28 janvier 2019

Les Gilets jaunes infiltrent les Foulards rouges pour les ridiculiser


« Concours réservé aux Gilets jaunes : quel message sur une banderole, si vous deviez ridiculiser les Foulards rouges ? » avait lancé sur Twitter, quelques heures avant la manifestation parisienne de ce dimanche, Sandra V. Fellous, une militante très active sur le réseau social. Et de mettre sa blague à exécution en déployant plusieurs bannières humoristiques dans le cortège avec sa complice Elisabeth Faure. Dont l’une qui a particulièrement fait de l’effet dans les deux camps : « Benalla - Castaner » ponctuée de cœurs. Une façon d’ironiser sur l’ancien chargé de mission du président, englué dans plusieurs affaires, et sur le ministre de l’Intérieur, accusé de fermer les yeux sur des violences policières envers les contestataires.

D’autres messages, tels « Mon amie c’est la Finance » en référence à la célèbre petite phrase de François Hollande ou encore « LBD (lanceur de balle de défense, ndlr) mon amour » en réponse à la polémique sur la blessure à l’œil de l’une des figures des Gilets jaunes la veille, ont également marqué les esprits lors de cette manifestation dont le but était de « défendre la démocratie et les institutions » face aux violences policières ayant émaillé la crise des Gilets jaunes.


« Le pire, c’est que certains Foulards rouges ont approuvé. C’est dire le niveau… » commente un internaute une fois la blague révélée. Avant cela, d’autres utilisateurs du réseau Twitter s’étaient étonnés, voire offusqués, de tels messages, qu’ils soient sympathisants des Gilets jaunes ou des Foulards rouges. « Quand l’expression « Le ridicule ne tue pas » prend tout son sens », note un internaute tandis qu’un autre met en doute le caractère « apolitique » de la mobilisation sur la base de la banderole mentionnant le ministre de l’Intérieur.


Les personnes mobilisées répondaient ce dimanche à un « appel à la majorité silencieuse qui reste terrée chez elle depuis dix semaines », selon les termes de l’initiateur de la marche, l’ingénieur toulousain Laurent Soulié. C’est depuis sa page Facebook qu’il a lancé mi-décembre l’idée de cette marche, avant d’être rejoint par le collectif des Foulards rouges, né fin novembre pour protester contre les blocages, à condition que le défilé ne soit pas une manifestation de soutien au président Macron mais, plus largement, à la République. Le parti présidentiel et la majorité s’étaient en outre tenus à l’écart de l’initiative et l’un des porte-parole des Foulards rouges, Philippe Lhoste, avait assuré ne pas être « téléguidé ».

« Cette marche et cette démarche ont toute ma sympathie, et pourtant je n’y participerai pas » car « on dirait tout de suite que c’est une récupération », avait pour sa part expliqué Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, au micro du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Une quinzaine de députés LREM - dont Olivia Grégoire et Jean-Michel Fauvergue - et six sénateurs étaient toutefois venus gonfler les rangs des manifestants. 

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