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02 décembre 2019

L’Ukraine, refuge européen pour djihadistes


Après l’arrestation en Ukraine d’un chef djihadiste qui y vivait depuis plusieurs années, la presse occidentale semble soudainement découvrir que le pays est devenu un refuge pour les terroristes islamistes fuyant la Syrie et l’Irak. Des faits que la Russie et les Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL) dénoncent depuis des années, et que les soutiens occidentaux de l’Ukraine n’ont eu de cesse de dénoncer comme étant de la « propagande russe ». Retour sur cette nouvelle débâcle médiatique.

Le 21 novembre 2019, le journal « The Independent » a publié un article intitulé « Comment l’Ukraine est devenue le foyer improbable des dirigeants de Daech qui fuient le califat ». L’élément déclencheur de cet article, fut l’arrestation le 15 novembre en Ukraine d’Al Bara Chichani, un chef djihadiste ayant fui la Syrie après avoir fait croire qu’il était mort lors d’un bombardement aérien.

Suite à cela le journal a publié un article complet sur le fait que l’Ukraine s’est transformée de fait en refuge pour djihadistes en fuite. Il faut dire que l’histoire d’Al Bara Chichani et de son séjour en Ukraine a de quoi donner des angoisses même aux soutiens les plus indéfectibles de Kiev. Assez en tout cas pour les obliger à dire au moins une partie de la vérité. Comme pour la présence et la place des néo-nazis dans l’Ukraine post-Maïdan, ce qui fut longtemps dénoncé comme étant de la « propagande russe » s’avère finalement n’être que la triste réalité.

Dans l’article on apprend qu’après avoir fait croire à sa mort, puis fui la Syrie via la Turquie grâce à de faux papiers, Al Bara Chichani a atterri en Ukraine.

Il y a trois ans, un de ses coreligionnaires (qui est considéré comme celui ayant amené Al Bara Chichani au sein de Daech), Tchatayev, est arrêté à Oujgorod, dans l’ouest de l’Ukraine, et amené devant un juge, à la demande de la Russie auprès d’Interpol. De manière « étrange » l’homme ne sera jamais extradé vers la Russie et arrivera même à rentrer chez lui en Géorgie sans encombre !

Or en regardant de près on découvre que Iouri Loutsenko était la personne responsable du dossier. Le fameux futur procureur général ukrainien mis en place suite aux pressions de Joe Biden auprès de Porochenko et qui est accusé de corruption, a laissé filer un chef djihadiste recherché par Interpol, dont le téléphone portable contenait des instructions pour fabriquer une bombe et des photos de personnes mortes !

Une journaliste basée à Kiev, Katerina Sergatskova, avait enquêté sur ce dossier et s’interrogeait sur la présence de Tchatayev dans les Carpates ukrainiennes, vu que la plupart de ces camarades étaient déjà morts à cette époque. Si cette journaliste avait prêté un peu plus attention aux informations venant de Russie et des deux républiques populaires du Donbass, elle aurait su qu’il y a en Ukraine des camps d’entraînement pour créer de futurs djihadistes qui partiront ensuite en Syrie, en Irak, ou ailleurs.

Car si l’article de « The Independent » dévoile une partie de la vérité il en cache une autre. En effet, l’article met la distribution de passeports et le séjour de djihadistes en Ukraine sur le dos de la corruption et de l’incompétence des forces de l’ordre, de la justice et des services de sécurité ukrainiens (SBU). Une « vulnérabilité à laquelle Kiev ne semble pas tout à fait disposée à s’attaquer » dit l’une des personnes interrogées pour cet article.

Le journaliste poursuit en disant que malgré le passage aux passeports biométriques, les terroristes en obtiennent sans problème pour environ 5 000 $ au marché noir. Or d’après les informations que nous avions reçues cet été, les terroristes islamistes exfiltrés d’Irak et de Syrie reçoivent des passeports ukrainiens avec l’aide du SBU et des autorités ukrainiennes. Ce qui expliquerait pourquoi les passeports biométriques des djihadistes en question sont authentiques (un fait confirmé par l’article) et non de vulgaires faux facilement détectables !

Si on ajoute à cela qu’il est prouvé que des djihadistes se battent pour Kiev dans le Donbass, il devient difficile de faire croire que les autorités ukrainiennes ne sont pas au courant de leur présence dans le pays, et qu’ils n’arrivent à y rester que grâce à l’incompétence du système judiciaire.

La complicité de Kiev est d’ailleurs confirmée par l’attitude des autorités ukrainiennes face à cette arrestation. Au lieu de s’inquiéter sérieusement de cette situation, le gouvernement ukrainien semble prendre cela à la légère. Et avant l’arrestation d’Al Bara Chichani, Katerina Sergatskova était même accusée par les officiels ukrainiens d’avoir « inventé le problème » des djihadistes présents en Ukraine !

Le journaliste de « The Independent » quant à lui élude ce problème car cela porterait trop atteinte à la réputation des autorités ukrainiennes. Exposer leur corruption, ça passe encore, mais annoncer clairement que Kiev aide des terroristes islamistes à obtenir des papiers pour qu’ils puissent se réfugier en Ukraine ou ailleurs, là c’est plus grave.

La corruption est un délit, la complicité avec des organisations terroristes est un crime. Et un crime d’autant plus grave qu’il représente un sérieux problème pour la sécurité européenne puisque les Ukrainiens disposent désormais d’un régime sans visa avec l’UE, et que ces terroristes équipés de passeports ukrainiens valides peuvent donc se rendre facilement en Europe !

Une menace que j’avais dénoncée il y a plusieurs mois en arrière, tout comme le fait que certains terroristes islamistes formés par Daech se battent pour Kiev dans le Donbass. Et si on regarde la suite de l’article il y a de quoi avoir peur.

Car non seulement Al Bara Chichani était réfugié en Ukraine, mais il continuait à coordonner depuis Kiev des actions terroristes de Daech ! Et il n’est pas le seul. D’après l’article, des centaines d’anciens combattants de Daech, parmi les plus dangereux, sont réfugiés en Ukraine.

Le SBU a beau se défendre en prétendant qu’il n’y a pas de complicité et qu’ils trouveront et déporteront les djihadistes ayant trouvé refuge en Ukraine, les faits indiquent le contraire. Al Bara Chichani a vécu pendant deux ans en Ukraine sans être inquiété le moins du monde, et a pu continuer à coordonner des actions terroristes pendant tout ce temps. Tchatayev malgré son arrestation à la demande d’Interpol a finalement été libéré et a pu rentrer en Géorgie sans problème. Et il y a plusieurs centaines d’autres djihadistes réfugiés en Ukraine.

Les sites comme Stop Fake, EU vs Disinfo, ou d’autres peuvent bien hurler que ces histoires de camps de djihadistes en Ukraine, et la présence de bataillons de djihadistes combattant pour Kiev dans le Donbass, sont des mensonges de la « propagande russe », les faits montrent, comme pour les néo-nazis, que ces dénonciations venant de la Russie, de la RPD et de la RPL ne sont que la vérité.

Et comme pour les néo-nazis, la vérité concernant les liens entre les autorités ukrainiennes et les organisations terroristes islamiques va sortir petit bout par petit bout, jusqu’au jour où nous aurons peut-être en une d’un média occidental ou d’un site du type « Atlantic Council » un titre du genre « L’Ukraine a un vrai problème avec les djihadistes qu’elle a accueillis à bras ouverts (et non Russia Today n’a pas écrit ce titre) ».

Ce jour-là la débâcle médiatique des soutiens de Kiev sera totale, et ceux qui dénoncent aujourd’hui mes articles comme étant de la « propagande russe » ou des « mensonges du Kremlin » se retrouveront bien sots à devoir admettre que j’avais raison d’alerter depuis plus de trois ans sur le danger que représente les liaisons dangereuses entre les autorités ukrainiennes et les groupes de djihadistes, et le fait que l’UE a fermé les yeux sur tout cela pendant des années pour ne pas avoir à admettre que la « propagande russe » avait raison !

Christelle Néant

Note : pour ceux qui, comme certains médias, hurlent que « The Independent » est un journal détenu par un oligarque russe, et que c’est donc de la propagande du Kremlin, je signale que le propriétaire, Alexandre Lebedev, est un oligarque « libéral » opposé à Vladimir Poutine, qui a fondé aussi le journal Novaya Gazeta, journal d’opposition russe. Accuser ce journal de faire de la propagande russe est un non-sens total. Ce serait comme accuser Navalny d’être un grand ami de Vladimir Poutine sous prétexte qu’il est russe…

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