27 janvier 2015

Grèce : Seul... contre tous !


Ça commence très fort ! Le moment de grâce électorale de Syriza aura été très très court. Dès ce lundi matin, c’est une fin de non-recevoir brutale qu’auront opposée les autorités européennes aux propositions de négociations sur la dette grecque émises par Alexis Tsipras au soir de sa victoire électorale historique.

« Impossible de restructurer la dette grecque en possession de la BCE. Syriza doit payer, ce sont les règles du jeu européen, il n’y a pas de place pour un comportement unilatéral en Europe » (Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, sur Europe 1).

« J’espère que le nouveau gouvernement grec ne fera pas de promesses illusoires que le pays ne peut se permettre »
(Jens Weidmann, président de la banque centrale allemande).

« Le futur gouvernement grec devra respecter les accords conclus entre Athènes et ses partenaires de la zone euro »
(Günther Oettinger, commissaire européen à l’économie numérique).

« Il n’est pas question d’accepter un effacement de la dette grecque, une question d’équité entre pays européens. Il y a des règles internes à la zone euro à respecter. On ne peut pas faire des catégories spéciales pour tel ou tel pays »
(Christine Lagarde, directrice générale du FMI).

On ne saurait être plus clair et plus définitif. La simple posture de fermeté qui précède généralement toutes négociations est ici largement dépassée. La fermeture prévaut sur la fermeté, sans doute imposée pour éviter ce qui serait le pire pour les autorités européennes : un contagion de la tornade Syriza à d’autres pays membres de la zone euro.

Rien de tout ceci n’était évidemment imprévisible, mais Syriza se trouve d’entrée placé au pied du mur : ou Alexis Tsipras et les siens se soumettent aux diktats européens, où ils cognent, mais alors très fort et très vite !

DERNIÈRE MINUTE : SYRIZA CHOISIT LA VOIE DURE !

En s’alliant contre toute attente avec le parti des Grecs indépendants (droite souverainiste), rejetant en bloc les mesures d’austérité européennes, plutôt qu’avec To Potami (centre gauche), plus européen-compatible, Alexis Tsipras privilégie donc clairement la piste de l’affrontement avec les autorités européennes et financières.

P.-S.
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