02 novembre 2013

Déviants : Dormir dans la rue à Madrid entraînera 750 euros d’amende


La maire de Madrid, Ana Botella, présente une ordonnance de “convivialité” qui sanctionne et poursuit avec une cruauté spéciale les personnes qui se retrouvent obligées de vivre dans la rue, de mendier ou laver des pare-brise pour survivre.
 
Ana Botella a décidé de criminaliser la pauvreté qui stigmatise les rues de Madrid par le moyen d’une ordonnance de “convivialité” citoyenne qui est un exercice de sadisme institutionnel contre des milliers de personnes qui ne possèdent absolument rien.

Plutôt que de chercher des solutions à la vertigineuse augmentation de l’exclusion sociale et de la pauvreté, le projet d’ordonnance présenté par la Mairie de Madrid opte pour criminaliser et punir les personnes qui se sont vues jetées à la rue par un système radicalement injuste. Ainsi la nouvelle ordonnance municipale prévoit des sanctions de 750 euros pour mendier à la porte des centres commerciaux, bureaux, collèges et hôpitaux. 750 euros, c’est aussi le montant de l’amende prévue pour les personnes qui offre des foulards aux feux rouge pour s’assurer un repas ou qui se voient obligées de dormir sur un banc. 1 500 euros de sanctions (le double du salaire minimum) sera le montant qui affectera les personnes qui nettoient les pare-brise aux feux rouges et carrefours en échange d’un peu de monnaie. Cuisiner dans la rue – une chose toujours plus fréquente, vu que des familles entières sont sans abri, et usent de petits réchauds pour chauffer leurs aliments – sera également sanctionné de 750 euros d’amende.

L’acharnement de la corporation présidée par Ana Botella contre les personnes exclues des politiques économiques et sociales qu’incarnent cette dame et son parti est notoire. Dans un sinistre ricochet, la municipalité commence par expulser les personnes de leurs logements, comme c’est le cas des expulsions de l’Entreprise Municipale du Logement et ensuite elle inflige des amendes aux familles qui se retrouvent à la rue après avoir brisé leurs vies.

La norme ne sanctionne pas que la pauvreté. D’autres réalités du paysage madrilène se verront affectées. Madrid s’ajoute à la persécution généralisée que pratiquent les gouvernements municipaux du PP contre les skaters interdisant l’usage des planches à roulettes sur la voie publique au point de les avoir éliminés de la rue dans presque toutes les localités régies par le PP, l’esthétiques de ces jeunes et leurs goûts de rappeurs ne sont pas bien vu par la droite.

La municipalité madrilène infligera également une amende à toute personne qui donnera à manger à un animal sur la voie publique, criminalisant ainsi une des images les plus typiques et précieuse de la ville ; des anciens et des enfants alimentant avec des mies de pain les pigeons et les moineaux dans les parcs de Madrid.

Tout cela dans un pays dans lequel selon ‘institut national des statistiques, 1 personne sur 5 se trouve en situation de pauvreté, 2,2 millions d’enfants ne mangent pas à leur faim et 29,9% des foyers ont des hypothèques impayées et sont menacés d’expulsion.

Traduction Anne Wolff
Via Anne Reboul
http://www.kaosenlared.net

6 commentaires:

  1. On reste coi face à la folie delétère de certaines! Mais je me demande si cet exemple de pouvoir psychopathique ne nous montre pas ,par cet exemple madrilène,le vrai visage de ce que pourrait devenir cette fameuse Europe qui a perdu ses valeurs humaines pour les remplacer par la religion de l'économie!à voir! la loba

    RépondreSupprimer
  2. Comment se fait-il que personne ne pense à obliger ce maire de se faire soigner,puisqu'elle sème souffrance ,desordre et malheur autour d'elle ? est-ce cela que d'etre maire? Je pensais que cette fonction induisait de s'occuper du bien -etre de tous les citoyens de la ville dont on est responsable! Si un maire n'est pas capable de mener à bien son mandat,il faut le virer,comme on le fait pour les ouvriers!

    RépondreSupprimer
  3. Ridicule ! Ils vont payer avec quoi leur amende ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bin voilà, c'est ce que je me demandais... Il va leur falloir laver encore plus de pare-brise ?
      On nage en pleine folie !!!

      Je me pose des questions aussi quant aux membres du "conseil municipal" (ou de son équivalent en Espagne)... Personne ne répond rien aux décisions de cette... maire ?

      Supprimer
  4. Ils ne pourront certes pas payer leur amende,et donc ils iront tout droit en prison!

    RépondreSupprimer
  5. Moi, devant tant d'évidences, je ne pose plus de question. Je sais. Cette "réalité" est bien la nôtre, hélas. Les vrais malades sévissent hors des murs. Elus à la majorité par la grâce du suffrage populaire. Autrement dit, mis par nous à la place qu'ils occupent. Occupent, comme on dit occupation, d'un territoire, d'un pays. Comme on dit aussi "s'occuper", occuper ses doigts, occuper son temps. Effectivement, ils s'occupent en s'occupant de nous, nous malmenant, nous maltraîtant, nous menant à notre perte individuelle d'abord, collective en suite. Nous les payons pour cela. Grassement. Ne jamais oublier. Toujours se souvenir, raconter, témoigner. Refuser les simulacres. Ouvrir large son cœur. Rester dignes.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.