08 janvier 2019

Enfin ! : les reporters de BFMTV boycottaient les actions des Gilets jaunes lundi 7 janvier



Les journalistes du service reportage de BFMTV ont décidé de ne pas couvrir les actions des gilets jaunes ce lundi 7 janvier pour protester contre les agressions subies ce week-end par plusieurs de leurs collègues, a-t-on appris auprès de la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne d'info.


Samedi, une équipe de journalistes de la chaîne et leurs gardes du corps ont essuyé des coups lors d'une manifestation de gilets jaunes à Rouen, tandis qu'une de leurs collègues a été légèrement blessée par un jet de pétards sur les Champs-Élysées.

Après ces nouveaux incidents, "l'ensemble du service reportage, appuyé par la rédaction, a décidé d'un commun accord de ne pas se rendre sur un rond-point ou une quelconque mobilisation du mouvement des gilets jaunes ce lundi en signe de protestation", selon un message adressé par les journalistes à la direction de la chaîne.

"Nous avons signifié cette décision de droit de retrait à notre direction après les agressions dont certains de nos collègues ont fait l'objet ce weekend, nous ne souhaitions pas donner la parole à des gilets jaunes ce lundi pour contester l'action de certains d'entre eux", a expliqué à l'AFP François Pitrel, président de la SDJ de BFMTV.

"On sait que la totalité des gilets jaunes n'est pas en cause, mais là les faits sont extrêmement graves et inquiétants de notre point de vue, pour la liberté de la presse et la façon dont on travaille au quotidien avec ces manifestants depuis plusieurs semaines", a-t-il estimé.

"On ne voulait pas donner la parole aux gilets jaunes pour qu'ils réfléchissent dans leur ensemble, et montrer à notre direction et aux gens qui soutiennent ce mouvement que la démocratie c'est aussi la liberté de la presse", a complété le président de la SDJ de la chaîne d'info.
Une décision "compréhensible"


"Ces violences qui se sont reproduites ce weekend sont totalement inacceptables, on les condamne extrêmement fermement comme le fait notre rédaction, et nous comprenons cette manifestation de colère parce que ce qu'ils ont subi ce weekend est grave, elle est légitime" a réagi auprès de l'AFP Hervé Béroud, directeur général de BFMTV.

"Vu ce qu'il s'est passé ce weekend et les weekends précédents, cette décision est compréhensible", a-t-il ajouté, estimant que "cette expression de violence contre les journalistes et en particulier ceux de la chaîne est inédite".

"Nous continuons, comme nous le faisons depuis le début, à tout mettre en œuvre avec la rédaction pour faire en sorte que les journalistes de BFMTV puissent travailler sur le terrain dans les meilleures conditions possibles", notamment via le recours à des agents de sécurité, et tout cela "pour que BFMTV puisse continuer de faire normalement son métier d'informer", a-t-il ajouté.

Les journalistes de la chaîne ont été régulièrement pris à partie lors de manifestations de gilets jaunes à Paris et en régions depuis le début du mouvement.

Ce samedi, durant "l'acte 8", une équipe de BFMTV accompagnée d'agents de sécurité, qui filmait dans le centre de Rouen, a été "coursée" et a essuyé des coups de la part de manifestants, tandis qu'à Paris, "un manifestant ou en tout cas une personne portant un gilet jaune" a délibérément jeté des pétards au pied d'une journaliste de la chaîne, la brûlant légèrement à la jambe, a rappelé François Pitrel.

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