03 avril 2014

Congrès juif mondial : éloge du nouveau Premier sinistre Wallz

Organisation communautariste, le Congrès juif mondial, réuni hier et aujourd'hui à Paris, a tenu à honorer l'action de Manuel Valls « contre l'antisémitisme ».

« Bras diplomatique du peuple juif » comme il se surnomme, le Congrès juif mondial, fondé en 1936 et basé à New-York, s'est réuni à Paris le 31 mars et le 1er avril sans la moindre couverture médiatique hexagonale. Il fallait lire le Jerusalem Post ou le Buenos Aires Herald pour apprendre incidemment que cette influente organisation était présente ces jours-ci dans la capitale française. Au lendemain du second tour des élections municipales- jour des tractations secrètes pour l'avenir de Matignon, la presse française traditionnelle n'a visiblement pas jugé pertinent de couvrir l’événement rapporté jusqu'en Israël et en Argentine.


Une regrettable lacune journalistique: la plupart des citoyens qui s'informent auraient ainsi pu apprendre que les dirigeants du CJM (parmi lesquels figurent les Français David de Rothschild et Roger Cukierman, président du Crif) ont fait savoir, dans un communiqué de presse, qu'ils avaient « fait l'éloge du nouveau Premier ministre Wallz pour avoir agi avec détermination contre le comédien antisémite Dieudonné » et soutenu la « pleine légitimité des mesures qui restreignent la liberté de parole ».

François Hollande s'est vu également accorder une « grande appréciation », ce qui ne devrait pas déplaire à son ancien mentor politique Jacques Attali, présent à la réunion en tant qu'intervenant.


Ce double satisfecit délivré par le CJM -justement réuni, heureuse coïncidence, à Paris -au nouveau tandem au pouvoir dans l'Hexagone ne manquera pas de faire sourire -ou de mettre en colère- ceux qui connaissent la proximité, conjuguée et inédite, du président de la République et du nouveau Premier ministre avec les représentants de ce qu'il convient de dénommer pour ce qu'il est factuellement: le lobby sioniste international.

Roger Cukierman (Crif), Ronald Lauder (Cjm) et Manuel Valls, le 06.02.2013

En septembre dernier, Panamza avait publié un dossier spécial sur Manuel Valls et la diversité de son réseau politico-communautaire: Crif bien sûr, mais aussi le Comité juif américain (dont l'homme de Matignon suit officiellement -depuis trois ans- un "programme éducatif" consacré à Israël), le Centre Simon Wisenthal sans oublier le dernier venu -ELNET (décrit ici en février).

Sur ce point, notons que Rue 89 et Le Monde ont tous deux édulcoré, depuis 24 heures, l'intensité et la profondeur de cet engagement ultra-sioniste de Manuel Valls, suggérant, à la manière du journaliste Claude Askolovitch (ami personnel de l'intéressé), qu'il s'agirait là d'une représentation justifiée uniquement par son lien conjugal avec Anne Gravoin, juive originaire de Moldavie (ce double aspect biographique de la violoniste a été mis en avant par Manuel Valls lui-même, à deux reprises).

Soulignons également qu'aucun grand média n'a évoqué, depuis un mois, la rencontre (divulguée par Panamza) de l'ex-patron de l'Intérieur avec Avigdor Lieberman, ministre israélien issu de l'extrême droite. Une omerta régulière dès lors qu'il s'agit d'évoquer la face obscure d'Israël comme l'illustrèrent récemment France 2 et Mediapart qui n'ont absolument pas abordé la question avec Manuel Valls en dépit des deux longues heures d'interview accordées par le futur Premier ministre.

Quant à François Hollande, son indulgence systématique et zélée envers le régime de Tel Aviv s'est encore confirmée lors de sa dernière rencontre avec Benyamin Netanyahou envers lequel il était prêt à entonner un « chant d 'amour » comme le dévoila Panamza.

Directeur de la communication de François Hollande lors de la campagne présidentielle, Manuel Valls incarne probablement le relais futur de l'actuel chef de l'Etat aux yeux de la mouvance sioniste internationale. Comme l'avait -de nouveau- révélé Panamza, le futur président de la République avait alors bénéficié de l'aide financière et occulte d'un discret lobby américano-européen qui oeuvre au rapprochement de l'Union européenne avec Israël. Les dirigeants de l'antenne française de ce lobby (dénommé ELNET) ont d'ailleurs accompagné Manuel Valls lors de sa participation au dîner du Crif de Toulouse organisé le 27 février.


Un dernier point mériterait d'être creusé: la personnalité de Ronald Lauder, président ultra-sioniste du Congrès juif mondial depuis 2007 et farouche opposant à la reconnaissance de la Palestine par l'ONU. Contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, la réputation de l'homme -dont l'organisme dénonce la critique d'Israël issue de la "diaspora musulmane en Occident"- ne s'est pas forgée sur une quelconque oeuvre religieuse. Ancien haut-fonctionaire issu du Pentagone (en charge de l'OTAN) sous l'Administration Reagan et ex-candidat malheureux à la mairie de New York, ce milliardaire (héritier des cosmétiques Lauder) est l'incarnation par excellence de l'axe Washington-Tel Aviv depuis les années 80.

Le grand tabou du 11-Septembre

Il a également joué un rôle -dont l'ampleur reste à éclaircir- dans l'édification de l'opération israélo-américaine sous fausse bannière du 11-Septembre: Ronald Lauder fut l'homme qui favorisa la privatisation des tours du World Center (qui seront ainsi acquises par un ami personnel d'Ariel Sharon et Benyamin Netanyahou avant d'être soumises à une démolition contrôlée le jour des évènements). Il est également celui qui oeuvra à la privatisation éphèmère de l'aéroport américain Stewart Air Force Base (au-dessus duquel les deux premiers avions détournés ont vu mystérieusement leur transpondeur interrompu avant de repartir, en même temps et du même lieu, en direction des tours jumelles du World Trade Center). Ces éléments d'information sont étayés et développés dans une enquête rédigée (et réeditée) par l'auteur de ces lignes.

Mécène des services secrets israéliens et décoré de la Légion d'Honneur par François Hollande (en présence de Manuel Valls), gageons que le puissant Ronald Lauder (que l'on peut entendre ici lors de sa réception, l'an dernier, par le Crif de Marseille) continuera de trouver une écoute favorable à l'Élysée comme -désormais- à Matignon.

Réception des membres de la Conférence des organisations juives américaines, le 06.02.2013

Un pronostic confortable: jusqu'à maintenant, le nouveau Premier ministre a brillamment démontré sa loyauté envers les faucons de Tel Aviv.

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HICHAM HAMZA
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