« Si les élections pouvaient changer quoique ce soit, il y a longtemps qu’elles auraient été supprimées. » - Coluche
Un
soir, en sortant du RER, à l’issue d’une longue journée de travail,
alors que je marchais vers chez moi avec la simple idée de me reposer
tranquillement sans m’occuper de rien, encore moins de politique, mon
sang fut fouetté par une affiche de publicité collée sur un mur. Dessus,
l’image d’une jeune fille avec les pitoyables slogans suivants : « M’abstenir n’a pas rendu mon monde meilleur », « L’abstention n’aura pas ma voix
». On sent dans cette prose toute l’influence d’un publicitaire
inculte, post-soixante-huitard, pas encore trentenaire mais pourtant
déjà complètement ringard et abreuvé de l’indigence intellectuelle
propre à la bobocratie.
Ainsi donc, voter rendrait notre monde meilleur…
Peut-être,
à une époque, cette assertion put-elle avoir du vrai…Mais aujourd’hui ?
Aujourd’hui, à notre époque d’inversion des valeurs, il apparait
clairement à tout homme acceptant simplement d’ouvrir les yeux et de
regarder la réalité en face, que le vote est devenu une clé de voute de
la domination de l’oligarchie financière.
Un vote,
quel qu’il soit, ne peut en rien être une flèche lancée contre le corps
de l’oligarchie. Une analyse sérieuse du système politique français nous
le prouve et par ce texte, je caresse l’innocent espoir de déchirer les
dernières illusions des authentiques ennemis du Système mystifiés sur
cette question.
Le système
politique français se compose actuellement de deux grands ensembles, a
priori opposés mais en vérité complémentaires : les faux partis de
gouvernement et les faux partis d’opposition.
Les faux partis de gouvernements
La mission
d’un gouvernement est de défendre l’intérêt de son peuple. Ainsi, tous
les partis qui depuis trente ans trustent les pouvoirs de la France ne
sont pas des partis de gouvernement, car loin de défendre les intérêts
de leur pays, ils les trahissent. A ce titre, Nicolas Sarkozy n’a pas
été le président de la France, mais a présidé l’entreprise de trahison
des intérêts de la France.
Mais
soyons juste et ne rejetons pas sur lui l’exclusivité de la faute. Tous
les faux partis de gouvernement ont trahi, notamment et principalement
en se soumettant à l’oligarchie financière via leur ralliement aux traités européens.
La lettre
des traités européens est une attribution des pleins pouvoirs à
l’oligarchie financière. Par la liberté de circulation des capitaux,
l’usure sur la dette publique, le monétarisme, l’interdiction de
politiques industriels et le libre-échange, les gouvernements d’Europe
ont sciemment donné une puissance de feu historiquement inégalée à
l’oligarchie. Je peine à voir dans l’histoire une abdication équivalente
de l’intérêt général.
Les faux
partis de gouvernements, à savoir, l’UMP, le PS, le Modem, le Nouveau
Centre et les Verts, une fois installés dans les sièges du pouvoir,
s’empressent de revenir sur toutes les choses justes qu’ils auraient pu
dire, et appliquent discrètement, sans faire de bruit, sans jamais les
assumer et en prétendant faire le contraire, les politiques néolibérales
inéluctablement induites par les traités européens et rappelées à eux sans cesse par la Commission européenne.
Les faux
partis de gouvernement sont donc des traîtres. Nicolas Sarkozy l’a
d’ailleurs montré suite à l’affaire Merah, en demandant à ce qu’on
l’aide « à construire cette France qui entrainera le monde sur la voie d’un Nouvel ordre mondial
»…De même, François Hollande est allé ramper à la City de Londres pour
prévenir qu’une fois élu, il serait un bon toutou servile. Rassure toi
Flamby, nul n’a jamais vu en toi un défenseur du peuple français : ton
parti depuis trente ans appelle à voter pour les textes néolibéraux
émanant de l’Union Européenne. Puis nous avons François Bayrou,
fraichement revenu de la lune, qui entonne « acheter français »
alors que ceci est strictement interdit par le droit de l’Union, dont
il l’est un des plus fervents soutien français. Monsieur Bayrou,
êtes-vous stupide ou menteur ? Il faudra choisir.
En cette
année 2012, les félons sont au rendez-vous et annoncent ouvertement que
les intérêts de leurs maîtres priment sur ceux de la France. Voter pour
eux, c’est offrir un nouveau blanc-seing à l’oligarchie financière.
Les faux partis d’opposition
Les faux
partis d’opposition sont les partis dont le discours et l’action sont en
apparence contestataires mais qui, en réalité, sont absolument
indolores pour l’oligarchie. Nous plaçons dans cette catégorie l’extrême
gauche caviar, soit tout ce qui se trouve à la gauche du PS, et les
patriotes et souverainistes en carton-pâte, soit tout ce qui se trouve à
la droite de l’UMP.
Cette
clique hétérogène de faux rebelles parle haut et fort, dissone de
quelques notes par rapport à la doxa officielle, mais prouve sa
soumission et sa stupidité de la même manière que les faux partis de
gouvernement : en ne parlant jamais de l’oligarchie financière, en ne la
plaçant jamais au cœur des débats. La preuve ? Avez-vous durant la
campagne entendue Madame Le Pen et Monsieur Mélanchon ne serait-ce que
prononcer les mots hedge fund, fond de pension ou produit dérivé ? Non ? dont acte.
Les faux
partis d’opposition servent à l’oligarchie à mener une stratégie de
diversion : Marine Le Pen nous parle de Hallal et Jean-Luc Mélanchon
d’Emmanuel Goldstein (de Marine Le Pen). L’oligarchie, en attendant, est
préservée de tout coup.
Il reste
Dupont-Aignan… Mais son CV n’est pas clair, et s’applique à lui cette
blague que Churchill fit de son adversaire, Attlee : « Un taxi vide s’est arrêté devant le Parlement, il en est sorti Attlee ».
Voter pour
un faux parti d’opposition, c’est entretenir l’illusion de la
contestation du Système, l’illusion de la démocratie et laisser
l’oligarchie vierge de toute attaque.
Le Théâtre de Guignol
Les
fausses rivalités entre faux partis de gouvernement, ainsi que les
cure-dents que leur lancent les faux partis d’opposition, participent à
la mise en scène de cette triste mascarade qu’est devenue la politique
française.
L’agitation
médiatique et politique se résume à cet adage populaire : une tempête
dans un verre d’eau. Son impact sur le réel est nul. Elle n’a aucun
intérêt.
Parmi tous
les candidats à l’élection présidentielle, aucun ne propose la
dénonciation des traités européens. Aucun. En d’autres termes, aucun ne
propose une alternative, aucun ne propose de changement. Notre choix se
limite à des gens qui au fond, proposent tous la même chose. Notre choix
se limite à choisir notre agent du Système préféré.
A titre personnel, entre mondialisme et mondialisme, votre serviteur ne choisira pas.
Car voter
c’est alimenter un Théâtre de Guignol, un théâtre dont la conclusion de
chaque pièce est la défense des intérêts de l’oligarchie et la
marginalisation de ceux du peuple.
Voter, c’est alimenter une caste politique qui est payée par l’oligarchie pour soumettre et humilier le peuple français.
Voter,
c’est cautionner un système qui ne remet jamais en cause la
mondialisation néolibérale et ne s’attaque jamais aux maux du peuple.
Voter,
c’est mettre au pouvoir des individus qui depuis plusieurs décennies ont
révélé à chaque fois que l’occasion leur était donnée qu’ils étaient
des félons.
Voter,
c’est maintenir sous perfusion une classe politique dont, de l’extrême
gauche à l’extrême droite, il n’y a rien à attendre.
Voter n’est pas synonyme de démocratie.
Voter, c’est voter pour l’oligarchie.
Ce n’est
pas un hasard si le moindre présentateur télé nous pousse à aller voter.
Ce n’est pas un hasard non plus si les grands médias se mettent au
branlebas de combat pour inciter le peuple à se rendre aux urnes : à
tout prix, le Système veut légitimer sa reconduction.
Cher
lecteur, entre nous, quitte à se faire trahir, autant ne pas donner son
aval, ne croyez-vous pas ? Autant que le pouvoir mandaté pour nous faire
souffrir ne le fasse pas avec notre accord. Autant que toute hypocrisie
soit réduite à néant et que le prochain gouvernement qui appliquera les
politiques néolibérales inspirées par Bruxelles et son mandataire,
l’oligarchie financière, soit aux yeux de tous illégitime. Convenez-en
cher lecteur, il ne s’agit là que du minimum syndical en matière de
dignité.
De tout
cela, il ressort avec clarté que les prostituées sont plus dignes que
les électeurs. Car les prostituées pour se faire baiser demandent de
l’argent, tandis que l’électeur, satisfait de lui-même, ne demande rien,
le fait gratuitement, le sourire aux lèvres, avec le sentiment d’avoir
agi en citoyen (traduction : en cocu).
Conclusion :
compte tenu de ce que la classe politique française fait à son peuple
depuis la chute de De Gaulle, il serait plus juste de parler non
d’abstention mais d’abstinence.
Comme le disait le Christ, entende qui a des oreilles pour entendre. Amen !
Adrien Abauzit, pour Mecanopolis
J'ai du mal à l'admettre, mais c'est bien le seul acte de résistance possible....donc contrairement à 2007, je vais rester dans ma maison....D'ailleurs ce chiffre de l'abstention est le premier publié,ils nous le distillent toute la journée.... je me heurte à l'incompréhension de mon entourage, l'abstention c'est politiquement incorrecte ...
RépondreSupprimerDemelgueil.