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16 février 2019

Poutine avait-il une antenne à l'Elysée ?


Alors que la notoriété d’Emmanuel Macron remonte en flèche… enfin, selon certains sondages qui le disent revenu à 34 % d’opinions favorables (ce qui ne fait jamais que le tiers des Français), alors que d’autres soutiennent qu’il n’est remonté qu’à 27 %. Mais, comme aurait dit W. Churchill, « je ne crois aux sondages que lorsque je les ai falsifiés moi-même » (1), une sale affaire vient à nouveau jeter le doute sur le bien-fondé des choix de Macron pour son petit personnel de cabinet à l’Elysée.

Figurez-vous que Benalla pourrait être, avoir été, ou avoir été sur le point d’être, un agent de Poutine !

Il faut mettre au conditionnel, parce que la Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense (DRSD) enquête et qu’il ne faut préjuger de rien tant qu’elle n’a pas rendu ses conclusions.

L’affaire se déclenche à partir d’une lettre au procureur envoyée par le Directeur de Cabinet du Premier ministre…

L’affaire est partie du cabinet d’Edouard Philippe. Celui-ci, comme son patron, semble ignorer (la naïveté des énarques est toujours surprenante) que le copinage (la « copinitude », comme dirait Ségolène Royal), qu’elle soit scolaire, sexuelle ou professionnelle, ne doit jamais être le premier ou le seul critère de choix d’un collaborateur.
 

Edouard Philippe avait comme chef de sa garde personnelle, le Groupe de Sécurité du Premier Ministre, une charmante jeune femme, Marie-Élodie Poitout, commissaire de police, nommée dès janvier 2018 commissaire divisionnaire.

Ça rappelle Muhammar Kadhafi qui avait lui aussi une garde personnelle dirigée par une nénette à laquelle il tenait tant qu’il avait fait savoir qu’il couperait personnellement un certain nombre de choses à qui oserait la toucher.

La Chef de la Sécurité du Premier ministre avait un amant marocain

Mais la coquine Marie-Élodie avait un amant, Chokri Wakrim. 34 ans, de la famille d’Hadj Ali Wakrim (2), quatrième fortune du Maroc. Elle ira loin, mademoiselle Marie-Élodie, elle sait choisir ses amants, et des qui sont expérimentés. Choukri est le patron d’une petite « entreprise d’entretien corporel« . Ça ne s’invente pas !

Mais, « en même temps », il est militaire dans l’armée française (qui vient de le suspendre le temps de l’enquête de la DRSD). Que faisait-il diantre dans l’armée française ? Mystère. Mais ça ne semble pas l’avoir occupé à plein temps puisque, « en même temps », il bricolait des contrats de protection personnelle dans une entreprise de sécurité, Velours, dont il a racheté toutes les parts en juillet dernier à Vincent Crase et dont Alexandre Benalla avait été membre et actionnaire, tout en étant en même temps chef de la sécurité personnelle de M. et Mme Macron.
Cette petite entreprise occupait aussi Vincent Crase, gendarme réserviste, le copain avec qui Benalla aimait aller de temps en temps s’entraîner à tabasser des manifestants.


Chokri Wakrim a levé un gros client potentiel en la personne de l’oligarque milliardaire (3), Iskandar Kakhramonovitch Makhmoudov, un russo-ouzbek de 55 ans domicilié à Monaco, pour une raison que l’on devine car il possède aussi un château en Sologne avec quelques terrains de chasse et une belle grande villa à Ramatuelle avec un yacht, le Predator.
Chokri lui propose de faire assurer sa sécurité personnelle et celle de sa famille par la société de sécurité Mars qu’il vient d’acquérir. Il demande conseil à Vincent Crase, la réunion ayant lieu chez sa maîtresse, l’imprudente parce qu’amoureuse Marie-Élodie (qui vient de démissionner de son poste chez Doudou).
Crase suggère que la négociation et l’exécution du contrat soient menées par Benalla, chef de la sécurité et ami personnel du président.

L’oligarque russe ami de Poutine est « intéressé » par Benalla !

Chokri retourne voir Iskandar et lui explique le topo. Iskandar – qui est méfiant comme un marchand de tapis arabe – (ce n’est pas pour rien qu’il est né à Boukhara / Ouzbekistan), se fait expliquer qui est ce Benalla. Dès qu’il a compris, il accepte et ne discute plus le prix, il accepte même de verser le 28 juin un acompte de 294 000 €. C’est ce qui a attiré l’attention du Parquet financier qui enquête à son tour, soupçonnant un délit de corruption.

Mais c’est là aussi que le Renseignement militaire sent qu’il y a du louche car, si un homme comme Iskandar Kakhramonovitch Makhmoudov peut agir en toute tranquillité en Russie, s’il n’a eu aucun ennui avec Poutine dont on le dit très proche alors que la plupart des autres oligarques en ont eu, cela veut dire qu’il rend des services à Poutine. Lesquels ? That is the question, pour le moment.
Vladimir Poutine aussi ?

 
La DRSD n’a certainement pas oublié que Poutine fut un agent de renseignement du KGB (aujourd’hui FSB) en Allemagne. Il connaît le prix d’un agent infiltré auprès d’un président dans un pays de premier rang comme la France.
Si Iskandar l’a informé qu’il pouvait embaucher un intime des Macron, il lui a certainement conseillé de l’embaucher, quel qu’en soit le prix. Un type qui fait des affaires pour son profit personnel tout en occupant une fonction officielle auprès d’un président est la proie rêvée pour un service de renseignement. Et l’on sait que ce n’est pas la morale qui étouffe des gens comme Benalla, Crase ou Wakrim qui font de parfaits agents doubles, voir triples !
Russie, France, pourquoi pas le Maroc aussi ? Du moment qu’il y a beaucoup d’argent à la clé !
Heureusement, Benalla a tabassé un Grec !

En un sens, il est heureux que l’affaire Benalla ait explosé à temps. Benalla, s’il a commencé à travailler pour Iskandar K. Makhmoudov, n’a pas eu le temps de tirer grand-chose de sa proximité amicale avec les Macron. S’il y a eu des confidences, cela expliquerait que Benalla, qui s’est payé des lunettes d’intellectuel, fasse preuve d’autant d’assurance face aux enquêteurs, sachant que l’Élysée sera bien obligé de le couvrir.
Problème pour Macron, le Renseignement militaire est beaucoup plus indépendant de l’État que la Justice ou la Police.

L’affaire a été rendue publique à cause d’une lettre adressée par le directeur de cabinet d’Edouard Philippe au parquet de Paris le 1er février dernier, expliquant qu’une réunion Chokri-Wakrim-Crase avait eu lieu au domicile de Marie-Elodie Poitout.
Ce courrier, consulté par Libération, a servi de base à l’ouverture d’une enquête préliminaire visant Mediapart, pour «atteinte à la vie privée (et) détention illicite d’appareils ou de dispositifs permettant la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations». Mediapart a refusé la perquisition, puis a fini par remettre les enregistrements de conversations entre Benalla et Crase, mais après les avoir publiés.

Même le Washington Post a critiqué Macron pour cette perquisition, y voyant une tentative de pression pour inciter la presse à ne pas creuser et à ne délivrer que la « vérité » décrétée par l’Elysée.

On y entend les deux hommes réfléchir au meilleur moyen de détruire d’éventuelles preuves compromettantes. Ils s’inquiètent en particulier des liens qui pourraient apparaître avec le contrat de sécurité signé en juin avec Iskander K. Makhmudov, proche de Vladimir Poutine, et Benalla se félicite du soutien de Macron.

Libération a par ailleurs consulté de nombreux documents qui montrent une grande proximité entre Chokri Wakrim et Benalla que l’on voit, entre autres ,chez Mohamad Izzat Khatab, un homme d’affaires syrien soupçonné de nombreuses escroqueries, et qui a hébergé Alexandre Benalla pendant plusieurs semaines après son départ de l’Elysée.

L’Imprécateur
9 février 2019

Sources : https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_1707805

https://fr.sputniknews.com/france/201902071039948163-benalla-suspension-militaire-revelations/


1 : La véritable citation : « je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai falsifiées moi-même« , W. Churchill

2 : Hadj n’est pas un prénom mais un titre, cela signifie qu’Ali Wakrim a fait le pèlerinage (el hadj) de La Mecque

3 : Après la chute de l’empire soviétique en 1991, Iskandar Kakhramonovitch Makhmoudov s’est lancé dans les affaires en rachetant les mines de cuivre de l’Oural, Ural Mining and Metallurgical Company qui exploitent aussi maintenant le zinc, le plomb, des métaux et terres rares, le charbon avec Kuzbassrezugoi, il fournit en matériel des compagnies de chemin de fer russes avec Transmasholding, un peu d’aviation Aeroexpress Predator (sic !), une société d’investissements The Breakers Investments, une quarantaine de petites sociétés industrielles, etc. IKM est la 16ème fortune de Russie.

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