18 février 2019

Bidonnage républicain


Tant qu’on peut le coller sur le dos de l’Ekstraimdrouatt, l’antisémitisme ça reste un bon produit, valorisant et fédérateur, qui ouvre largement la voie à une indignation de bon aloi, pratique, peu onéreuse et acceptée partout. Là où la combine devient moins évidente c’est lorsqu’on a affaire à ces braves gens qui professent la haine la plus farouche et la plus absolue du Juif, tout en appartenant manifestement à l’admirable autant qu’intangible religion du Prophète. Que fait l’Homme (ou la Femme) de Bien, en pareil cas? Il (ou elle, bien sûr) se trouve considérablement emmouscaillé, écartelé par le double impératif de condamner avec la plus grande fermeté, tout en évitant absolument de dire qui l’on condamne. La plupart du temps, il suffit de faire référence à « la bête immonde« , ce qui offre toute garantie de politiquement correct et permet de quitter l’impasse par le haut. Il peut arriver, cependant, que certaines images ne laissent pas le moindre doute sur l’origine précise des actes à dénoncer. C’est ce qui caractérise justement le dernier en date des faits de cette nature: l’agression d’Alain Finkielkraut par des porteurs de gilets jaunes.
Finkielkraut, on peut en penser ce qu’on veut, plutôt du mal, tout de même -vu que ce garçon ne manque jamais une occase d’évoquer l’identité franchouille mise à mal par l’invasion musulmane- mais ça reste avant tout un baptisé au sécateur ce qui, forcément lui confère un minimum d’immunité. Fils d’immigrés Polonais, par surcroît, le cher homme ne saurait faire l’objet de la moindre attaque susceptible d’apparaître fondée sur ses origines ethniques ou religieuses. En aucune façon, d’ailleurs, l’idée ne viendrait-elle à quiconque, appartînt-il à la Réacosphère, d’attaquer le pauvre Alain pour autre chose que ses prises de position, parfois un peu convenues, visant à se faire bien voir, malgré tout, par ses voisins Germanopratins.
Manque de pot, hier, quatorzième samedi de manif giletjaunesque, l’académicien en cause tint à venir déambuler du côté de Montparnasse, afin de constater de visu l’étendue du désastre. Il n’a pas accompli le voyage pour rien! Avait il seulement fait trois pas qu’il s’entendait héler par une petite bande d’abrutis mal embouchés au fort accent des Quartchiers. « Sale sioniste de merde », « nique ta mère », « rentre chez toi en Israël », »sale facho » et autres politesses du même tonneau. Couvert d’injures plus ou moins antisémites, bien qu’elles provinssent de garçons aux origines maghrébines peu contestables, l’infortuné allait prendre la tangente quand un personnage plus hardi encore que ses compères se prit à attirer sur lui les foudres d’Allah. Un musulman fanatique tellement caractéristique avec sa barbe à la Mahomet, que les chroniqueurs de BFM en restèrent sans voix, sauf un, invité pour meubler, qui déclara, à chaud, sa certitude d’avoir affaire à un Salafiste. Depuis, bien entendu, des consignes prescrivant l’abstention de toute allusion de cette nature, sont arrivées dans les salles de rédaction. On ne va tout de même pas sacrifier l’antisémitisme-peste-brune des Gilets Jaunes, sous prétexte que ceux-ci se trouveraient infiltrés par nos amis de la Diversité triomphante. Il n’en est pas moins vrai que le barbu en cause, après avoir vomi une bordée d’imprécation, genre "Dieu va te punir, tu vas mourir" , contre Finkielkraut « le haineux » (sic), se mit à vociférer à plusieurs reprises « on est chez nous, on est chez nous« , sous-entendant ainsi que la France est désormais terre d’Islam, ce qui implique un départ rapide des Israélites; les Kouffars , quant à eux, n’ayant d’autre choix que la conversion, la valise, ou le cercueil. Notons que le Monsieur à barbe rousse a fait l’objet d’une prise de vue tellement précise et appuyée que son identification n’a soulevé aucune difficulté…nous verrons bien le sort que lui réservera la Justice … si d’aventure les poulets se risquaient à l’appréhender pour de bon…

En attendant, voilà ou nous en sommes ! Dans les manifestations du Samedi, et désormais du Dimanche, on trouve sans doute encore quelques révoltés du week-end de la première heure, mais de plus en plus de gauchiards de tout poil, de Black-Blocs, d’Anarchistes polymorphes et, à l’évidence, une mouvance banlieusarde à caractère communautaire, voire carrément islamiste. Dans de telles conditions, on peut s’interroger sur l’intérêt de continuer encore ce mouvement, parti d’une histoire de prix du gazoil pour en arriver à assurer la promotion de tout un tas de groupuscules aussi douteux que potentiellement malfaisants.
Au bout du compte ces rigolos en arrivent à remettre Présipède et ses sbires en position de se refaire la cerise; à priori ce n’était pas absolument l’objectif recherché! La majorité silencieuse, celle des gens qui se trouvaient au début dans les cortèges et sur les rond-points, glisse doucement vers la répugnance vis à vis d’une action confuse et désordonnée nuisible à la tranquillité publique ainsi qu’à la bonne marche des affaires. Avec leur « grand débat » bidonné à bloc, Macrounette et son Gouvernement en récupèrent une partie, les purs gogos, alors même que le plus grand nombre commence à entrevoir qu’il ne sortira rien de bon de ce vaste carnaval qui dure depuis trois mois. Au bout du compte cela se traduira sans aucun doute par un surcroît d’impôts que les pauvres aussi finiront par payer d’une façon ou d’une autre, vu que les riches sont bien trop peu nombreux pour parvenir à combler le gouffre.

Le plus drôle, dans tout ce bins, c’est qu’il parvient à occulter à peu près totalement l’affaire Benalla. Elle en dit long, pourtant, sur les probables turpitudes de la République qui marche. On en apprend un peu tous les jours, et ce qui remonte se révèle croustillant au possible. Selon les dernières nouvelles, c’est le coup du coffre fort qui revient maintenant à la surface.
Petit rappel des faits: en Juillet la Police doit perquisitionner chez l’ami Alex. Tout le monde se transporte au domicile du jeune homme mais l’opération tourne court car le pauvre a oublié ses clés. Conséquemment les poulets décident de revenir le lendemain, que voulez vous qu’ils fissent? Manque de pot, pendant le laps de temps, le fameux coffre disparaît. Là où les choses deviennent désopilantes c’est quand on apprend le nom du déménageur de coffre présumé : le sergent-chef Chokri Wakrim, le compagnon de la Commissaire Poitout, chef démissionnée de la sécurité de Barbapoux, notre bon Premier Ministre. On apprend qu’à l’époque du début de l’affaire, l’été dernier, le couple Poitout-Wakrim aurait logé ce pauvre Benalla, lequel ne pouvait plus rentrer chez lui, un peu comme feu Aznavour. Et comme le sous-off Wakrim, depuis suspendu de ses fonctions militaires, apparaît également dans l’affaire du contrat envisagé avec un oligarque Russe, en compagnie, aussi, du pote à Alex, Vincent Crase, qui, lui, avait déjà touché un petit acompte de près de trois-cent-mille Euros sur ledit contrat.
On est donc manifestement dans une affaire laissant apparaître le plus haut sommet de l’État comme une véritable association de malfaiteurs. Mais bon, au final tout le monde s’en fout un peu puisqu’il y a des gilets-jaunes qui assurent le divertissement des foules et un « grand débat » pour amuser le reste de la galerie.
Barbapoux lui même, avec son air de ne pas y toucher, fait tout ce qu’il peut pour allumer des contre-feux. La dernière, pour l’instant, concerne le coup des contreparties aux aides sociales. Une proposition d’une audace inouïe, le type envisagerait de faire bosser les bénéficiaires du RSA, vous vous rendez compte? Évidemment tollé à gauche, scandale, horreur! Et comment voulez vous qu’ils puissent se faire du black, ces malheureux, si on les oblige à des travaux d’intérêt général, hein? On vous le demande M. Philippe, ça se voit que vous venez de l’UMP, bougre d’affameur du peuple! S’en prendre aux Pludéfavorizés c’est bien la marque de ces salopards-là, tiens!
En attendant, quand on parle de ça, on oublie Mme. Poitout, son petit copain et les amis un peu olé-olé d’icelui… Si bidon que puissent sembler les diversions de cet ordre, elles possèdent le mérite de faire parler dans les télés et donc dans les chaumières. Le reste, en revanche, on l’oublie, c’est y pas mieux comme ça?

Tout ce globiboulga finalement revêt une importance assez dérisoire, il faut en convenir. Dans vingt ans, on n’en parlera même plus, ces broutilles passeront à la trappe comme la totalité des bidonnages républicains de toute nature et de tout époque qui les ont précédées. Ainsi va la démocratie, il n’y a pas de quoi pavoiser mais ça durera encore longtemps, au moins jusqu’à la Charia.

Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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