22 août 2017

Le terrorisme Made in Maroc s'exporte


L’immigration marocaine dans les pays européens, leur intégration ou encore les imams radicaux sont les principales raisons facilitant le recrutement de Marocains par des cellules djihadistes, estiment deux experts interrogés par Sputnik.

N'arrivant pas à s'intégrer dans les pays européens à cause d'un certain mépris des locaux, les Marocains deviennent une proie facile pour les cellules terroristes en Europe, a expliqué à Sputnik Nikolaï Soukhov, de l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie.

«Premièrement, et cela concerne surtout la société française, on les considérait comme des citoyens de seconde zone, donc, ils ne pouvaient pas s'identifier à cette société. Et si leur famille était religieuse, ils entraient dans des écoles religieuses. Il ne faut pas oublier qu'on y trouvait souvent des imams non-officiels assez radicaux.» Selon M.Soukhov, au Maroc tous les imams sont formés et contrôlés par l'État, tandis qu'en Europe on voit des mosquées qui ont pignon sur rue, et on voit des maisons de prière ou prêchent des imams «privés», qui viennent du Proche-Orient. Ainsi, les personnes qui «connaissent mal l'islam s'y identifient quand-même, et cela devient un bon terrain pour introduire une vision extrémiste de cette religion».

D'après l'autre interlocuteur de Sputnik, Jacques Poinas, ancien chef de l'unité de coordination de lutte antiterrorisme, le Maroc est un des principaux fournisseurs de migrants en Europe, alors, les jeunes Marocains deviennent aujourd'hui la principale «chair à canon» des attentats terroristes dans l'Union européenne.

«Contrairement aux Algériens ou aux Tunisiens, les Marocains sont implantés dans de très nombreux pays d'Europe. C'est une diaspora très importante. Statistiquement, le grossissement des chiffres est surtout dû à l'importance de cette communauté.»

En outre, selon M.Poinas, les services marocains font preuve d'une très grande efficacité sur le territoire de leur pays. Il a eu des attentats à Marrakech et Casablanca, «mais les réseaux djihadistes ont du mal à s'implanter au Maroc même en raison du quadrillage policier». C'est pour ça, d'après lui, qu'ils agissent à l'étranger.

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