Le réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER à Cadarache, la situation au printemps 2017. Comme prévu le coût d' ITER grimpe encore et les retards s’accumulent. Le coût est à présent évalué à 20 milliards d’euros ! ce n’est plus 3 fois mais 4 fois le montant initial ! Et le premier plasma est renvoyé à 2025, soit 9 ans de retard sur le calendrier.
Le réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER à Cadarache, la situation au printemps 2017
Il est peu question du réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER dans les médias depuis quelques années. La situation n’est pas brillante, et ne l’a jamais été.
Comme prévu le coût du réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER grimpe encore et les retards s’accumulent. Les têtes tombent mais les problèmes restent identiques.
Bernard Bigot est devenu officiellement directeur général d'Iter Organization le 5 mars 2014. Il était administrateur général du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) depuis janvier 2009. C’est le troisième directeur d’ITER ; Il a remplacé le japonais Osamu Motojima.
L’ancien patron du CEA a présenté en mai 2016 le nouveau coût du projet ITER et un nouveau calendrier.
Le coût est à présent évalué à 20 milliards d’euros ! ce n’est plus 3 fois mais 4 fois le montant initial ! Et le premier plasma est renvoyé à 2025, soit 9 ans de retard sur le calendrier.
Chaque jour de retard coûte très cher, environ un million d'euros !
Le calendrier initial était « irréaliste », un « calendrier d’annonce politique » affirme Monsieur Bigot. Cette fois, c’est un « calendrier ambitieux mais crédible » assure t-il. Nous pouvons bigrement en douter. Cette date de 2025 suppose qu’aucun imprévu ne vienne provoquer un nouveau retard. Cela tiendrait du miracle !
L'ampleur des nouveaux délais et surcoûts a surpris les 7 pays partenaires du projet (Union européenne, Russie, Japon, États-Unis, Chine, Inde, Corée du Sud) mais le Conseil ITER a tout de même validé ce plan le 16 juin 2016.
Les pays partenaires vont donc rajouter 4 milliards d'euros durant les dix années à venir, uniquement pour la construction et l’assemblage de la machine. Ils devront rajouter encore 600 millions d'euros pour aller jusqu'en 2035 a précisé Mr Bigot. Soit une rallonge budgétaire de 4,6 milliards d’euros d’argent public.
Pour l'Europe, cela représente un surcoût de 2 milliards d'euros. Ce qui fait 400 millions € pour la France, pays hôte, qui doit y participer à hauteur de 20%.
La participation des collectivités territoriales (conseil général des départements limitrophes et conseil régional PACA) était jusque-là de 470 millions d'euros, dont 152 pour la région PACA.
En septembre 2016, Christian Estrosi, président de la région PACA, a signé une rallonge de 43 millions d'euros. Ce qui porte à 200 millions la participation de la région. Il a rappelé son « indéfectible soutien à la filière nucléaire ».
ITER, le point sur les travaux, printemps 2017
Plus de 200 convois exceptionnels de Berre à Cadarache (104km) sont prévus pour amener les pièces de la machine réalisées par les différents partenaires internationaux
Seuls 15 convois ont parcouru la route à ce jour. Les bâtiments prévus pour accueillir les pièces ne sont pas prêts, ce qui pose de sérieux problèmes.
Alors, pour gérer les arrivages en amont, Iter Organisation a signé avec l’équipementier Daher le 1eroctobre 2016, un bail pour la location de deux cellules de 6.000 m², 3.500 m² de stockage en extérieur, et une option pour 12.000 m² supplémentaires sur la zone de Distriport, à Fos-sur-mer.
D’importants travaux sont en cours pour renforcer la dalle, construire un portique capable de soulever et manutentionner les charges, agrandir la porte pour faire passer les gros colis, jusqu’à 20 mètres de haut, 5 mètres de large et pouvant peser 30 tonnes.
Mais depuis 1 an environ « ITER avance » claironne B. Bigot pour redonner confiance aux partenaires du projet. C’est vrai que de gigantesques bâtiments s’élèvent à présent sur la plate-forme de 42 hectares qui a remplacé la forêt domaniale :
Un tokamak est une machine en forme d’anneau métallique creux. Au centre de cet anneau qui devra être d’une étanchéité absolue, il faudra atteindre une température de 150 millions de degrés (dix fois la température au cœur du soleil !) pour espérer former un plasma afin que les atomes de deutérium et de tritium fusionnent.
Comme aucun matériau ne peut résister à de telles températures, des aimants « supraconducteurs », c’est à dire maintenus à -270°C, sont prévus pour tenter de contenir le plasma à distance des parois, tel un bouclier magnétique.
Du très chaud d’un côté, du froid absolu de l’autre, l‘énergie dépensée pour lancer le processus devra être phénoménale.
Le but d'ITER est de générer une puissance de 500 Mégawatts durant au moins 6 minutes avec 50 Mw injectés, soit libérer dix fois plus d’énergie qu’il n’en consomme. Le record actuel est détenu par le tokamak européen JET qui a dégagé une puissance de 16 Mw pour 23 Mw injectés durant une seconde !
Les inconnus technologiques sont tels que la probabilité de réussite de cette expérience est quasiment nulle. Trois problèmes majeurs :
- les tokamaks sont des machines foncièrement instables et il est très difficile d’y maintenir un plasma à très haute température. Des disruptions sont très probables, pouvant mener à la perte totale du plasma en quelques millisecondes et provoquer des dégâts considérables sur la machine.
- La fusion produit des neutrons de très haute énergie qui iront bombarder les parois de l'enceinte de confinement risquant fort de la détériorer et la rendre radio-active. Aucun matériau connu ne peut résister à un tel bombardement.
- Personne ne sait produire du tritium, in situ, à partir de lithium bombardé par les neutrons du réacteur, pour un fonctionnement en continu ; cette partie ne fait pas partie du projet ITER.
Le réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER à Cadarache, la situation au printemps 2017
Il est peu question du réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER dans les médias depuis quelques années. La situation n’est pas brillante, et ne l’a jamais été.
Comme prévu le coût du réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER grimpe encore et les retards s’accumulent. Les têtes tombent mais les problèmes restent identiques.
Bernard Bigot est devenu officiellement directeur général d'Iter Organization le 5 mars 2014. Il était administrateur général du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) depuis janvier 2009. C’est le troisième directeur d’ITER ; Il a remplacé le japonais Osamu Motojima.
L’ancien patron du CEA a présenté en mai 2016 le nouveau coût du projet ITER et un nouveau calendrier.
Le coût est à présent évalué à 20 milliards d’euros ! ce n’est plus 3 fois mais 4 fois le montant initial ! Et le premier plasma est renvoyé à 2025, soit 9 ans de retard sur le calendrier.
Chaque jour de retard coûte très cher, environ un million d'euros !
Le calendrier initial était « irréaliste », un « calendrier d’annonce politique » affirme Monsieur Bigot. Cette fois, c’est un « calendrier ambitieux mais crédible » assure t-il. Nous pouvons bigrement en douter. Cette date de 2025 suppose qu’aucun imprévu ne vienne provoquer un nouveau retard. Cela tiendrait du miracle !
L'ampleur des nouveaux délais et surcoûts a surpris les 7 pays partenaires du projet (Union européenne, Russie, Japon, États-Unis, Chine, Inde, Corée du Sud) mais le Conseil ITER a tout de même validé ce plan le 16 juin 2016.
Les pays partenaires vont donc rajouter 4 milliards d'euros durant les dix années à venir, uniquement pour la construction et l’assemblage de la machine. Ils devront rajouter encore 600 millions d'euros pour aller jusqu'en 2035 a précisé Mr Bigot. Soit une rallonge budgétaire de 4,6 milliards d’euros d’argent public.
Pour l'Europe, cela représente un surcoût de 2 milliards d'euros. Ce qui fait 400 millions € pour la France, pays hôte, qui doit y participer à hauteur de 20%.
La participation des collectivités territoriales (conseil général des départements limitrophes et conseil régional PACA) était jusque-là de 470 millions d'euros, dont 152 pour la région PACA.
En septembre 2016, Christian Estrosi, président de la région PACA, a signé une rallonge de 43 millions d'euros. Ce qui porte à 200 millions la participation de la région. Il a rappelé son « indéfectible soutien à la filière nucléaire ».
ITER, le point sur les travaux, printemps 2017
Lors du débat public (2006) la date des premières expériences de fusion était prévue pour 2016, c’est aujourd’hui repoussé à fin 2025, soit 9 ans de retard.
Plus de 200 convois exceptionnels de Berre à Cadarache (104km) sont prévus pour amener les pièces de la machine réalisées par les différents partenaires internationaux
Seuls 15 convois ont parcouru la route à ce jour. Les bâtiments prévus pour accueillir les pièces ne sont pas prêts, ce qui pose de sérieux problèmes.
Alors, pour gérer les arrivages en amont, Iter Organisation a signé avec l’équipementier Daher le 1eroctobre 2016, un bail pour la location de deux cellules de 6.000 m², 3.500 m² de stockage en extérieur, et une option pour 12.000 m² supplémentaires sur la zone de Distriport, à Fos-sur-mer.
D’importants travaux sont en cours pour renforcer la dalle, construire un portique capable de soulever et manutentionner les charges, agrandir la porte pour faire passer les gros colis, jusqu’à 20 mètres de haut, 5 mètres de large et pouvant peser 30 tonnes.
Mais depuis 1 an environ « ITER avance » claironne B. Bigot pour redonner confiance aux partenaires du projet. C’est vrai que de gigantesques bâtiments s’élèvent à présent sur la plate-forme de 42 hectares qui a remplacé la forêt domaniale :
- Le Bâtiment d'assemblage (6 000 m²) où seront pré-assemblés les principaux éléments de la machine, est en cours d’équipement.
- Le bâtiment de bobinage (12 000 m²) est aussi en cours d’équipement pour la fabrication des bobines de champ poloïdal du système de confinement magnétique d'ITER.
- Le complexe Tokamak (440 000 tonnes) chambre de confinement magnétique prévue pour l’expérience de fusion nucléaire, est en construction et doit être terminé en 2018.
- L’usine cryogénique est en construction sur une zone de 8 000 m². Elle est prévue pour produire 12 500 litres d’hélium liquide à moins 170 degrés pour assurer le refroidissement des bobines supraconductrices et doit être prête en avril 2017.
- Le bâtiment de chauffage RF Attenant au Hall d’Assemblage, ce bâtiment en cours de construction accueillera les systèmes de chauffage du plasma (micro-onde et radiofréquence).
- 90% des composants sont en cours de fabrication dans les différents pays partenaires et seront progressivement livrés. La phase d’assemblage va bientôt commencer. Les très grandes pièces devront être assemblées sur place.
- 2014-2021 : Construction du Bâtiment tokamak (accès dès 2019 pour les premières opérations d'assemblage)
- 2010-2021 : Construction de l'installation ITER et des bâtiments auxiliaires nécessaires au Premier Plasma
- 2018-2025 : Assemblage
- Déc. 2025 : Premières expériences de fusion
- Fin 2035 : Expériences de fusion à pleine puissance
Le projet ITER a pour objectif de « montrer qu’il est possible de produire de l’énergie propre et abondante grâce à la fusion nucléaire » par confinement magnétique dans un « tokamak », une invention de physiciens soviétiques dans les années 1950-60.
Comme aucun matériau ne peut résister à de telles températures, des aimants « supraconducteurs », c’est à dire maintenus à -270°C, sont prévus pour tenter de contenir le plasma à distance des parois, tel un bouclier magnétique.
Du très chaud d’un côté, du froid absolu de l’autre, l‘énergie dépensée pour lancer le processus devra être phénoménale.
Le but d'ITER est de générer une puissance de 500 Mégawatts durant au moins 6 minutes avec 50 Mw injectés, soit libérer dix fois plus d’énergie qu’il n’en consomme. Le record actuel est détenu par le tokamak européen JET qui a dégagé une puissance de 16 Mw pour 23 Mw injectés durant une seconde !
Les inconnus technologiques sont tels que la probabilité de réussite de cette expérience est quasiment nulle. Trois problèmes majeurs :
- les tokamaks sont des machines foncièrement instables et il est très difficile d’y maintenir un plasma à très haute température. Des disruptions sont très probables, pouvant mener à la perte totale du plasma en quelques millisecondes et provoquer des dégâts considérables sur la machine.
- La fusion produit des neutrons de très haute énergie qui iront bombarder les parois de l'enceinte de confinement risquant fort de la détériorer et la rendre radio-active. Aucun matériau connu ne peut résister à un tel bombardement.
- Personne ne sait produire du tritium, in situ, à partir de lithium bombardé par les neutrons du réacteur, pour un fonctionnement en continu ; cette partie ne fait pas partie du projet ITER.
Une centrale qui utiliserait la fusion nucléaire aurait besoin d'au moins 50 kg de tritium par an. Le total des réserves mondiales de tritium est autour de 20 kg.
Et le tritium, isotope de l’hydrogène, est hautement radioactif et impossible à confiner.
Avant l’expérimentation, le très probable cauchemar de l’assemblage !
Une fois la laborieuse construction achevée, va commencer la phase d’assemblage, un puzzle géant qui a de fortes chances d’être un casse-tête insurmontable.
Pour ne pas prendre trop de retard sur le calendrier, la construction des pièces a démarré alors que des parties importantes étaient incomplètes au niveau de la conception du tokamak.
Et il est impossible de retoucher quoi que ce soit, même s’il y a des erreurs sur le plan initial. La fabrication des pièces ayant démarré un peu partout dans le monde, la moindre modification sur un élément de la machine a des répercussions en chaîne insurmontables.
Concernant le complexe tokamak, il faudra que sa construction soit parfaite, car pour conserver une étanchéité absolue, aucune retouche ne sera possible une fois la construction terminée.
Et vu le gigantisme et la complexité de la machine nous pouvons vraiment en douter ! La fabrication des éléments répartie entre les différents partenaires ajoute encore de gros risques d’erreurs et de surprises à l’assemblage.
ITER, mais qui peut gober ce lot de mensonges et de niaiseries !
Qui peut encore croire que ITER et la fusion nucléaire puisse nous apporter « l’énergie propre et abondante de demain » !?
La fusion nucléaire est très loin de devenir une source industrielle d'énergie.
La construction du réacteur ITER est bien plus complexe que celle d’un EPR comme celui de Flamanville, réacteur à fission nucléaire classique qui a pourtant 6 années de retard, un coût qui a plus que triplé, et n’est toujours pas achevé.
Le véritable coût d'ITER est impossible à définir. Ce n'est pas seulement une question de finances, mais aussi de technologie. ITER n’est qu’un projet expérimental à l'état de recherche fondamentale, un jouet de riche.
Est prévu ensuite DEMO, un démonstrateur pré-industriel, pour« prouver la faisabilité industrielle de cette technologie vers 2040 et démontrer que la fusion peut, à l'horizon 2050, produire de l'électricité à l'échelle industrielle » ……. ?!?
Rappelons que pour DEMO la barre est placée bien plus haute que pour ITER : le réacteur devra être d'une dimension 15 % supérieur, le plasma 30 % plus dense, et produire en continu de 2000 à 4000 MW d'électricité !
Et il reste à résoudre les problèmes laissés de côté avec ITER, comme parvenir à produire du tritium à l’intérieur de la machine et trouver les matériaux adéquats.
ITER est de toutes façons une vieillerie des années 50-60, périmée avant d’exister.
Mais quel insoutenable gaspillage d’argent, de temps et de matières premières précieuses.
Combien de milliards d’argent public vont-ils encore jeter dans ce puits sans fond ?
Le soleil, le vrai, est là au dessus de nous et le solaire ça marche ! La production peut se faire sur chaque lieu de consommation, ce qui augmente de 50% son efficacité. Le solaire est devenu en 2016 le moyen le moins cher au monde pour produire de l'électricité dans 90% des pays. Il a progressé de 45 % au niveau mondial (mais pas en France) passant de 51 GW installés en 2015 à 74 GW en 2016.
L’industrie nucléaire est agonisante, à cause de son coût et de ses dangers. En France particulièrement, le lobby nucléaire fait tout pour paralyser tout élan vers des énergies propres. La fusion reste leur ultime espoir de relancer la filière nucléaire.
Toute l’année, de charmantes hôtesses font visiter le chantier ITER et racontent ce merveilleux projet pour le futur de l’humanité. 115 000 visiteurs depuis 2007. Presque 15 000 personnes en 2016, dont 7 000 écoliers.
Pour ce qui est mensonges et bourrage de crâne, le lobby nucléaire sait faire.
Les vrais projets d’avenir doivent être économes en énergie et respectueux des générations futures. Le projet ITER ne tient pas la route (iter, la voie en latin) dans sa partie politique comme dans sa partie scientifique.
ITER est depuis le début une voie sans issue.
Antoine Calandra, 8 avril 2017
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