La Beauce bel et bien frappée par une tornade

La violente tempête qui a causé de lourds dommages à Saint-Joseph-de-Beauce, samedi, était une tornade de force 1. Sournois, le phénomène météorologique a surpris tout le monde, même les experts.

Résidences, bâtiments et voitures endommagés, toits soulevés, arbres et poteaux cassés : les dégâts considérables qui ont touché une poignée de Beaucerons résidant sur la route 276 en fin d’après-midi samedi ont bel et bien été causés par une tornade, a confirmé, dimanche, Environnement Canada.

L’étroit tourbillon de vent de force 1 sur l’échelle de Fujita améliorée a soufflé à une vitesse de 150 à 170 km/h dans un corridor d’environ un kilomètre.

Du jamais vu à Saint-Joseph-de-Beauce, selon son maire. « En ville, à quelques kilomètres à peine, il n’y avait pas un brin de vent, s’est étonné Michel Cliche. On était assurés que c’était une tornade après coup, parce qu’on n’avait jamais vécu des vents comme ça. »

Fait particulier, la tornade s’est faite plus que discrète sur les écrans radars des spécialistes.

« On ne voyait pas vraiment d’orages. Oui, il y avait des endroits où il y avait de bonnes pluies, mais rien d’exceptionnel », a expliqué Denis Thibodeau, d’Environnement Canada.

« Généralement, quand il y a une tornade, on voit une signature assez claire sur le radar [...], mais cette fois, c’est même pas clair après coup », poursuit-il, admettant que la situation est surprenante.

Pour M. Thibodeau, il s’agit d’un événement « inusité », mais « pas rare ». Environ six tornades sont répertoriées chaque année au Québec. On en compte cinq jusqu’à maintenant en 2017, dont quatre le 18 juin.

Corvée de nettoyage

Les quelques sinistrés se retroussaient les manches, dimanche, au lendemain de la tornade. Une corvée de nettoyage à laquelle ont participé plusieurs citoyens a permis de ramasser de nombreux débris sur les terrains.

« On était un petit peu découragés ce matin [dimanche], mais au moins il n’y a pas eu de blessés », a mentionné Mario Vachon, de la ferme Jolu, dont les bâtiments ont subi d’importants dommages.

Ce dernier n’a pas été étonné d’apprendre qu’il avait été victime d’une tornade. « Quand j’ai ouvert la porte de la maison, il y a eu un méchant coup de vent et j’ai revolé par terre, a-t-il raconté. C’était assez fort. Il faut le vivre pour comprendre. »

La Croix-Rouge en renfort

Les Tardif, des voisins dont la résidence n’a pas été épargnée, ont été pris en charge par la Croix-Rouge.

Tous les sinistrés détiennent des assurances personnelles, assure le maire de Saint-Joseph, qui veut rapidement évaluer quels programmes gouvernementaux pourraient être disponibles pour leur venir en aide.

« Les assurances, jusqu’à quel point ça couvre, je ne sais pas, mais on va commencer à rencontrer les gens touchés et on veut une réponse rapide des gouvernements », a indiqué M. Cliche.