31 janvier 2019

Macron «est comme un fou» : les enregistrements explosifs de Benalla révélés par Mediapart


Révélés par Mediapart, des extraits audio d'une conversation enregistrée (et interdite) entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, prouve que les deux hommes ont menti au Sénat. Le premier s'est notamment vanté du soutien d'Emmanuel Macron.

«Tu vas les bouffer» : Alexandre Benalla prétend qu'Emmanuel Macron lui aurait envoyé dans un message cette curieuse exhortation, jetant une nouvelle lueur sur cette ténébreuse affaire, et sur le soutien dont aurait bénéficié l'ancien proche d'Emmanuel Macron. Après de longs mois d'enquête, le site d'investigation Mediapart a en effet obtenu et diffusé le 31 janvier des extraits audio d'une conversation datant du 26 juillet entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ex-employé de LREM. Quatre jours auparavant, les deux hommes avaient été mis en examen pour «violences en réunion», commises en marge des manifestations du 1er mai. La rencontre révélée par Mediapart (qui ne précise pas les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée) constitue une violation de leur contrôle judiciaire.
«Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux.» : Macron à Benalla

Dans les enregistrements, on découvre l'ancien conseiller du président confiant, assurant bénéficier du soutien du «président» et de de «Madame», Brigitte Macron.

A l'appui de ses dires, il lit à son acolyte un SMS qu'Emmanuel Macron lui aurait envoyé.

«Truc de dingue, le "patron", hier soir il m’envoie un message, il me dit : "Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi», se vante-t-il. Vincent Crase demande alors s'ils sont soutenus par le président.

«Ah bah il fait plus que nous soutenir [...] Il est comme un fou [...] Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit: "Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux." C’est énorme quand même», pérore Alexandre Benalla.

Interrogés par Mediapart, les services de l'Elysée ont démenti l'existence de ce SMS.

Ces enregistrements embarrassants pour la présidence se doublent d'une interrogation sur la volonté de dissimulation des deux hommes lors des perquisitions. Le coffre-fort d'Alexandre Benalla avait opportunément disparu de son domicile lors des fouilles policières le 20 juillet. Vincent Crase démontre à son tour qu'il a des choses à cacher aux enquêteurs qui s'apprêtent à perquisitionner au siège de la République en marche (LREM). «J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant...», se risque à confier le gendarme réserviste, affecté avant l'affaire au service du contrôle des entrées de l'Elysée.

Alexandre Benalla se confie lors de la discussion sur différentes affaires, notamment son contrat de sécurité avec un oligarque russe. Il avait pourtant nié tout rapport avec l'homme d'affaires devant la commission d'enquête au Sénat.

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