24 février 2019

Poids des francs-maçons sous l'ère Macron


Officiellement 180.000 membres sont réunis dans une vingtaine d’obédiences, où élus locaux, médecins, petits patrons, avocats, enseignants, policiers et militaires sont surreprésentés.

Quelle est la vraie nature des liens entre Alexandre Benalla, membre de la loge des Chevaliers de l’Espérance à la Grande Loge Nationale Française (GLNF), et le conseiller d’Emmanuel Macron, bientôt exfiltré, Ismaël Emelien, formé à l’école très maçonnique de Stéphane Fouks (tendance Grand Orient), chez Havas? Comment comprendre les pluies de contrats que signe l’ancien garde du corps, son amitié avec l’affairiste Alexandre Djouhri, réfugié à Londres, comme avec Philippe Solomon, qui l’a introduit auprès de plusieurs chefs d’Etats africains francs-maçons? Dans un tout autre registre, pourquoi une telle férocité dans la lutte de pouvoir entre Denis Kessler (Scor) et Thierry Derez (Covéa), qui fait écho à la bataille qu’avait conduite François Pérol pour fusionner les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne et prendre la présidence? Au même titre qu’EDF, les entreprises du BTP, de distribution d’eau et toutes celles qui maillent le territoire, les mutuelles sont des repaires de « frères trois points ». Au siège de BPCE, les bornes directionnelles sont des triangles maçons, selon la volonté de Charles Milhaud, ex-président des Caisses d’Epargne évincé par Pérol, qui est tout sauf franc-maçon ! Et pourquoi les jeux de pouvoir à EDF et à la Caisse des dépôts entretiennent-ils le soupçon ? « Parce que les francs-maçons y ont eu de l’importance », témoigne un homme de réseaux passé par les deux entreprises, l’ex-journaliste Etienne Bertier, lui-même soupçonné, à tort promet-il, d’être « initié ». Il est aujourd’hui au service du Tchèque Daniel Kretinsky, l’homme qui rachète des pans entiers de la presse française.

Bras de fer dans le business

« Sans verser dans la parano, chaque fois qu’une décision illogique est prise dans le monde des affaires, on peut suspecter qu’il y a solidarité maçonnique », affirme le conseiller du tout-Paris du business, Alain Min.. Contrairement à une idée reçue, les réseaux maçons ne sont pas une survivance des IIIe et IVe Républiques. Ils se développent au même rythme que le nombre de francs-maçons en France, multiplié par cinq en cinquante ans, pour atteindre aujourd’hui 180 000 membres, réunis dans une vingtaine d’obédiences, où élus, politiques, médecins, patrons, avocats, magistrats, enseignants, policiers et militaires sont surreprésentés. La grande majorité est mue par le « besoin de perfectionnement de soi-même, symbolisé par le processus initiatique » si l’on en croit Roger Dachez, président de l’Institut maçonnique de France, membre de la GLNF, obédience déiste. Seuls les esprits mal intentionnés pensent que certains entrent dans ce « système assumé d’entraide » pour obtenir des contrats, favoriser sa carrière, voire faire sauter des PV ou décrocher un rendez-vous chez un spécialiste… Autant de petits arrangements locaux qui, toutefois, portent moins à conséquence que celui des maçons dans le big business. 

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