendue et la gravité du problème que je soulève, un peu seul il est vrai dans cet effort.

Le ban et l’arrrière-ban

Franchement : j’aurai sonné le ban et l’arrière ban !

J’aurai alerté le Conseiller fédéral Berset et ses services.

Alerté également le Conseil d’État genevois avec insistance, le tout en pure perte.

J’aurai écrit à M. Poggia, ministre de la santé, qui fut pourtant avocat spécialisé dans le droit de la santé et même, pendant plus de quinze ans, président de l’association suisse des patients. Las, il explique en boucle depuis un mois et demi comment se laver les mains, pédagogie assurément utile mais insuffisante à faire une politique de santé. Et pour dire les choses comme elles sont, cet homme intègre et intelligent est hélas très mal conseillé par des experts médiocres, à qui il semble accorder une confiance aveugle.

Je lui ai rappelé, ainsi qu’au président du Conseil d’État Antonio Hodgers, un autre homme de qualité pourtant, comment Guy-Olivier Segond, en d’autres circonstances, refusait rigoureusement de confier les rênes aux autorités médicales, qu'il n’hésitait d'ailleurs pas à rappeler à l’ordre quand l'éthique ou le bien public le commandait.

Je leur ai fait part de mon inquiétude en attirant leur attention sur le fait que confier les décisions sanitaires au corps médical serti au cœur d’un « système générique de corruption » (selon le constat des centres d’éthique scientifique d’Oxford et de Harvard comme des meilleures revues médicales elles-mêmes) aurait pour équivalent de confier la politique énergétique de la Suisse aux compagnies pétrolières. Ou encore l’alimentation des écoles à Coca-Cola et Nestlé.

J’ai interpelé le Dr Michel Matter, conseiller national, président de l’AMG et vice-président de la FMH.

J’ai interpelé l’hôpital, son directeur général et son illisible directeur médical Arnaud Perrier, toujours en pure perte.

Avec pourtant des arguments dont l’évidence a pris d’autant plus de poids que mes analyses (même les plus précoces) se voyaient confirmées les unes après les autres par les recherches publiées par les meilleurs spécialistes et centres de compétences médicaux et universitaires. Montrant qu’aux antipodes de la propagande actuelle, nous n’avions pas pris les bonnes mesures sanitaires tout en causant des dégâts psychologiques, économiques et sociaux incommensurables, sans aucune utilité réelle face à cette épidémie.

Pendant ce temps, ces cercles répétaient en boucle les mêmes messages absurdes, proclamant par exemple (avec une autosatisfaction à peine contenue) les bienfaits du confinement, alors que les pays qui s’en sont le mieux sortis face à l’épidémie se sont soigneusement abstenus de s’engager sur cette voie (à l’inverse des pays les plus touchés, comme le nôtre -prenez la peine de vérifier si vous en doutez !)

Aïe !

Qu’il soit difficile d’admettre qu’on s’est trompé et qu’on a accordé sa confiance à des experts incompétents qui nous ont induits en erreur est humainement compréhensible. Nous sommes le plus souvent tellement identifiés à nos convictions que les voir démenties par la réalité est aussi déplaisant et même douloureux que de se faire insulter. Je ne plaisante pas, ni ne fais le rigolo en disant cela : la recherche en neurosciences le montre. C’est pourquoi il est si difficile en général de corriger le tir en cas d’erreur : on préfère continuer à canarder à tout va dans la mauvaise direction, fut-elle absurde, que de réfléchir à changer la mire. Ce qui nous rappelle un peu l’intelligence militaire. Et encore : dans la réalité du combat, les militaires sont bien plus cognitivement flexibles que nos autorités politiques ne le sont ici.

Alors que les dégâts sociaux, économiques, mais encore sociétaux qui s'accumulent, inutiles, sont absolument vertigineux.

Rappelons-le : les travaux de l’équipe du Pr John Ioanndis de l’université de Stanford (sans doute définitifs, avec les quelques réserves d’usage lorsqu’on fait de la vraie science) ont confirmé ce que j’avais évalué et communiqué dès le 12 mars. A savoir que les chiffres avancés depuis le début de l’épidémie par l’OMS et les gouvernements étaient absolument faux -et de beaucoup ! Et que l’épidémie de Sars-CoV-2 présente en réalité les mêmes valeurs en termes de contagion et de mortalité que les épidémies de grippe (influenza) que nous vivons chaque année.

Le Covid n’est certes pas une gripette, ce n’est pas non plus une grippe, mais son ampleur et sa gravité sont ni plus ni moins celles de la très banale et saisonnière grippe ! Et si l’on se penche sur le détail de la morbidité et de la létalité, on voit même que le Covid n’est pas plus dangereux ou problématique qu’une gripette pour 99% de la population, alors qu’il est aussi dangereux que la vraie grippe pour les personnes dont l’état de santé est déjà fragilisé.

Je l’ai dit depuis le 12 mars et je le répète d’autant plus volontiers que la meilleure science l’a depuis confirmé :

"Planter l’économie, précariser des centaines de milliers de personnes et mettre les gens en danger avec les mauvaises réponses sanitaires à un virus sans gravité épidémique particulière devra être repris sans complaisance".

Le confinement d’abord constitue une violence physique, psychologique et civique extrême. On peut certes l’exiger ponctuellement pour justes motifs et comme on l’a vu, la population a réagi chez nous avec beaucoup de bonne volonté et de responsabilité. Il faut toutefois vraiment être coupé de soi-même comme le sont la plupart des dirigeants aujourd’hui (c’est aussi systémique) pour si peu et mal mesurer la violence qui est ainsi faite à la population, d’autant plus que les justifications qu’on avance s’avèrent fausses. On traumatise ainsi à large échelle et à feu doux, en pure perte, la population entière.

Pendant ce temps-là, nous glissons, dans un silence assourdissant, dans l’indifférence générale et dans le mutisme pleutre des médias dans des dérives qui sont caractéristiques d’une dictature, certainement pas d’un état démocratique. Vous en doutez ? Lisez l’analyse sans concession faite par quelques-uns des derniers journalistes indépendants de ce pays sur le mode de communication du Conseil fédéral, établi désormais dans le registre de la propagande d’état.

« Un exécutif dont les conférences de presse sont accessibles uniquement en streaming et lors desquelles les seules questions que les journalistes ont le droit de poser sont celles qu’ils ont envoyées au moins une heure à l’avance par e-mail. Des points de presse du gouvernement auxquels seule une poignée de correspondants est autorisée à se rendre en personne. Des journalistes qui doivent obtenir une permission de la police pour interviewer des médecins et sont escortés par un agent durant leur travail. Ces instantanés ne sont tirés ni d’une science-fiction dystopique, ni d’un rapport dénonçant les conditions imposées aux journalistes par un autocrate : ils décrivent la nouvelle normalité des médias suisses à l’époque du coronavirus. »

Dans le même temps, les médecins se voient violés dans leur droit fondamental et inaliénable de traiter librement leurs patients, pourtant garantis par des lois et règlements en santé, comme ici à Genève. Rappelons-nous par exemple, au temps où nous vivions en démocratie :

Règlement sur les professions de la santé (RPS) du Canton de Genève K 3 02.01
du 30 mai 2018, Chapitre I Médecins

Art. 19 Droits
Sous réserve des dispositions de la loi et de ses règlements, seuls les médecins inscrits dans le registre ont le droit :
a) de traiter toutes les affections humaines;
b) d’utiliser toutes les ressources diagnostiques et thérapeutiques;
c) de prescrire tous médicaments;
d) d’exécuter toute opération chirurgicale;
e) de pratiquer l’obstétrique;
f) de pratiquer la médecine préventive.


Il faut hélas le dire : c’était avant...

Se défendre contre l’état ?!

Les avocats nous renseignent sur la possibilité que nous aurions de saisir des tribunaux pour faire respecter nos droits fondamentaux, en tant que citoyens ainsi que comme patients.

En viendrons-nous à devoir saisir par exemple un juge pour obtenir le droit d’être soignés par des le traitement hydroxychloroquine + azithromycine que beaucoup d’entre nous aimerions recevoir en cas d’infection par le Covid -et que bien de ceux qui l’interdisent sont les premiers à prendre en cas de besoin, usant de leurs passe-droits habituels ?!

Dans quel monde vivons-nous pour devoir passer par des voies clandestines ou encore être obligés de saisir un tribunal pour obtenir un simple traitement, sans danger quand il est bien employé, pouvant le cas échéant peut-être nous sauver la vie ?!?

Et quels dirigeants en perte de tous repères peuvent-ils bien imposer des mesures aussi imbéciles et attentatoires aux libertés fondamentales des médecins et des patients ainsi qu’à la santé de la population ?!

Lisez ainsi l’avis de droit d'une avocate française, Me Isabelle Colombani, quant aux voies disponibles pour contourner une aussi scandaleuse obstruction :

COVID 19 ET CHLOROQUINE : LE PATIENT INFECTE PEUT – IL CHOISIR SON TRAITEMENT ?


Le refus d’administrer de la chloroquine à un malade du COVID 19 constitue-t-il une atteinte grave et manifestement illégale au droit à la vie ?

Face à la polémique croissante autour de l’utilisation de la chloroquine pour traiter le COVID 19, la question du choix du patient face à la stratégie thérapeutique est cruciale.

Pouvez-vous exiger un traitement plutôt qu’un autre ?

OUI, depuis la Loi Kouchner du 4 Mars 2002 le patient est désormais apte à assumer le rôle de décideur final des soins qui le concernent.
L’article L1111-4 du Code de la santé publique dispose que :
« toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte- tenu des informations et préconisations qu’il lui fournit les décisions concernant sa santé » et « le médecin a l’obligation de respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité. »

L’hôpital peut-il vous opposer que la chloroquine n’est pas un traitement validé pour soigner la maladie provoquée par le Virus sars-Cov-2 ?

OUI, au regard de l’impératif de qualité et de sécurité des soins. Le médecin doit soigner de façon consciencieuse, attentive, dévouée et conforme aux données de la science. La loi impose donc au corps médical le respect du principe de proportionnalité qui renvoie au rapport BENEFICE/ RISQUE inhérent à tout acte médical. Le médecin va devoir apprécier la nécessité du traitement par rapport aux risques que le malade est susceptible d’encourir.

En cas de refus du corps médical de vous administrer la chloroquine, existe-t-il une procédure ?

OUI, lorsque le patient n’est pas d’accord avec la prise en charge thérapeutique (ou l’absence de prise en charge) par l’hôpital, il peut ou sa famille saisir le Juge des référés- liberté du tribunal administratif pour que ce dernier ordonne la mise en place du traitement souhaité. Cette réponse du Juge dépendra du profil clinique du patient. Elle sera rendue sous 48 heures.

Un médecin de ville peut- il prescrire de l’hydroxychloroquine et de l’azythromycine ?

OUI, le médecin libéral reste libre de prescrire le traitement qu’il jugera adapté au traitement du Covid 19 à la seule condition de respecter les données acquises de la science et de le juger indispensable pour améliorer ou stabiliser l’état clinique du patient. La difficulté sera de trouver une pharmacie acceptant de délivrer ce traitement !

Existe-t- il un recours face au refus d’administrer ce traitement ?

OUI, un hôpital qui refuserait d’administrer à un patient de la médication à base de chloroquine déjà testée avec succès sur des dizaines de patients, sans lui offrir de traitement curatif alternatif, alors même que ce patient ne présenterait pas de prédispositions négatives à ce protocole thérapeutique et risquerait des complications graves ou même un décès, pourrait se voir enjoindre par le juge des référés l’obligation de délivrer ce traitement.

En cas de refus de délivrance et de décès ou de complications graves, un droit à indemnisation peut-il être envisagé ?

OUI, si l’administration de ce traitement a un bénéfice estimé supérieur à un décès sans l’administration d’aucun autre traitement, l’hôpital viole le droit fondamental à la vie et commet une mise en danger du patient.
Sa responsabilité pourra être engagée.

En toutes hypothèses, le rôle de la Justice n’est pas de modifier la Loi mais de veiller à son application et en l’espèce les dispositions de l’article L1111- 4 du Code de la santé publique vous autorisant à demander à bénéficier du traitement de votre choix parmi ceux possibles.

Que sont les médecins devenus ?

En France toujours des médecins (quelques-uns au moins) se dressent courageusement contre ces dérives odieuses et osent s'exprimer, comme le Pr Christian Perronne :

"La France est en train de dérailler. En Allemagne les médecins sont libres. Ici tout est fliqué. C'est infernal, j'ai l'impression de vivre sous une dictature. Tous ces médecins administratifs qui n'ont pas vu un malade depuis 20 ans et qui nous font la leçon..."


A quoi j’ajoute les questions suivantes : « avons-nous vraiment besoin de suivre ces mœurs contraires à notre état d'esprit et à nos traditions ? Et qui décide à vrai dire de ce choix ?! » Des fonctionnaires imbus de leur petite parcelle de pouvoir, en l’occurrence délétère ?!

Me Hugues Rondeau se lance quant à lui dans le même temps à l’assaut du Conseil d’État (qui, en France, contient d’ailleurs en son sein une belle brochette de repris de justice, certains ayant été reconnus responsables de scandales sanitaires passés !) en rappelant :

"En quoi ce décret (du gouvernement) est-il illégal ?

La loi prime les décrets. Les décrets des 23, 25 et 26 mars, pris en application de la loi d’urgence sanitaire du 23 mars 2020, ne peuvent contrarier le principe constitutionnel de santé publique, ni le principe général de droit de liberté de choix du médecin par le patient et liberté de prescription du médecin. Le pouvoir réglementaire (Premier ministre et ministre de la Santé) n’a pas compétence pour attenter au pouvoir de prescription des médecins, qui relève de la compétence législative."


Pendant le même temps, le philosophe André Comte-Sponville (ses collègues sont sur ce coup-là et pour une fois aussi taiseux que nos éthiciens) intervient pour mettre en garde face à cette dérive donnant les pleins pouvoirs aux autorités sanitaires et à de petits fonctionnaires médicaux :

« En tout cas c’est un danger, qui nous menace. C’est ce que j’appelle le pan-médicalisme : faire de la santé (et non plus de la justice, de l’amour ou de la liberté) la valeur suprême, ce qui revient à confier à la médecine, non seulement notre santé, ce qui est normal, mais la conduite de nos vies et de nos sociétés. Terrible erreur ! La médecine est une grande chose, mais qui ne saurait tenir lieu de politique, de morale, ni de spiritualité. Voyez nos journaux télévisés : on ne voit plus que des médecins. Remercions-les pour le formidable travail qu’ils font, et pour les risques qu’ils prennent. Mais enfin, les experts sont là pour éclairer le peuple et ses élus, pas pour gouverner. »

L’un des rares acteurs politiques à oser s’exprimer sur le sujet (avec l’infiniment regretté Rolin Wavre), le député et docteur en sciences François Lefort, commente avec un sens rare de la synthèse les succès de la politique sanitaire allemande, bien meilleurs que ceux que nous avons enregistrés en Suisse et particulièrement à Genève :

"Ils avaient les mêmes informations. Leurs scientifiques les ont analysées avec justesse. Les politiques ont écouté ces scientifiques."

Nous avons quant à nous urgemment besoin d'une campagne de transparence sanitaire et civique. En lieu et place, tout le monde se terre et tout le monde se tait.

Où sont en effet les médecins, pour défendre leurs propres droits et surtout l’intérêt de leurs patients ?

Où sont les avocats, pour dénoncer publiquement et saisir la justice face aux graves dérives en cours et leurs fallacieuses justifications ?

Où sont les éthiciens, pour parler d’autre chose que du temps qu’il fait et, peut-être, poser quelques questions sur leurs éventuels conflits d’intérêts aux responsables de la direction médicale et du « Groupe Covid » des HUG ?

Où sont les députés pour remplir leur rôle de représentants du peuple et garants de l’intérêt public comme du bon fonctionnement des institutions et des autorités exécutives ?!

Ne cherchez pas, nos cantons ont replongé dans la grande léthargie amorphe qui les a si longtemps caractérisés. Et la soumission aveugle à des autorités qui montrent en cette occasion toutes leurs limites.

Alors oui, je veux bien passer pour un rigolo, malgré les éléments aussi robustes que possible dont j’étaye mes billets. Et même si, croyez-moi, les tristes conséquences des mauvais choix qu’on nous impose et nous inflige ne me font vraiment pas rire.

C’est dommage, comme Johann Schneider-Amman, j’adore pourtant ça. Et oui, rire est bon pour la santé.

Mais s’indigner et même s’opposer parfois aussi… Surtout quand c'est la dernière possibilité qu'il nous reste face à des ferments qui sont -il est inquiétant que si peu s'en inquiètent- ceux d'une dictature et non plus d'une démocratie.

Jean-Dominique Michel

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